Versée avec la Belgique dans un groupe où, théoriquement, la Tunisie et le Panama devraient faire figure de trouble-fêtes momentanés ou de sympathiques figurants, l’Angleterre est appelée à faire un peu comme les tennismen français à Roland-Garros et être réduite à un rôle de spectateur dès que les choses prendront tournure.
Pourquoi j’ai choisi de présenter cette équipe ?
Les effets pervers de la cervoise tiède pendant que l’autoradio diffusait le générique du Monty Python’s Flying Circus, sans doute. J’aurais dû me noyer dans de la sauce à la menthe, instead.
Comment se sont-ils qualifiés ?
L’équipe aux trois lions s’est sortie aisément d’un groupe aussi relevé qu’un plat traditionnel britannique, pimentant ses prestations d’un nombre de buts peu élevé (18 goals, seules la France et l’Islande ont fait moins bien dans les groupes européens). S’ils sont capables de proposer un foot parfois inventif et séduisant, les Anglais ont peiné à soulever un enthousiasme débordant.
Quelles sont les chances de les voir soulever le trophée ?
Nulles. Malgré d’indéniables qualités (faut pas déconner, c’est pas des unijambistes), les 23 joueurs retenus par Gareth Southgate n’affichent pas une expérience cumulée supérieure à 450 sélections (seul Walter Winterbottom avait fait « mieux », avec un groupe de 322 capes en 1962). Le manager a choisi de rajeunir l’effectif et s’est volontairement privés de cadres rompus aux grand rendez-vous internationaux. Finis les Hart, Walcott, Rooney et autre Wilshere. Il s’agira de la troisième plus jeune sélection anglaise (26 ans de moyenne) après celles de 1958 et 2006. Je suis même à peu près certain qu’un John Stones, par exemple, a dû frôler l’infarctus en apprenant sa sélection, lui qui n’a commencé que deux matches depuis la fin janvier et que Danny Rose est tout étonné d’avoir été préféré à Ryan Bertrand. Mais bon, Southgate a fait des choix et les assume, peut-être avec d’autres échéances plus lointaines en tête.
Bref, des qualités, certes, mais trop d’inexpérience pour ne pas considérer qu’un quart de finale constituerait déjà une sacrée perf’, que la presse d’un pays qui compte 50 millions de sélectionneurs chaque année de Coupe du Monde s’empressera de démolir.
Présente-nous la star de l’équipe.
Assurément Harry Kane. Serial-buteur multicartes comptant déjà plus de 100 buts à son compteur à 24 ans à peine, le centre-avant de Tottenham portera le brassard de capitaine. Toute la question est de savoir s’il sera suffisamment bien approvisionné pour faire parler la poudre.
On parle du foot anglais, mais il ressemble à quoi le championnat anglais ?
Pour moi, c’est le plus beau. Pas tellement parce qu’on y propose le plus beau jeu, mais parce que sur un match, et même si on sait qu’au bout du compte ce sera toujours un des quatre ou cinq très grands clubs qui s’imposera, tout le monde peut battre tout le monde. On n’y triche pas, on ne s’y cache pas. On se donne à fond de la première à la dernière minute. Et puis, il y a cette ambiance qu’on ne retrouve dans aucun autre pays. Et en plus, le fils d’une de mes copines de fac préférées y joue et y marque des buts. CQFD.
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Au fait, c’est qui la personnalité anglaise la plus célèbre dans le monde ?
Dans le monde fictif, je miserais sur James Bond, Sherlock Holmes ou Harry Potter. En vrai, on a l’embarras du choix, quelles que soient les époques, de Richard Cœur de Lion à Stephen Hawking en passant par Shakespeare, l’amiral Nelson, Isaac Newton, Constable, Turner, Ken Loach, Mick Jagger ou John Lennon. Et j’en oublie des milliers.
Mon choix se portera néanmoins sur Charlie Chaplin, le plus grand artiste multitalents (avec Léonard De Vinci, mais il n’était pas anglais) de tous les temps selon moi. Et parce qu’il est mort en Suisse, comme vous.
En football, je crève d’amour pour Matt Le Tissier, le footballeur le plus naturellement doué que j’aie jamais vu sur une pelouse, qui est resté fidèle à son club alors qu’il aurait pu amasser des fortunes colossales ailleurs et qui est passé à côté de mille trophées parce qu’il se sentait bien là où il était. Il était aussi explosif qu’une mine désamorcée, aussi rapide qu’un koala, il mangeait parfois un burger à la mi-temps, mais il marquait des buts absolument extraordinaires (voir ici et ici).
Fais-nous rêver avec l’Angleterre, mais dans un autre sport…
Je vous parlerais bien de cricket, mais plutôt que rêver, vous risquez de vous endormir avec un solide mal de crâne tellement c’est compliqué. Dès qu’on comprend un peu, ça peut devenir passionnant, jusqu’au moment où on se rend compte qu’on n’a pas si bien compris que ça. Il faut dire que le règlement fait près de 700 pages.
Au fait ça mange et ça boit quoi les Anglais ?
Les Anglais, depuis la surcuisson de Jeanne d’Arc et l’utilisation de la bouillante eau qui donne un exquis goût à tout, ont longtemps eu une piètre réputation en matière gastronomique. Ce ne fut pas toujours immérité. Il se fait, cependant, qu’il est possible de très bien manger aux îles. Un roastbeef cuit juste comme il faut, accompagné de Yorkshire pudding, de mushy peas et de roast potatoes et de gravy constitue un mets savoureux, tout comme peut l’être un fish & chips.
Si on y ajoute la cuisine importée des anciennes colonies, on n’aura aucune difficulté à composer un repas riche en parfums et en surprises bienvenues. De nombreux pubs proposent également des spécialités locales qui valent le détour. Et ne vous étonnez pas si la bière mousse peu : elle n’est pas additionnée de gaz carbonique et est littéralement pompée par le barman.
Une coutume surprenante de ce pays ?
Il y a évidemment toutes les festivités liées à la famille royale, mais également des survivances des bons vieux temps celtiques, voire préhistoriques, comme à Stonehenge.
Ton pronostic ?
L’inexpérience de l’équipe au plus haut niveau ne devrait pas lui permettre, malgré son talent intrinsèque, de rêver à autre chose qu’un quart de finale.
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