Tout est hockey au pays du dragon

Récemment, avec un collègue de la rédaction de Carton-Rouge, je me suis rendu à la BCF Arena pour la première fois pour voir un match de hockey sur glace : Gottéron-ZSC Lions. Depuis, Fribourg a gagné tous ses matches. Coïncidence ? (#noussachons) Étant novice en hockey, je te propose, ô lecteur de Carton-Rouge évidemment né sur des patins, de retrouver l’œil neuf des premiers jours et de te livrer humblement mes observations de néophyte béotien ingénu.

Un bien bel écrin

Pour commencer, une bonne surprise au moment de réserver le billet, écologie et hockey sur glace font bon ménage : les transports publics pour se rendre au stade sont offerts deux heures avant et après le match. Respect ! Ensuite, sur le chemin, en voyant les fans parés des couleurs locales, plusieurs interrogations me viennent:

  • Pourquoi ne voit-on jamais des fans de hockey porter leur maillot pour aller à la boulangerie ou à la Migros comme les footeux se plaisent à le faire ?
  • Une patinoire, c’est froid. Du coup les fans peuvent s’en donner à cœur joie : écharpes aux poignets, maillots, vestes, toute la collection automne-hiver à même la bête. D’ailleurs, je remarque qu’on reconnaît les vrais car ils savent comment ajuster leur parure en fonction de la température extérieure et de la pression atmosphérique, ce qui reste pour moi une science encore obscure.
  • Beaucoup de couleurs des logos de clubs se rapprochent. En l’occurrence, ce soir-là, c’était bleu-noir-rouge contre bleu-blanc-rouge. D’ailleurs les logos en jettent et couvrent tout le bestiaire disponible : lion, aigle, ours, tigre, taureau et dragon ! Ça en impose plus que les sauterelles, y’a pas photo. À noter que le dragon de Fribourg est parfois vert, parfois noir, suivant s’il s’est cramé en éternuant ou non.

Une fois à l’intérieur, je suis surpris par ce qui passe sur les écrans géants : vidéo d’introduction où la caméra est dans l’œil du dragon qui se rend au stade, franchement, ça pète !


Grouille-toi, on va être en retard pour le match !

Une terminologie flottante

Hockey sur glace, c’est limpide. Hockey sur gazon, c’est moins connu mais on comprend le revêtement. Par contre, unihockey, là c’est plus tendu. Au début, j’ai cru qu’il s’agissait de la section hockey de l’université et que les étudiants pouvaient choisir entre uni-foot, uni-basket, uni-tennis, etc. En effet, selon la fédération internationale officielle, le sport s’appelle « floorball » partout dans le monde, mais bon, me direz-vous, pourquoi pas créer un autre nom pour juste 8 millions de personnes. En tout cas, le plus barré, c’est le hockey subaquatique, qui ressemble plus à un banc d’anchois qu’à autre chose.

Niveau langage, au hockey, tu speakes ce que tu likes, y’a pas de problème. Puck, rondelle ou palet, que choisir ? Un tour sur le site de la National League, nom un peu fade vu qu’il ne dit ni de quel pays ni de quel sport il s’agit, et me voilà circonspect :

« PostFinance TS », « Player Shot Tracker », « OT/SO »… pour un débutant, regarder la version française du site revient à déchiffrer des hiéroglyphes.

Math et physique

Aspect inattendu : le fan de hockey sur glace est calé niveau sciences. Il faut maîtriser ses fractions (tiers-temps), employer des termes savants (tiers médian) et maîtriser des règles absconses pour le nouveau venu. Par exemple, point de but contre son camp, car le but est accordé au dernier attaquant à avoir touché le puck, même s’il avait tiré en tribune et que le puck est dévié deux fois avant d’entrer dans la cage. D’ailleurs, les arbitres sont obligés de suivre une formation chez Foot Locker pour parfaire leur connaissance du jeu et de garder leur tenue de vendeur sur la glace, leur salaire ne permettant pas d’investir plus.

Bon, les gars, si vous merdez pas l’engagement, je vous fais 20 % lundi au magasin !

Ce sport défie aussi toutes les lois de la physique. Il faut suivre un puck monstre petit au milieu de colosses sur patins et essayer de voir à l’œil nu quand il rentre dans une cage minuscule gardée par une armoire (à glace). Cela dit, il y a des situations hautement improbables : le gardien peut être lobé !

Exemple de but contre son camp à 1:56 et de lob du gardien à 2:43.

Le hockeyeur ne connaît pas la peur

Flüeler, l’un des gardiens remplaçants des visiteurs, se prélasse peinard debout sur le banc SANS CASQUE tout le match, s’improvise portier pour tous les remplacements et se fend la margoulette lorsque qu’un check juste devant lui manque de lui envoyer une crosse en pleine poire. Bref, une journée de travail ordinaire pour ces chevaliers sans peur que sont les hockeyeurs.

Un videur intransigeant : après l’heure, c’est Flüeler.

Pour finir, suite à la victoire, je découvre que la tradition veut que, après avoir vu des gaillards s’embrocher pendant tout le match, la patinoire se mue en chœur lyrique et agrémente les 3 points d’un « Ranz des vaches » tout en harmonie, car Gottéron a tenu son rang. À noter que l’inverse ne serait pas dénué d’intérêt : caméra embarquée sur une vache pour vivre la désalpe au plus près avant le match et reprise en canon de « Through the fire and flames » de DragonForce à la fin…

 

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