La gadoue, la gadoue, la gadoue…

En football, il y a des événements immuables, et qui pourtant arrivent chaque fois à nous surprendre. On sait que Constantin est un demi-négrier imprévisible et à moitié fada, mais il arrive quand même à nous étonner quand il fout dehors son duo Roessli-Jacobacci quelques semaines après l’avoir engagé, pour reprendre Bigon qu’il avait viré quelques mois avant.

On savait que Marc Roger était un clown au carré, mais les bras nous sont tombés quand il a présenté à la presse Joseph Ferrayé (cliquez ici si vous avez raté ce moment d’anthologie). Et on sait que le terrain de la Charrière est tout juste homologable pour le Super Cross de Genève, mais on se laisse chaque fois avoir.

Le LS y est allé perdre mercredi dernier. Honnêtement, pour que le très posé Ruffieux fasse de l’état de la pelouse le thème principal de son article dans le 24 Heures du lendemain (« Combien de temps encore la Swiss Football League […] acceptera-t-elle de laisser le club du haut du canton disputer ses matches à domicile dans de telles conditions ? Bien sûr le problème n’est pas nouveau. Mais les épisodes vécus ces dernières saisons ont rendu la situation tout simplement ridicule. Le pied d’appui qui se dérobe, la passe à trois mètres qui termine derrière l’oreille de son destinataire, difficile sur une telle surface d’élaborer un tant soit peu de football »), c’est vraiment que l’on est en plein scandale.

Franchement, comment font-ils pour mettre le terrain dans cet état ? On dirait à chaque fois qu’ils ont arrosé au karcher, puis passé la dameuse. Comment peut-on emmerder des clubs parce que leur stade ne propose pas de loge, et laisser un autre jouer dans une gravière ?

Ceci dit, le LS n’a pas perdu directement à cause de ce tas de mottes, bien que le nombre anormalement élevé d’erreurs individuelles y trouve certainement une part d’explication. Les efforts produits pour aller chercher 3 victoires en 8 jours se sont chèrement payés (et oui, courir dans la boue est plus crevant que sur un terrain en bon état). Certains joueurs semblaient donc souffrir physiquement, et c’est surtout un manque de lucidité – offensive comme défensive – qui a précipité la défaite. Une défaite au goût bizarre, tant on a l’impression que le même match aurait pu être gagné par 3-1, ou finir par un 4-4.

Le tournant du match fut sans aucun doute l’ultime minute de la première mi-temps. Après un pénalty pas franchement évident accordé au LS (Mauro plonge quand même un peu sur la sortie de Ferro) et qui permet aux Vaudois d’égaliser, Favre commet une Zuberbühlade et permet aux adversaires de regagner le vestiaire avec un but d’avance. Au vu des dernières performances du gardien lausannois, on se gardera bien de trop lui reprocher cette gaffe, mais le fait est que cela a été décisif.

Les maigres encouragements des supporters lausannois, la fatigue des joueurs et une certaine déconcentration ne permettront pas au LS de recoller au score et de se mettre définitivement à l’abri de la relégation. Au contraire, une double erreur de Sonnerat (qui ne nous avait pas habitué à cela) permet à De Azevedo de boucler le match après une grosse heure de jeu, le reste n’étant qu’anecdotique (à part un but de Thurre, ce qui n’est jamais anecdotique, en fait).

Et puisqu’on est dans les anecdotes, en voici quelques-unes pour le dessert :

Les supporters aiment bien avoir un joueur à chambrer dans l’équipe adverse. Au FCC il y eut un temps notre étranglé favori, Barroso, qui revêt maintenant la tunique bleue et blanche et qui devra probablement encore courir quelques centaines de kilomètres pour se faire pardonner sa provocation (il avait mimé une branlette devant le kop après un goal de son ancien club Carouge). Bienvenue aujourd’hui à l’ineffable Ferro, qui a couru 30 mètres pour venir fêter le deuxième goal poing levé devant la vingtaine de supporters du LS. Dans un autre style, il y a le blondinet Sven Deschenaux que nous aimons bien taquiner, mais lui c’est différent : non seulement il est vraiment fort, mais il a vraiment la classe.

Puisqu’on parle de Barroso, voilà deux matches qu’on le voit avec dans le dos son numéro 3 floqué… à l’envers. C’est donc actuellement et à ma connaissance le seul joueur au monde qui porte la lettre E.

Toujours à ma connaissance, le LS a pour la toute première fois, en match de ligue nationale, été arbitré par un Vaudois. C’est en effet Jérôme Laperrière qui a officié. On ne peut pas dire que cela nous a porté chance, mais on imagine la réaction des Neuchâtelois si une décision litigieuse en notre faveur avait influencé le résultat match…

Le Corbusier est né à La Chaux-de-Fonds le 6 octobre 1887. Ça n’a rien à voir, mais il manquait une touche intellectuelle à cet article.

Avec 5 points d’avance sur la barre à quatre matches de la fin, le LS se rend lundi à Genève pour y affronter Servette. Sous peine de devoir m’exclure moi-moi-même du site, je ne dirai pas ce que je pense des matches volontairement déplacés en semaine (d’autant qu’à la Tchaux on a quand même joué mercredi à 18h45, merci pour ceux qui se déplacent, bande de boulets). Mais même un jeudi à midi, un derby reste un derby, surtout celui-là. Et puis la dernière fois que nous sommes descendus à la Praille, on s’est quand même fait remonter de 0-3 à 4-3, je recommence à peine à pouvoir m’asseoir. On va donc régler ça une bonne fois pour toutes.

Photos Pascal Muller, copyright
www.mediasports.ch

A propos Yves Martin 247 Articles
Cette Nati a deux vertus : celle de faire rêver quasi tout son peuple, et celle d'emmerder les connards de la fachosphère. Longue vie à elle.

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6 Commentaires

  1. Toujours aussi frustré les vaudois, on vous a mis au hockey on vous remet au foot, faudrait plutôt allez voir un médecin pour le mal au cul que de chercher des excuses dans le terrain…

  2. Je ne dis pas que le LS aurait gagné sur un vrai terrain (« Ceci dit, le LS n’a pas perdu directement à cause de ce tas de mottes »). Je constate juste que ce terrain est scandaleux. Maintenant, si tu trouves que largument nest pas recevable, ma foi… Le jour viendra où la Ligue vous interdira de jouer dans ces conditions (ce qui serait la moindre des choses), on en reparlera à ce moment-là.

  3. Le terrain nest pas pire qua tourbillon il y a une saison. La pelouse est en bon état normalement mais il est clair que lon est a 1000 mètre et quen fonction de la saison et du temps quil a fait ces dernières semaines le terrain etait pas parfait, mais larbitre aurait pu faire comme a gossau il y a 2 semaines et renvoyé le match 1 heure avant le coup denvoi. Quit a jouer 2-3 matchs sur une mauvaise pelouse et sur un bon terrain le reste de la saison ou joué sur le saintétique de la maladière toute la saison le choix est vite fait

  4. Petite correction : Lausanne a déjà été arbitré par Laperrière. Cétait lors du premier derby à la Praille en 2006, remporté 4-3 par Servette après un retournement de situation incroyable. On ne peut donc pas dire quil porte chance au LS…

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