Face à l’invité-surprise asiatique de cette Euro 2016, la Roja n’a pas perdu trop de temps pour virer les tchuk-tchuks que Fatih Terim avait parqué comme un cochon devant les seize mètres du délavé Volkan Babacan. Zéro tir cadré plus zéro effort plus zéro amour propre égale 3-0. Après cette rouste, les fumistes du Bosphore rentrent heureusement au pays et c’est tant mieux.
Le résumé.
Profitant probablement d’une indigestion de loukoums de Turan et Topal, Iniesta et Silva mirent les couverts du dimanche pour venir concocter des caviars exploités habilement par le géant Moratta et le grandissant Nolito. Passifs défensivement et à la limite de la paresse pour certains (n’est-ce pas Monsieur Calhanoglu), les Turcs préférèrent grignoter leur kebab dans leur coin, en faisant semblant de ‘stopper’ la troupe de Del Bosque avec un ridicule ‘pressing’ qui ressemblait étrangement à des moutons de Panurge en détresse sur la Promenade des Espagnols. Sans amour propre, les femmelettes de Terim offrirent un espace de relaxation au onze espagnol en deuxième mi-temps, peut-être pour octroyer à Alba et consorts une digestion tranquille-pépère avant des échéances plus importantes.
L’homme du match.
Sans hésitation Mehmet Topal. Sans lui, on aurait eu droit à un lancinant ping-pong ibérique aussi passionnant que les allocutions de Schneider-Ammann. Mais heureusement, sur les conseils de Wilmots, Fatih Terim décida de promouvoir le milieu défensif de Fenerbahçe en position de stopper. Avec un placement hasardeux et une relance du cotzon mais dans le mauvais sens juste avant le thé, Topal nous évita une fin de corrida toujours passablement cruelle pour les âmes sensibles. Comme quoi, les tactiques ambitieuses finissent toujours par payer au football (Petko, si tu nous lis….)
La buse du match.
Clairement David de Gea qui aura été aussi utile dans ce match qu’une paire de Rossignol au milieu du Sahara. En insistant pour être dans le onze de départ de Vincent Dubois, le portier des pauvres de Manchester vola la place des Koke, Alcantara ou autre Aduriz qui auraient tant aimé aller s’ébrouer sur le tapis vert niçois.
Le tournant du match.
Cette foutue 48ème minute et le hors-jeu honteusement oublié par le juge de touche serbe sur le troisième but espingoin. Avec son ostensible allant aperçu en première mi-temps, sa déglinguée reçue dans les vestiaires à la mi-temps par le fou Fatih et le soutien inamovible de ses supporters, cette ambitieuse Turquie serait facilement revenue dans la partie.
Le geste technique du match.
46ème minute, alors qu’il doit se remettre en confiance pour recoller au score, Tufan se fait enrhumer puis moucher par un sale coup du sombrero d’Iniesta. Who else !
Le geste pourri du match.
Iniesta nommé homme du match pour la seconde fois consécutive pour l’Espagne. Comment l’UEFA ose-t-elle faire de l’ombre à Paillette (© Didier Marechal) lui qui venait juste de recevoir également par deux fois cette récompense. Le sensationnel nouveau Ribéry gaulois ne méritait vraiment pas de se faire égaler par ce petit chauve du Barça.
Ce match m’a fait penser à…
A un vieil épisode de Colombo. Le magistral Peter Falk est avenant et drôle alors que l’assassin agit toujours un peu n’importe comment pour prouver son innocence, ce qui le rend presque sympathique (ou serait-ce de la pitié ?). Mais il n’en demeure pas moins que l’épilogue de l’épisode est connu dès les cinq premières minutes et la conclusion vraiment inéluctable et sans suspens.
L’anecdote.
Pour fêter sa 133ème sélection pour la Roja, Sergio Ramos fit le pari avec son co-équipier du Real Pepe de se choper le carton jaune le plus rapide de l’histoire de l’Euro. 56 secondes après le coup d’envoi, l’arbitre Mazic tomba dans le panneau alors que vraiment Ramos n’y avait pas mis tout son cœur légendaire. Ça restera toujours un grand incompris ce Sergio, mais il ne sera pas peu fier de ce nouveau record qui trônera fièrement à coté des 21 cartons rouges de sa (trop) longue carrière.
La minute Pierre-Alain Dupuis.
Le grand visionnaire et ex-Pigeon d’Or de notre site nous servit une lapalissade avec un petit arrière-gout d’Elizabeth Teissier des mauvais soirs. Allez, vas-y Massimo : « Si Iniesta venait à ne pas bien jouer soir, c’est toute l’Espagne qui pourrait boiter ». C’est vrai que les Koke et Alcántara sur le banc, ça vaut de loin pas nos Zakaria ou Gelson.
Le tweet à la con.
#EuroCR : Michel Pont qui décortique le jeu de l’Espagne, c’est un peu comme si tu demandais à Benzema de t’analyser l’œuvre de Nietsche.
La rétrospective du prochain match.
Après avoir observé ses lopettes se faire balader pendant 180 minutes dans cet Euro, Fatih Terim s’auto-proclame entraîneur-joueur pour la rencontre face aux Tchèques. Il renvoie également sur le champ tous ses joueurs à Istanbul, ne conservant que le staff technique. Après avoir brisé la jambe de Plasil sur son premier tacle glissé, Terim doit malheureusement céder sa place au kiné en chef. Toutefois, en ramenant un inespéré 0-0 au pays, le sélectionneur turc n’écope que de 50 coups de fouets de la part d’Erdogan.
Dans le match au sommet face aux Croates, l’Espagne est menée 3-0 à la mi-temps. Toutefois, les partenaires de Modric encaissent quatre buts dans les 28 minutes de temps additionnels rajoutées par l’arbitre en raison de quelques mortiers tirés des tribunes de la Matmut Aréna. Mais rien de bien grave, car ça ne mange pas de pain et surtout c’est la première fois que ces farceurs de supporters croates fautent pareillement.
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