Lausanne-Sports : point, barre

Servette, Gossau et Locarno ont perdu. LS a fait un point. La barre s’éloigne petit à petit. Avez-vous quelque chose d’autre à déclarer ? Non. Circulez…

D’accord, je ne peux pas vous faire ça. Et puis je ne veux pas que mon rédac’chef fasse la pote, alors causons. On va organiser ça en trois points (trois points… soupir).

1. Match le lundi

Les dirigeants de la SFL sont vraiment les pires incapables qui auront jamais officié à ce niveau d’incompétence. Déjà, un match par semaine est bradé le lundi soir afin de permettre une web-diffusion anodine, récompensée par des pourboires pour les clubs concernés. Combien de centaines ou de milliers de spectateurs perd le FC Saint-Gall à chaque match joué le lundi soir au lieu du samedi ? Pourquoi les supporters des équipes les plus médiatisées n’auraient-ils pas le droit comme tous les autres d’assouvir leur passion pendant leurs congés de fin de semaine ? Les gens qui font vivre les clubs par leur engagement et par leur présence sont toujours les premiers sacrifiés, par les mêmes fossoyeurs qui s’arrangent pour que l’équipe nationale joue ses matches les plus décisifs devant 10’000 banquiers en costard-cravate et copains de, au détriment des fidèles passionnés qui s’évertuent à mettre de la couleur et de la vie dans les stades. Et quand il reste des centaines de places libres parce que les clients des grandes entreprises qui ont reçu l’entrée ne se déplacent même pas alors que des dizaines de milliers de fans sont frustrés de ne pas pouvoir venir, qui s’en inquiète ? Tout le microcosme du foot, à l’exception des parasites qui le dirigent. Alors va leur expliquer qu’un match en semaine, lorsqu’il est possible de faire autrement, est une insulte à ceux qui aiment fondamentalement ce jeu et ne demandent qu’à suivre leur équipe…
Le gag ultime, c’est que ce match à Schaffouse, prévu quasi jusqu’au dernier moment le samedi, n’a pas été repoussé pour faire plaisir aux morpions de StarTV. Renseignement pris, le FCS avait dès la préparation du calendrier de la saison notifié à la Ligue que leur stade ne serait pas disponible. En effet, un accord avec le cirque Knie leur donne la jouissance du Breite durant leur week-end en ville… Les clowns qui nous dirigent n’en ont pas tenu compte, et le match a donc finalement été repoussé. Résultat : le FCS perd au bas mot 300 spectateurs (25% du cheptel donc, chiffre calculé d’après leurs dernières affluences) et cette fois les responsables n’ont même pas les 3 peanuts habituels à verser aux clubs en guise de compensation symbolique. Juste leur incurie et leur dédain. Je les hais de toute mon âme.

2. Déplacement

Forcément, entre une virée à Thoune la semaine dernière et le voyage prévu à Locarno pour Pâques, difficile de battre le rappel pour traverser la Suisse un lundi. Nous ne serons ainsi que 6 membres du BWFK au départ de la Pontaise, pour dix supporters sur place en tout et pour tout. Entre ceux qui conduisent et ceux qui bossent le lendemain, inutile d’espérer la fiesta : juste une poignée de mordus qui espèrent voir le LS ramener quelque chose de là-bas. Parce que cette saison ne se résume plus qu’à cela : prier pour s’éloigner de la barre et serrer les poings de rage en attendant le prochain exercice. Dans ce contexte, notre (maigre) présence a tout de même été particulièrement appréciée des joueurs, qui nous ont longuement salué à la fin de la partie, ainsi que de John Dragani, qui s’est fait un point d’honneur de venir serrer la main et remercier personnellement chaque supporter présent. Cela n’a l’air de rien peut-être, mais cela fait chaud au cœur.

3. Match

Devant 800 spectateurs pour une fois assez justement comptés, le FC Schaffhouse est l’une des équipes que nous avons dans le rétroviseur. Incapables de gagner en 2009, les jaunes et noirs passent complètement à côté de leur saison. Pour sa part, le LS est à la recherche d’une confirmation après la superbe victoire à Wohlen, qui n’a trouvé de prolongement ni contre Winti, ni à Thoune. Le match n’arrivera jamais vraiment à décoller. Les Vaudois, jamais vraiment dangereux en première mi-temps, ne seront pas non plus mis en danger. Franchement, ce ne sont ni l’envie, ni les idées qui ont manqué (quoique, ces longues balles balancées en avant à la recherche de Drago…) Mais quelle imprécision, quel gâchis parfois ! Ces ballons mal négociés, ces passes qui finissent en touche, ces appels de balle non vus, ces actions avortées après deux passes pour avoir joué trop vite, ou pas dans le timing, ou à l’aveugle… A la pause, le FCS est légèrement gagnant aux points, pour avoir été plus dangereux sur ses balles arrêtées. Il est vrai qu’au LS, on a parfois l’impression que le fantôme d’Isaïas tire toujours les corners.
La deuxième mi-temps sera un brin meilleure de part et d’autre, principalement grâce au fait qu’aucun des 22 acteurs n’a rien lâché. La première vraie occasion des Lausannois verra ainsi le jour à la… 70ème minute par Malacarne, à la réception d’un corner pour une fois bien négocié. Quelques minutes plus tard, un coup franc de Diogo frôlera les bois de Roth (il vit toujours, machin ?). Ce sera tout, et le constat est abrupt : malgré une possession du ballon assez équilibrée, le LS ne s’est pas créé une seule occasion sur une phase de jeu. Nous aurions même dû tout perdre dans les dernières minutes, sans un arrêt providentiel de Favre.
Le LS va maintenant disputer deux matches contre des équipes en mal de points : à Locarno et contre nos meilleurs ennemis de Servette. J’ai quand même un doute : avons-nous le caractère pour résister à ces équipes ultra-motivées, qui vont forcément poser leurs tripes sur le terrain ? Il faudrait encore prendre quelques points, disons au moins 6 d’ici à la fin de la saison, pour être vraiment sereins. Si nous n’arrivons pas à gagner contre ce faible Schaffhouse, qui a certes fait son match mais sans rage particulière, saurons-nous tout donner contre des équipes acculées ? Je ne demande qu’à y croire. Bordel, ce que nous avons montré à Wohlen, cette motivation, cet allant, cette efficacité… Cela a vraiment eu lieu ou je les ai rêvés ?
Photo LS Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Schaffhouse – Lausanne 0-0

Breite, 788 spectateurs.
Lausanne : Favre; Barroso, Malacarne, Diogo, Sonnerat; Marazzi, Basha (72e Pasche), Bilibani, Balthazar; Drago, Boughanem (67e Hélin).
Cartons jaunes : 61e Diogo, 66e Nater, 73e Ivelj, 85e Balthazar, 93e Pasche.
Notes : Lausanne sans Rey, Mauro (blessés).