Alors qu’il reste six rencontres à disputer, les cinq premiers participants à ce système de play-offs que le monde entier ne nous envie pas (une énième réforme du championnat pourrait lui porter le coup de grâce en 2020, mais en attendant on continue, contrats télé obligent) sont connus. Bruges, malgré un léger coup de mou ces dernières semaines, caracole en tête. Suivent le duo des Sporting (Charleroi et Anderlecht), La Gantoise et l’Antwerp. Les Anversois constituent la grosse surprise de la saison: pour son retour en D 1 après plus de 10 ans de purgatoire, le plus vieux club du pays a atteint et même largement dépassé ses objectifs.
En revanche, ça s’annonce chaud comme une baraque à frites pour la sixième place qualificative, l’actuel sixième (Saint -Trond) et le onzième du classement (Mouscron) n’étant séparés que par quatre petits points alors qu’il en reste 18 à prendre. Genk, Waasland, Courtrai et le Standard suivent de près.
Zulte-Waregem, Lokeren et Ostende forment un petit ventre mou, même s’ils peuvent encore mathématiquement rêver de la sixième place, alors qu’Eupen et Malines s’étriperont pour éviter la culbute.
Bref, on se fait chier sur les gradins, mais il y a du suspense.
Du suspense, il y en a eu aussi dimanche dernier, à l’occasion de notre Clásico à nous. Franchement, et c’est assez rare pour que je le souligne, on s’est amusé. Beaucoup. Un régal. Un plaisir gourmand. Un spectacle total de la première à la dernière minute offert par deux équipes qui, obligées l’une et l’autre de gagner, ont refusé de jouer pour ne pas perdre et se sont livrées à visière découverte. Welcome back dans les années ’70!
Le Standard a eu suffisamment d’occasions pour gagner, il les a gaspillées. Tant pis pour lui. Il n’a qu’à s’en prendre qu’à lui-même s’il occupe une peu glorieuse dixième place qui, si elle n’est pas conforme à l’addition des talents présents dans le groupe, est le reflet de la consternante régularité avec laquelle les Liégeois, qui n’ont raflé deux victoires consécutives qu’à une seule reprise, ont aligné les rencontres: une sous Valium, une à courir comme des poules sans tête et une convaincante. Si on ajoute un penalty oublié ou un but entaché d’un hors-jeu par-ci, par-là, le tout saupoudré de près de 15 envois sur le cadre (record à battre cette saison) et d’outrances d’un entraîneur qui finirait par énerver toutes les statues du Musée Grévin et qui aura passé presqu’autant de temps devant la commission de discipline qu’au bord de la pelouse, on obtient le pire bilan chiffré en bord de Meuse depuis 20 ans.
Il est même miraculeux que les Roûches soient encore dans la course, même s’ils n’ont plus entièrement leur sort en main. Le calendrier à purger recèle plus d’un piège. Se reprendront-ils en coupe face à des Brugeois en quête d’un second souffle? La demi-finale aller est pour ce mercredi. Il est clair qu’avec autant de hargne et de volonté que dimanche dernier face à l’ennemi héréditaire, on peut rêver.
Qu’est-ce qu’il fout par terre ce guillet d’entraîneur?