Encore un titre pour le Real de Mourinho !

Décidément, José Mourinho fait gagner des titres aux joueurs qu’il entraîne. Après le sacre de Sergio Ramos en avril dernier, c’est son coéquipier Pepe qui soulève le Pigeon d’Or de janvier. Le Luso-Brésilien qui avait eu la bonne, oh pardon, la mauvaise idée de marcher sur la main de Lionel Messi lance la moisson 2012 de notre prestigieux concours.

Il y a des joueurs comme ça, qu’on adore détester. Des types comme Todd Elik ou Thomas Rüfenacht au hockey sur glace, Joey Barton ou Gennaro Gattuso au football. Des ordures quand ils jouent dans l’équipe adverse, des idoles quand ils portent ton maillot. Pepe, c’est un peu du même acabit, mais en pire. Pour un joueur du Real Madrid, c’est bien de l’avoir avec soi. Cela permet, premièrement, de ne pas se faire ratisser la cheville en match car il porte le même chandail et ça fait le ménage quand l’adversaire commence à enchaîner les petits ponts et les dribbles chambreurs.Bon, c’est vrai, il y a le risque de se faire démonter à l’entraînement. Mais en général, ce genre de bestiaux n’est attiré que par la chair humaine pendant les vrais matches, ceux qui comptent. C’est ainsi le plus logiquement du monde que Pepe donne le meilleur de lui-même lors des Clásicos face au FC Barcelone. Et comme il y en a beaucoup ces temps, ben forcément, le Portugais devient un peu nerveux à force.
En 2009, le milieu de terrain ou défenseur central nous avait déjà bien fait marrer en essayant d’arracher la peau du dos d’un joueur de Getafe avec ses crampons, avant de déclencher une bagarre générale. La saison dernière, il avait enchaîné par des tacles absurdes et des voies de fait gratuites dans le dos de l’arbitre face aux Blaugrana, pour finir par se faire expulser. Cette année, alors que les Clásicos s’enchaînaient de nouveau beaucoup trop, Pepe a définitivement serré du cerveau et prouvé, si besoin était, qu’il savait autant se tenir sur un terrain que DSK dans une chambre d’hôtel ou Depardieu dans un avion.

Alors que Leo Messi venait de faire l’amour à un de ses coéquipiers et de se faire envoyer au sol de manière quelque peu brutale mais néanmoins méritée, le Brésilo-Portugais s’est dit que la sanction contre le lutin n’était pas assez sévère. En passant dernière l’Argentin en mode renard, il lui marche sur la main en toute impunité. Comme ça, juste pour le plaisir. Quelques jours plus tard, il affirmera les yeux dans les yeux des médias que non non non, juré craché, il ne l’avait pas fait exprès. Alors que de la Corée du Nord à l’Alaska en passant par les faubourgs de Lomé, tous avaient vu l’évidence, le boucher du Real a nié l’évidence tel un gamin qui se fait attraper par son professeur en train de tricher.
Pepe n’a donc pas fini de prendre son monde pour des cons, alignant les excuses aussi sincères que des promesses électorales. A la limite, on préférerait qu’il dise la vérité, du genre : «Eh oui, cet abruti de Messi, je ne peux pas le piffrer. Alors en effet, j’ai craqué et lui ai volontairement écrasé la main mais soyez contents, j’aurais pu lui exploser la figure ou lui détruire sa jambe droite.» Bien sûr, il écoperait d’une amende et d’une suspension aussi grosses que la dette du SFC, mais ça aurait au moins un peu de gueule. Au lieu de ça, Pepe s’est fendu d’un triste «Désolé mes amis du Barça, je vous jure que je n’ai pas fait exprès. Messi je l’adore. Je n’oserais jamais faire de mal à un si grand joueur.»
Bref, parce que Pepe est un pseudo bad boy, parce qu’il a la finesse d’un gorille et parce qu’il n’a même pas réussi à casser la jambe d’un Barcelonais durant toute sa carrière, la rédac est heureuse de lui remettre le

Pigeon d’Or de janvier 2012

Les groupies du FC Barcelone peuvent donc jubiler : un méchant Madrilène remporte le premier volatile doré de la nouvelle année. Mais qu’elles ne s’emportent pas trop non plus, avec le titre en Liga en ligne de mire, leur ennemi no1 José Mourinho est tranquille pour un moment.

Classement final du Pigeon d’Or de janvier :
1. Pepe : 259 votes – 43.2 %
2. Peter Gilliéron : 82 votes – 13.7 %
3. Shawn Heins : 69 votes – 11.5 %
4. Gilbert Granziero : 53 votes – 8.8 %
5. Danny Kurmann : 49 votes – 8.2 %
6. Pascal Feindouno : 35 votes – 5.8 %
7. Frédéric Thiriez : 28 votes – 4.7 %
8. Nikola Karabatic : 24 votes – 4 %
Nombre de votes: 599