Un mental en Letton armé

Encore un qui ne passera pas l'Ivars

Lausanne a tapé Davos et Zurich (presque) sans le moindre frisson lui parcourant l’échine, le très jeune Kevin Pasche n’a bientôt plus rien à envier au blanchisseur chinois Ming Li Foo, Ronalds Kenins joue 17 minutes par match et personne n’a encore dû le payer de sa vie, Tim Bozon et Michael Hügli se sont mués en fers de lance d’une équipe de tâcherons sans fulgurances, mais sans trop de reproches non plus. Bref, c’est le calme plat et Petr Svoboda nous manque terriblement. Et ce n’est pas Ivars Punnenovs qui dirait le contraire s’il n’était pas en PLS sur le divan de son psy à l’heure où on griffonne ces quelques lignes. Vivement la venue de l’EV Zug à la Vaudoise, histoire qu’on reprenne une proverbiale branlée comme au bon vieux temps !*

*Il a suffi qu’on écrive tout ça jeudi en avant-match pour que Kenins chope la grippe, Hügli se retrouve à l’infirmerie, le reste de l’effectif oublie tout bonnement de se rendre à Rapperswil vendredi soir et Punnenovs soit titulaire le jour suivant sur le chemin d’une victoire sans discussion. Comprenez-le comme vous voulez.

Long time no see

Ça va, vous avez survécu à la pause internationale ? Vous aussi vous aviez presque oublié que le… Zougois Patrick « Murat » Fischer était toujours en poste ? « L’oubli est une grâce », disait Julien Green. On va donc s’empresser d’effacer les multiples brossées reçues par notre Nati nos Natis tous sports et genres confondus et le triplé d’Antti Suomela lors de la déroute contre la Finlande et repasser au #hockeyvrai, celui qui compte, au sein d’une ligue qui se prend pour l’une des meilleures d’Europe (et prouve le contraire chaque année en Champions Hockey League). CR en profite pour vous présenter ses plus plates excuses pour avoir été silencieux aussi longtemps au sujet du plus grand club du rivage nord de ce qui était communément appelé Lac de Lausanne jusqu’au XVIème siècle.

Une lueur dans un ciel de novembre aussi brumeux qu’une déclaration de Thomas Stettler toutefois: le débarquement mercredi dernier du coach (probablement dûment syndiqué vu le nom de son club) du frêle esquif en perdition d’Union Berlin prouve au moins une chose: il est tout à fait possible de virer un Fischer. Voire même de finir par avoir la peau de l’Urs. Ce n’est pas les frères Muggli, autres ressortissants de la jungle zougoise, qui vous détromperont à ce sujet.

Le match en deux mots

HALLO ! HALLO !

Non, nous n’avons rencontré ni Adele ni Beyoncé. Ce genre de hurlées provenant tout droit de la cage thoracique de notre voisin correspondant d’une radio lucernoise a rythmé notre soirée à intervalles fort réguliers. La liaison entre la Vaudoise aréna et la Suisse centrale laissait apparemment terriblement à désirer. On allait vous dire que c’était probablement à cause des décibels produits par le Chaudron™ de Malley rempli à ras bord et porté aussi rapidement à ébullition que le volcan de Mount Doom un jour de destruction de l’Anneau Unique, mais on a pouffé avant de finir de formuler cet énoncé délirant.

Les Lions ont attendu patiemment la fin de l’Ivars pour sortir de leur réserve.

Les trois étoiles du match

⭐️  Ivars Punnenovs. Le grand ancien de la rédac’ Robin Carrel tweetait l’autre jour que l’équipe de Suisse de football avait le mental de Patty Schnyder. Avec ce qu’il a montré hier soir, on peut dire que celui de ce brave Ivars est en Letton bien trempé, à l’instar de celui de sa compatriote Jelena Ostapenko.

Punnenovs est quant à lui élu « sage-femme » d’un match qui a accouché d’une victoire à la gestation lente. 

⭐️⭐️ Louis Robin. L’Yverdonnois du Eissportverein Zug a eu le bon goût de marquer son premier but en ligue nationale mercredi face à Fribourg-Gottéron et de ne pas récidiver trois jours plus tard dans son canton d’origine. La grande classe.

⭐️⭐️⭐️ Dominik Schlumpf. S’il avait marqué plus qu’un goal on aurait pu se Peyo le luxe de titrer « L’EV et les Schlumpf ». Cruelle désillusion.

Le tournant du match

La construction de l’effectif « zoogois » en début de saison.

On savait la menace posée par les hommes de Dan Tangnes plus rampante que jamais malgré un début de saison mitigé (pour leurs standards), mais quand même pas à ce point. Après notre ami Urs susmentionné, réduit à survivre à base de miel et d’eau fraîche, et les petits d’homme Tim et Leon Muggli, voici Kaa, le python local. Au sein de cette véritable ménagerie, le pauvre Rémi Vogel ne pouvait que se retrouver surnuméraire (ou bien pire: prêté à la Chaux-de-Fonds).

Il va sans dire qu’on se réjouit du duel Kahun-Kaa lors du prochain Zoug-Berne.

Fausse alerte. Les citoyens de la ville de naissance de Simonetta Sommaruga sont arrivés en car et seule une Suri en est descendue.

