L’Ukraine, cette équipe en glaise

Le quart de finale le plus déséquilibré de cet Euro aura donc accouché d’un récital anglais face à une Ukraine en glaise dans la fournaise romaine. Comme prévu, les hommes de Gareth Southgate verront bien le Final Four à Wembley. C’est l’avantage des championnats d’Europe modernes disputés dans toute l’Europe sur le papier, mais où l’Angleterre joue finalement cinq ou six de ses matches à Londres. Qu’on le veuille ou non, l’Euro ne semble pas avoir encore adopté le Brexit.

Le match en deux mots

Balade à Rome.

L’homme du match

Harry Kane. Logiquement décrié après une entame de compétition poussive, l’attaquant de Tottenham aura marqué deux buts ce soir, dont le premier en se jetant dès la quatrième minute de jeu suite à une passe lumineuse de Raheem Sterling. Après son goal de la tête en début de seconde mi-temps, le sosie de Ryan Gosling aurait pu s’offrir un triplé à l’heure de jeu d’une volée somptueuse que le gardien ukrainien déviera in extremis en corner. Sur celui-ci, Henderson plantera le quatrième but anglais de la soirée pour sceller définitivement le sort du match.

Jolie cascade de Ryan Gosling !

La buse du match

L’équipe d’Ukraine dans son ensemble. Qualifiée en tant que troisième de groupe et vainqueur au bout des prolongations contre nos « amis suédois » réduits à dix en huitièmes de finale, les hommes de Shevchenko n’avaient clairement plus d’essence dans le moteur pour contrecarrer les plans du rouleau compresseur anglais. Il est clair qu’à partir du moment où les Ukrainiens avaient éliminés les arrogants scandinaves au tour précédent, ils pouvaient rentrer sereinement chez eux pêcher des coquillages sur la mer Noire. Nous ne les accablerons donc pas pour ce match complètement raté.

Le tournant du match

Le tout début de seconde mi-temps où l’Angleterre marque deux fois coup sur coup de la tête grâce à Maguire, puis Kane face à une défense ukrainienne aux abonnés absents. A ce niveau-là, ça ne pardonne pas.

L’esthète du match

Andriy Shevchenko et son costume impeccable. Autant je n’ai jamais aimé le football ukrainien, autant je voue une admiration infinie pour Sheva. Ce mec était un footballeur monstrueux au début des années 2000. Il est maintenant un entraîneur reconnu, capable d’emmener une sélection moyenne dans le grand 8 européen. Toujours classe, toujours fair-play, même dans la défaite.

Coca-cola, Coca-zéro ou Heineken ? Ce soir, je vais peut-être quand même me bourrer la gueule.

Le geste pourri du match

Ce quart de finale de l’Euro ressemblant étrangement à un match amical en temps de pandémie, je n’ai pas noté le moindre geste pourri dans cette rencontre.

Le chiffre à la con

Les Anglais n’ont pas encaissé le moindre goal depuis le début de cet Euro. Ils ont également marqué autant de buts en un soir à Rome qu’en quatre soirées à Wembley. Les Three Lions seraient-ils plus performants à l’extérieur ?

L’anecdote

L’Ukraine a atteint deux fois les quarts de finale d’une compétition majeure. L’autre fois, c’était au Mondial 2006 balayée 3-0 par l’Italie. Avant cela, les Bleu et Jaune s’étaient qualifiés en huitièmes contre une équipe spécialisée pour se faire éliminer aux tirs aux buts. Bon ok, j’arrête de remuer le couteau dans la plaie…

La rubrique de Bientz : mon coup de gueule du soir

Déjà évoqué dans mon article pour l’ouverture du tournoi entre l’Italie et la Turquie, je regrette l’organisation de cette compétition permettant à plusieurs nations d’évoluer à domicile au nom d’un Euro dans toute l’Europe. En cas de qualification pour la finale, les Three Lions auront donc joué six de leurs sept matches à Wembley. Parler d’un championnat d’Europe disputé à Londres aurait été moins hypocrite de la part des organisateurs. Mais l’Euro à la City en ces temps de Brexit et de variant anglais, cela aurait fait peut-être un peu trop tache pour la FIFA valaisanne…

Et si le match avait eu lieu en 2020 ?

Les Anglais auraient fessé les Ukrainiens de la même façon. Sauf qu’en 2020, l’Ukraine ne serait jamais allée jusqu’en quart de finale car l’empereur suédois Zlatan se serait dressé sur leur passage en huitièmes pour les écarter implacablement.

La minute Pierre-Alain Dupuis

Ayant regardé le match sur TF1 depuis la France, j’ai craqué pour la double citation de Bixente Lizarazu concernant Harry Kane. Lorsque ce dernier ouvre le score en début de match, Liza démarre au quart de tour : « Ça a mis du temps d’ouvrir le robinet pour Kane, mais là ça coule bien depuis les Allemands ». Non content de cette première envolée douteuse, le Basque remet ça en seconde période lorsque l’attaquant des Spurs plante son deuxième goal : « Il est ouvert Kane, et ça coule, et ça coule… ». Entre nous, je n’ai pas trop compris la comparaison que Lizarazu tentait d’établir entre le prince Harry et un robinet d’eau. Mais peut-être que celui-ci comparait simplement Kane à une actrice porno !

Bixente Lizarazu en plein tournage de son dernier film exotique…

La rétrospective du prochain match

L’Angleterre sans génie va battre une valeureuse équipe danoise par la plus petite des marges pour s’offrir une finale de rêve à domicile contre l’Italie. Le pays va s’enflammer et croire au sacre tant attendu depuis le Mondial 1966. Puis tout va brutalement retomber le 11 juillet sous les coups de 23 heures quand l’Italie va remporter son deuxième Euro. Mais ce n’est pas grave car quelques heures auparavant Roger Federer aura décroché son vingt-et-unième titre du Grand Chelem sur le gazon de Wimbledon à quelques kilomètres de là…

 

A propos Thierry Bientz 47 Articles
Après avoir parcouru 250 000 kilomètres à vélo en 20 ans, j'ai décidé de prendre un peu la plume pour raconter le cyclisme...

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