Delémont en berne

Le 19 août 2006, le LS subissait une ahurissante défaite, perdant 4-3 contre le sempiternel ennemi grenat après avoir pourtant mené 3-0 après 35 minutes de jeu. Il aura fallu près de 4 mois, un Geiger licencié et une victoire toute de solidarité et d’abnégation 2-3 à La Chaux-de-Fonds pour que l’équipe, enfin, ne tourne la page.

Le 2 mars 2008, le LS subit une défaite mortifiante contre l’AC Bellinzone. Contre une équipe au volume de jeu supérieur, Thurre parvient néanmoins à égaliser à la 94ème minute, avant que l’autre équipe grenat ne prenne définitivement l’avantage quelques secondes plus tard, sur l’engagement. Combien de temps faudra-t-il cette fois pour se remettre de ce choc ?Dix-sept jours auront finalement suffit. Après une sortie très inquiétante à Chiasso, et une rencontre beaucoup plus intéressante contre Schaffouse (je partage l’avis de Cotting quand il s’avoue perplexe au sujet de la dureté des commentaires après ce match, clairement pas aussi mauvais qu’on a bien voulu le dire), le LS jouait un de ses premiers matches charnières, pour éviter que 07/08 ne devienne une saison charnier. Contre un Delémont qui tente désespérément de garder la tête hors de l’eau, c’était bien la rencontre de tous les dangers.
On sentait la crispation jusque chez les dirigeants jurassiens : le Président Ory, dont le QI frise habituellement le chiffre de la température anale, nous avait dernièrement fait profiter de bonne grasse provoc à faire rougir Marc Roger. On se rappelle que cette pauvre marionnette téléguidée par Cornu avait demandé un complément d’enquête à l’ASF dans le cadre des transferts de Mauro et Balthazar, il y a une année, avant de crier à un arrangement entre le LS et Baulmes avant même que le match ne soit joué, un mois plus tard. Et cette fois ? Rien, pas une attaque, pas de dénonciation d’un complot mondial judéo-LS-maçonnique à l’encontre des jaunes et noirs. Il vieillit tant qu’il a même déclaré dans le 24 Heures au sujet du classement «Delémont est à sa place». On est bien d’accord, et c’est pour ça que tu nous permettras de vous passer devant parce que nous, justement, notre place est bien plus haut.


Bugnard, auteur du 0-1

Annoncé partant au sein d’une formation en 4-4-2 classique, Carrupt est finalement sur le banc, et c’est dans un 4-5-1 inhabituel que le LS débute la partie. Mauro en pointe, Drago est aligné milieu-gauche, pendant que Bugnard et Rodolfo se marchent un peu dessus au centre du dispositif. Derrière le milieu défensif Basha, Sonnerat et Eli forment un axe solide en défense, alors qu’Ebe – de retour de suspension – retrouve sa place de latéral droit.
Sous les encouragements nourris de la trentaine de supporters lausannois, dont le soutien restera constant pendant tout le match, le LS prend assez largement le match à son compte. Non seulement l’état d’esprit est volontaire et solidaire, ce qui avait déjà été le cas contre Schaffouse, mais en plus voilà-t-y pas que les joueurs se mettent à prendre leur chance de loin ! Pour une équipe dont le schéma offensif se résume ces derniers mois à «On balance en avant pour Drago et s’il ne se laisse pas tomber dans la surface, il essaiera d’entrer dans le but avec le ballon en ignorant les coéquipiers», la révolution est copernicienne. Il semblerait même, mais on n’ose trop vous le répéter de peur de passer pour de fieffés affabulateurs, que certains corners ont été presque DANGEREUX. Oui, vous avez bien lu.
Face à un adversaire étonnamment faible, les occasions s’égrènent tout au long de la mi-temps initiale. Ce ne sont pas tant d’immenses occases miraculeusement annihilées que plusieurs situations chaudes, des ballons qui flirtent avec les montants ou qui flottent dans la surface… Mais la domination est là, bien nette.
En deuxième période, le rythme est plus inégal, les SRD prenant l’exacte place que le LS daigne leur laisser. C’est dire qu’il s’agit de ne pas trop lever le pied, et surtout de concrétiser ! C’est au moment où on a l’impression que le LS tourne en rond que Bugnard se voit offrir la possibilité de transformer son sixième (!) pénalty de la saison. 0-1, c’est mille fois mérité, et il ne reste plus qu’à tenir le score dix minutes. Evidemment, quand l’arbitre siffle le coup franc idéalement placé à 20 mètres des goals et quasi dans l’axe pour Delémont, à la dernière minute, on se dit que ça ne rentrera pas. Finalement, il y a une justice, hein, ça ne peut pas chaque fois nous retomber sur la gueule, si ? Ben si. Le mur était-il mal placé ? Favre était-il masqué ? Le LS est-il maudit ? Toujours est-il que le Brésilien Emoefe nous a placé une patate qui aurait pu jeter le LS dans un abîme d’abattement.


Favre et le LS remportent 3pts précieux !

Mais dix-sept jours après le psychodrame de Bellinzone, Drago a décidé de se rattraper de toutes les fois où il s’est stupidement laissé tomber dans les seize depuis son arrivée au LS, en tentant un tir impossible dans l’angle le plus improbable, pour une victoire sur le fil qui marquera les esprits.
Le match contre Locarno venant d’être renvoyé, la prochaine sortie des valeureux bleus et blancs devrait avoir lieu dimanche 30 mars à La Chaux-de-Fonds. Barroso ayant malheureusement déjà été étranglé, il nous reste malgré tout une autre bonne raison de monter à la Charrière : aller chercher les trois points qui pourraient remettre le LS (définitivement ?) sur les bons rails.
Je conclus avec un mot sur les supporters adverses : il est venu boire un verre avec nous en première mi-temps.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Delémont – Lausanne 1-2 (0-0)

La Blancherie : 830 spectateurs.
Arbitre : M. Speranda.
Buts : 81e Bugnard (pénalty) 0-1, 90e Alfred (1-1), 94e Drago 1-2.
Delémont : Inguscio; Ferranti (58e Monier), Boumelaha, Redzepi, Xhaqku; Onken (81e Bartlome), Grimm, Baudry, Gerhardt (46e Kalina); Emoefe, Franjic.
Lausanne : Favre; Ebe, Sonnerat, Eli, Virlogeux (83e Malacarne); Malgioglio (60e Thurre), Basha, Bugnard, Drago; Rodolfo; Mauro (65e Pedro).
Avertissements : 5e Gerhardt, 6e Mauro, 48e Xhaqku, 55e Ferranti, 68e Redzepi.
Expulsion : 81e Redzepi (2e avertissement). 
Notes : Delémont sans Khlifi, Yesil (blessés). Lausanne sans Balthazar, Rey (blessés), Pasche, Rochat (avec l’équipe de Suisse M17).

A propos Yves Martin 247 Articles
Cette Nati a deux vertus : celle de faire rêver quasi tout son peuple, et celle d'emmerder les connards de la fachosphère. Longue vie à elle.

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