Le slapshot en pleine lucarne du match

Celui d’Antti Suomela. Enfin non, justement pas. Les plus expérimentés de nos lecteurs se souviennent certainement que Martin St-Louis avait conseillé à ses coéquipiers de toujours jouer la passe lorsqu’ils se trouvaient au marquage de Joe Thornton lors de la saison 2004/2005 de sinistre mémoire car le Davosien d’adoption ne tirait pour ainsi dire JAMAIS. Antti, c’est le contraire (on a parlé de tirer, pas de cadrer). Sa passe à Robin Kovacs sur l’ouverture du score de la 19ème minute était donc aussi inédite qu’une position humainement défendable lors d’un débat présidentiel républicain.

Le vieux rotoillon en cloche du match

Le denismalginus powerplayi (communément appelé « panthère soleuroise à 5 pattes » sous nos latitudes), disparu de la surface du Pays de Vaud depuis le départ d’un certain numéro 62 il y a bientôt une demi-décennie, n’a pour sa part toujours pas pu être observé. Et ce n’est pourtant pas faute d’avoir dépêché force expéditions scientifiques sur toutes les patinoires du pays pour en recouvrer la substantifique moelle et l’injecter au jeu de puissance lausannois. Ce dernier pourrait ainsi enfin atteindre la zone proximale de développement si chère à Vygotski. Contrairement aux monts mentionnés dans l’article de la RTS ci-dessus, on garde les deux yeux bien ouverts et on vous tient au courant. 

Le chiffre à la con

4. Comme le nombre de gros ratés de Jiří Sekáč en bonne position dans la zone défensive adverse durant la soirée. Le fait que deux de ces ratés aient eu pour théâtre les deuxième et troisième réussites lausannoises est moins banal. Il sera finalement crédité in extremis d’un deuxième assist pour son envoi sur le poteau de la cage zougoise déserte qui a fini par se transformer en but de Damien Riat (2-1, 50ème) après une partie de billard. Et la version officielle retiendra qu’il n’avait pas vraiment perdu le contrôle du puck avant de le transmettre à Théo Rochette qui s’est chargé de conclure d’un maître tir dont l’araignée du Chemin du Viaduc se souviendra longtemps (3-1, 51ème). L’ancien pilier de bar des soirées montréalaises n’a par contre pas eu son mot à dire sur le 4-1 de Christian « OJ » Djoos 7 minutes plus tard dans un filet à nouveau déserté (intentionnellement cette fois).

Les anecdotes

Le saviez-vous ? A en croire sa page Instagram, Colby Genoway s’est reconverti (il y a déjà un moment) comme agent immobilier en Alberta. Le slogan de sa boîte ? “Buy better. Sell better.” Petr, si tu vas skier dans les Rocheuses, tu sais à qui t’adresser pour un séminaire.

Toujours sur Instagram, figurez-vous que la charcuterie vaudoise sponsor du LHC y a pignon sur rue virtuelle. @saucisses_so_swiss est le petit nom de la page bilingue (sûrement en souvenir ému de l’occupation bernoise du terr(it)oir(e)) de la meilleure amie du papet bien de chez nous. Que ferait-on sans die kleinen Dreistigkeiten unserer Waadländer Würste ?

On espère que le cuistot a laissé le steak cuire moins longtemps que le graphiste…

Pour changer de réseau, LinkedIn pourrait avoir éclairci un mystère vieux de plus de trois ans: à quoi diable peut bien ressembler Gregory Finger, désormais seul actionnaire du club ? Eh bien peut-être à ça. Mais on n’en mettrait pas notre doigt à couper.

Et sinon dans les tribunes ?

Comme d’hab, c’était aussi clairsemé que la tignasse d’Alain Berset. Vous vous attendiez à quoi ? Ça en devient carrément embarrassant au moment d’actionner la Kiss Cam (qui n’est jamais gênante par ailleurs, on tient à le souligner): en effet, il faut réussir à localiser deux personnes assises côte à côte dans la partie basse des tribunes.

Enfin une version honnête de Thanksgiving avec un focus sur le destin des tribus indigènes massacrées à peine sorties de table.

Et pourtant, l’atmosphère était au rendez-vous ! Lisez plutôt: quand les deux premières choses qui s’offrent à deux de vos cinq sens en entrant dans la patinoire sont un tweet mentionnant le fait que Punnenovs jouera son premier match depuis le 24 octobre et « Last Resort » de Papa Roach, vous vous dites que vous ne voyez pas ce qui pourrait mal se passer. Allez, pour le plaisir, le premier couplet:

Cut my life into pieces

This is my last resort

Suffocation, no breathing

Don’t give a fuck if I cut my arm bleeding

This is my last resort

Non, vraiment, aucun rapport avec la vie d’un supporter vaudois. Comme les deux morceaux suivant ce hit immortel de notre pré-adolescence étaient « Du Hast » de Rammstein et « Can’t Stop » des Red Hot Chilli Peppers, on s’aventure à imaginer que le docte préposé à la playlist a lui aussi subi sa puberté au tournant du millénaire en cours.

La minute Jonas Junland L’interview d’après-match

Muggli: « Tcheu c’te panthère ! »*

*La traduction du suisse-allemand est évidemment approximative.

Pendant ce temps, Yakin fait rentrer un latéral droit de métier. Mais non, on déconne.

La rétrospective du prochain match

Peut-on encore envisager un prochain match alors que le Dieu Jeffrey a mis fin à sa carrière jeudi ? Carton-Rouge exige l’annulation du reste de la saison ou tout du moins la projection de cette séquence mythique sur tous les vidéotrons de National League jusqu’au mois de mai. Si quelqu’un a la version VHS pour que la patinoire des Vernets puisse aussi participer, veuillez nous contacter dans les plus brefs délais.

L’ancien joueur de Scranton a clairement raté le coche en n’auditionnant pas pour The Office en 2005.

A propos Raphaël Iberg 174 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

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