Au pays des moutons et de l’étrange salle de gym en béton parquée derrière les cages de leur Wankdorf à eux, notre besogneuse et intéressée Nati ne s’est pas pris les crampons dans la moquette féringienne asséchée. Disons-le fièrement. Rien ne peut lui arriver avec un Xhaka à la baguette magique, un Shaqiri à la frappe magique et un Akanji au crâne presque magique.
Et oui Cristiano, tu passeras par les barrages pour partir en Russie, parce que cette Suisse-là est inabordable (même pour tes slips CR7).
Le résumé.
Une boîte de sardines alignées comme des Valaisans devant une bouteille de Petite Arvine face à des ferrailleurs techniquement doués et volontaires ressemblant étrangement à une Suisse ambitieuse. Hélas, Haris fit du Seferović ! Hourra, Shaqiri fit du Xhaka.
Match plié à l’heure de jeu, peut-être pour que le sérieux ensemble à Petko se bronze les cuisses au soleil de cette fin d’après-midi féringienne ou éventuellement pour éviter d’aller s’aliter dans l’ambulance tactiquement parquée au poteau de corner. Une transversale, quelques coups de patte inspirés du Shaq’ et une trentaine de tirs cadrés plus tard, c’est 0–2. Bonnes vacances et merci Messieurs pour ces 18 points. Ce match n’avait pas lieu d’être mais on y reviendra plus bas.
L’homme du match.
Granit : un socle métronométrique qui s’est mis en mode buteur pour avantageusement venir percer les filets des chasseurs de baleines. Xhaka c’est une sorte d’Inler avec la volonté en plus entremêlé d’un Vogel avec la technique en plus. Il n’y a que Wenger et ses principes à la con qui n’arrivent pas à le positionner et le canaliser correctement à l’Emirates. Reste à savoir si Xhaka passera le mercato d’été en Angleterre ou sera refilé comme un malpropre à Huddersfield. Prions.
La buse du match.
Les buses, plutôt.
Messieurs Havelange, Blatter et Infantino. Honnêtement, les Îles Féroé, Andorre ou St-Marin vous ont fait bander si allègrement que vous vous êtes sentis obligés de les inviter à venir enquiquiner les calendriers pourtant surchargés des équipes nationales sérieuses? Trouvez mieux. Faites un Euro pour les Nuls du foot européen en leur offrant une place en play-off pour venir participer à l’Euro des Grands. Car St-Marin contre la Mannschaft, c’est un peu comme mettre Passe-Partout sur un ring face à Klitschko. C’est drôle pendant 10 secondes, mais après un sentiment de pitié et de « dénaturage » du sport viennent te faire vomir ta première Budweiser.
Le tournant du match.
La feinte de l’épaule gauche de Xhaka à la demi-heure, suivie d’un dribble de junior E pour s’ouvrir le but et envoyer un ballon subtil dans les filets des poissonniers de l’Atlantique. Un but du très inspiré ex-Bâlois qui entraîna immédiatement le relâchement du string de la délicieuse fille à Petko (pour obtenir sa photo, faites un demande sérieuse sur FB à mon collègue Robin Chessex). Mais surtout, un but qui permit à tous les Zendali du Bamee Bar de repartir se faire payer un shot au bar.
Le geste technique du match.
Côté esthétique mais inutile, il y aura bien eu un triple passement de jambe consécutif de Shaqiri, pris longitudinalement sur le terrain, donc en ligne directe pour partir en touche. Côté inutile mais esthétique, il y aura aussi eu ce mini coup de sang de Rólantsson qui, après un coup de sifflet inattendu de l’arbitre, saisit le ballon des deux mains pour mieux le déblayer dans les tribunes opposées… et obtenir une belle touche dans les 22 mètres suisses.
Le geste pourri du match.
Le centre. Soit le transfert aérien ou à ras la pelouse d’un ballon sphérique par un joueur (euse) à destination d’un co-équipier portant la même casaque que lui (ou elle). Mais quelle cata côté Suisse ! Soit le désespérant Lichtsteiner ou l’encourageant Moubandje nous firent un festival de centres dans le cul, dans le vent, dans la motte, dans les gants, dans le 5ème arbitre…Bon à leur décharge, si c’est pour que Séfé sulfate les fjords avec ses reprises stratosphériques, on peut donner le sursis aux deux latéraux suisses.
Ce match m’a fait penser à…
Au ValaisXit.
Si on venait à créer une Principauté en-haut par le Val d’Anniviers suite à un divorce constitutionnel avec la Suisse de Doris, on pourrait avoir des matchs internationaux sympas sur le synthé de Zinal, surtout à la mi-février.
L’anecdote.
Le Championnat de foot des Îles Féroé fut créé en 1942 par les Rosbifs, ce qui explique peut-être la richesse d’âme de leur public et le médiocre touché de balle de leurs joueurs. Toutefois, désastre en 1944 où le championnat fut annulé en raison d’un nombre insuffisant de ballons de foot sur l’archipel. (NDLR : cette info fut fournie par notre rédacteur en chef depuis son lieu vacances à Levanto et ce à 21h47. Une fake news sauce Assange ou une vraie info façon CC ? Votre avis nous intéresse).
La minute Pierre-Alain Dupuis.
La langue à Von Burg fourcha délicieusement sur : «Rólantsson travaille pour le seul établissement pénis entier de l’île».
Toutefois, le tacle « sous la ceinture » n’était pas le style à Pierre-Alain, si bien qu’à son honneur, juste après la pause, Comisetti lâcha un tout bon : « Souvenez-vous-en, il y a toujours deux mi-temps dans un match de football ».
Les tweets à la con.
Seferovic seul en pointe. Seferovic seul. Seferovic. #FERSUI
— Yves Martin (@Martouzze) 9 juin 2017
Défaite des Bleus, Stan en finale, 3 nouveaux points pour la #nati !! #frosui #hopsuisse #RG17 #RG2017 #FranceTVSport #EDF #RolandGarros pic.twitter.com/TJ5Gen1WlU
— Helvetix.ch (@HelvetixCh) 9 juin 2017
La rétrospective du prochain match.
Pour remonter un goal-average déficient, Petkovic tente un coup de poker face aux gros bras d’Andorre en n’alignant pas de gardien au coup d’envoi. Mal lui en a pris car Djourou se loupe sur une passe en retrait qui ne peut être freinée par l’herbe St-Galloise. Toujours menée à la 85ème minute, la Nati se prépare à une défaite mortifiante mais c’était sans compter sur la renaissance de Seferovic qui comme vous le savez, n’est jamais aussi bon que quand le reste de l’équipe suisse est mauvais. Un hat-trick plus tard, Haris devient le sauveur de la Suisse (d’après le Blick) ou la quintessence de la finition offensive (d’après le Temps).
Soyez le premier à commenter