Genève-Servette a encore manqué le coche en offrant à Fribourg Gottéron trois points qui lui tendaient pourtant les bras. Avec désormais 7 points de retard sur le groupe de tête, les Aigles vont devoir se battre pour la sixième place. C’est pas gagné d’avance !
Soir de derby et ça se sent. Une fois n’est pas coutume cette saison, on joue à guichets fermés et les 800 places VIP ont toutes trouvé grâce aux yeux des partenaires «Platinium». Les «Clap Tifo» sont distribués à tour de bras et l’ouverture du score de Matthiew Lombardi donnera, quelques instants plus tard, l’occasion aux fans de faire «un maximum de bruit». Les «GOAL» et autre «ICI C’EST GENEVE» donneront alors naissance à une mosaïque jaune et noire à rendre jaloux le recteur de la basilique San Vitale. Des t-shirts «Aéroport de Genève», des frisbees McDonald’s, l’incontournable Kiss Cam et la présence exceptionnelle de Calvin et Calvina : tant de raisons de passer une soirée inoubliable qui justifient à elles seules la surtaxe de 4 francs imposée pour ce match estampillé «premium».La rivalité avec Lausanne morte à la création du Grand Genève, la haine farouche que se vouent Genevois et Fribourgeois fait désormais office d’espèce en voie de disparition. On profitera alors à fond de ce mois de novembre, où la Ligue a réussi le tour de force d’y programmer trois rencontres entre les deux équipes, tous sur la glace Colgate de la patinoire des Vernets. Mais les traditions ont la peau dure et les files d’attente de 50 mètres font toujours partie du décor d’avant-match, même s’il faut reconnaître que le service d’ordre devenait de plus en plus efficient à mesure que l’heure du coup d’envoi approchait. Avis aux amateurs de fumigènes et autres fraudeurs : aux alentours de 19h40, l’accès définitif aux travées de la patinoire est accordé sans vérification du code-barres et au prix d’une fouille corporelle réduite à une petite tapette sous les aisselles suivie d’un approbateur «c’est bon, passez !».
Parti dans une ambiance électrique, le match a rapidement baissé en intensité dès le deuxième tiers-temps, le public faisant écho à des joueurs genevois pensant avoir d’ores et déjà fait le plus dur. Raphi Stollé et son ami Goran étaient ainsi toujours en vie à l’entame du troisième tiers, moment où le kop local décida de lancer les chants anti-fribourgeois tant attendus. Plus de nouvelles depuis.
Le public a donc assisté impuissant à un déclin aussi inexorable qu’inexplicable d’une équipe qui avait pourtant tout pour bien faire. On a ainsi espéré en vain que Chris McSorley retrouverait ce qui fit un temps de lui le meilleur coach de Suisse et déciderait de sortir des sentiers battus en demandant un temps mort non pas à 24 secondes de la fin mais, par exemple, lorsque le score passa de 3-2 à 3-4 en l’espace de 2’43’’ dans la troisième période. Las, l’Ontarien a perdu son flair depuis belle lurette et les 17 dernières minutes se déroulèrent sans que personne ne croie un instant que les Aigles puissent retourner la situation en leur faveur.
Les Aigles devront donc repasser pour obtenir leur première victoire de la saison face à un club romand (Bienne ne compte pas). A force d’aligner de la sorte les performances en dents de scie, Genève-Servette devrait parvenir à arracher sa qualification pour les play-off au mieux en 7e position, histoire de bien se faire laminer par Davos ou Zurich en 4 matches. Dans tous les cas, le wagon de tête est parti sans lui, Fribourg se trouvant désormais à 7 points. La réalité sevettienne sera de composer avec le retour en force de Berne et Lugano, et la terrible menace incarnée par le LHC.
Genève-Servette HC – HC Fribourg-Gottéron 3-4 (2-0 ; 1-2 ; 0-2)
Les Vernets, 7135 spectateurs (guichets fermés)
Arbitres : MM. Rochette, Wiegand, Ambrosetti et Kaderli.
Buts : 6e Lombardi (Hollenstein, Romy ; à 5 contre 4) 1-0. 13e Mercier (Romy, Hollenstein) 2-0. 24e Hasani (Plüss, Sprunger ; à 5 contre 4) 2-1. 27e Dubé (Miettinen, Kwiatkowski ; à 5 contre 4) 2-2. 31e Daugaviņs (Iglesias, Romy ; à 5 contre 4) 3-2. 41e Plüss (Dubé) 3-3. 43 Hasani (Plüss, Miettinen) 3-4.
Pénalités : 8×2’ contre Genève-Servette. 7×2’ contre Fribourg-Gottéron.
Notes : Genève-Servette sans Fritsche, Kamerzin et Rivera (blessés). Fribourg-Gottéron sans Bykov, Jeannin (blessés) et Vauclair (surnuméraire). Temps-mort : Genève-Servette à 59’36. Genève-Servette sans gardien de 59’17 à 59’38 et de 59’49 à 60’00.
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