Election du Pigeon d’Or 2018 : la grande finale

Contre toute attente, Yann Marti a remporté le deuxième groupe devant Pascal Mancini. Ils rejoignent Alexandre Mischer et Simone Rapp pour la grande finale qui débute ce jour.

Election du Pigeon d’Or 2018, la finale !

Nous voici donc en ce début 2019 avec quatre pigeons à départager. La présentation détaillée est au bas de l’article, mais je vous les résume ci-dessous :

Yann Marti : Difficile  de dire s’il remportera son pari de retrouver le top 100 de l’ATP dans 381 jours, délai qu’il s’est lui-même fixé. D’autant plus difficile qu’il n’est pas encore réapparu dans le classement de ce début d’année. Je ne suis pas un spécialiste, mais c’est probablement mauvais signe.

Pascal Mancini : Dans sa quête de vitesse, a semble-t-il franchi le mur du çon.

Alex Miescher : A réussi à proposer de ne plus sélectionner les binationaux, ce qui en fait quand même le gros favori de cette élection.

Simone Rapp : Le Petit Poucet qui aura du mal à se mêler au combat. La marche semble haute, et elle l’était déjà trop pour lui au LS, alors vous pensez…

Vous avez tout le mois de février pour départager les quatre finalistes. Rappelons que dans le mesure du possible, il s’agira ensuite pour la Rédac d’aller remettre le trophée du Pigeon d’Or 2018 à l’heureux vainqueur.

Aurons-nous le plaisir de remettre le pigeon à notre victime en personne, comme cela avait été le cas en 2013 pour Pascale Blattner et en 2007 pour Christian Constantin ? Rappelons par exemple qu’en 2008, sa Seigneurie Pierre-Alain Dupuis avait refusé de nous rencontrer…

Les votes sont possibles jusqu’au samedi 2 mars à minuit, chers lecteurs…

Cliquez sur les titres ci-dessous pour lire les présentations des quatre pigeons de l’année 2018

Yann Marti

Yann Marti

Yann Marti

Nous n’avons pas l’habitude de proposer plusieurs fois la même personne dans des pigeons à un rythme aussi rapproché (Yann Marti a été sélectionné dans la volée d’août, mais n’a pas pu lutter contre notre joyeux démocrate préféré, Pascal Mancini), mais nous avons deux passions sur CR : le sport, et la rigolade.

Alors forcément quand on tombe sur un sportif qui nous fait marrer, on craque. Ainsi en est-il de Yann Marti, qui a déclaré au Nouvelliste, dans un article paru le 23 août, qu’il entendait être dans les 100 premiers du classement mondial dans 18 mois.

Comme il était 807ème au classement mondial, on a prudemment attendu quelques semaines au cas où Marti remportait l’US Open, le Masters 1000 de Shangaï et celui de Bercy avant de s’inviter aux Masters. Mais comme il est aujourd’hui (fin octobre) 820ème avec un total faramineux de 23 points ATP, on s’est dit qu’on pouvait y aller.

C’est intéressant au passage de constater que Marti est derrière des gars dont personne n’a jamais entendu parler, mais qui ont juste une moins grande gueule (et qui accessoirement n’ont pas le culot de revendiquer une place dans l’équipe nationale de Coupe Davis).

Mais Marti est probablement en train de reculer pour mieux sauter, on ne voit pas vraiment comment ni pourquoi il échouerait. Aussi nous allons tout au long de ces prochains mois garder un œil sur le compte à rebours ci-dessous, qui nous accompagnera jusqu’au 22 février 2020, date à laquelle Yann Marti sera donc dans le Top 100 mondial.

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Et nous irons régulièrement constater sa lente et inexorable progressions sur le site officiel de l’ATP World Tour. Après, si parmi vous il reste quelques rares mesquins qui ne croient pas cet inévitable exploit possible, ils peuvent toujours pigeonner notre nouvel ami, mais ce serait foncièrement injuste.

Yves Martin

Pascal Mancini

Pascal Mancini

Pascal Mancini


Coup de projecteur sur les fédérations sportives suisses cet été. Si l’ASF n’a pas brillé par son courage face aux déclarations controversées, voire abjectes, de ses dirigeants, la Swiss Athletics l’a joué plus dur vis à vis de Pascal Mancini et l’a suspendu à quelques semaines des championnats d’Europe. Une décision qui pourrait mettre une fin soudaine à sa carrière. Ses faits d’armes devraient tout de même lui rapporter un dernier trophée : quoi de mieux qu’un bon vieux pigeon pour mettre à l’honneur une cervelle de moineau?

Se pencher sur le cas de Pascal Mancini, c’est accepter de descendre dans les affres de la fachosphère, là où la bêtise et la mauvaise foi croisent le fer avec la malhonnêteté intellectuelle. Condamné « à l’insu de son plein gré » pour dopage en 2012, le sprinter fribourgeois avait célébré son retour en 2014 à grand coup de quenelles. Comme souvent dans ces cas-là, il avait justifié son geste en lui donnant une dimension anti-système. À l’écouter, il n’y avait aucune portée raciste ou antisémite à reproduire un salut nazi à peine modifié. Il le clamait d’ailleurs ouvertement dans la presse: « Je suis quelqu’un d’équilibré, de fondamentalement antiraciste. »

Un antiracisme chevillé au corps que « Pascal le grand frère » a pu prouver par la suite en soutenant une personne se décrivant elle-même comme un suprémaciste blanc, en faisant des vidéos de soutien pour Civitas, un parti politique catholique intégriste dirigé par des militants d’extrême droite, ou encore en publiant des citations de nazis sur sa page facebook.

Quelle injustice dès lors de le retrouver suspendu par la Swiss Athletics, tout ça à cause d’un journaleux du Blick qui a relayé un post facebook de Mancini dans lequel il avait partagé une vidéo de singes, peu après la victoire en coupe du monde de l’équipe de France. Parce que quoi, il n’y avait bien sûr rien de raciste là dedans, c’est quand même pas de sa faute à Pascal l’humaniste si, après toutes ses démonstrations de tolérance, il est encore suivi sur les réseaux sociaux par des fachos qui viennent déverser sur sa page leur haine de tout ce qui est un peu moins blanc qu’eux. Parce qu’il ne voyait rien de mal avec cette vidéo, il nous le jure Pascal, c’est lui la victime.

Alors si vous aussi Pascal vous fait pleurer, et qu’à défaut d’avoir participé aux deux cagnottes de soutien financier qu’il a lui-même créées et relayées après sa suspension, vous voulez encore faire un geste, allez-y, c’est gratuit et ce sera votre meilleure marque de soutien : un pigeon pour Pascal !

Alex Desandre

Alex Miescher

Alex Miescher

Alex Miescher


Même pour la Coupe du Monde, la rédaction de Carton-Rouge ne pouvait pas vous proposer une sélection de pigeons sans un Suisse bien de chez nous. Avec sa fabuleuse idée de ne plus sélectionner de joueurs binationaux, Alex Miescher est un candidat de choix.

Suite à la célébration de Granit Xhaka et Xherdan Shaqiri après leurs buts contre la Serbie, chacun y est allé de sa petite récup’ xénophobe et puante, et le secrétaire général de l’ASF a saisi l’occasion pour faire parler de lui : pour Miescher, les jeunes binationaux qui refusent d’abandonner leur deuxième passeport ne devraient pas pouvoir accéder aux filières nationales de formation.

Dans la courte présentation du bonhomme sur le site de l’Association suisse de football, on apprend qu’« Outre le sport, la politique nationale fait partie de ses hobbies. Dans sa commune [Biberist, canton de Soleure, moins de 8000 habitants], Alex Miescher est conseiller communal et, en même temps, il est chef de fraction PLR. » Il chercherait à récupérer pour son PLR 2-3 sièges du groupe UDC au conseil communal de Biberist qu’il ne s’y prendrait pas autrement, le chef de fraction.

Récup’ ou non, même s’il a parlé en son nom, le fait que celui-ci soit associé aussi étroitement à l’ASF aurait dû suffire à licencier Alex Miescher. Si la faîtière du football en Suisse se permet de garder dans ses rangs un homme aussi rétrograde, puisse-t-il au moins être gratifié d’un Pigeon doré. Nous comptons sur la sentence aquiline des lecteurs de Carton-Rouge.

Philippe Küng

Simone Rapp

Simone Rapp

Simone Rapp


Le 4 janvier 2018, le LS annonçait l’arrivée de Simone Rapp, qui était à ce moment en tête du classement des buteurs de LNA. Un gros coup, assurément, pour un montant qui a circulé d’un  million de francs. Avec le rachat du contrat de Francesco Margiotta pour la même somme, Lausanne s’armait pour une mission commando qui devait lui permettre de sauver sa place en LNA. Las…

Une année plus tard, Lausanne a finalement été relégué, mais INEOS a réussi à conserver sa ligne d’attaque, qui devait du coup pour le moins écraser la LNB : en ajoutant le jeune Zeqiri, l’équipe devait s’appuyer sur un trio à 2’000’036 francs, ce qui ne doit pas être très éloigné du budget total de certaines équipes de la ligue.

Après la relégation, Margiotta a longtemps traîné ses états d’âme, lui qui rêve de jouer à la Juventus (moi je rêve de choper Scarlett Johansson et pas sûr que ma cote soit beaucoup moins élevée) ou au moins de jouer dans un club suisse qui le rapprocherait géographiquement de chez lui. Son regain de motivation au LS coïncide à peu près avec l’arrivée de Celestini comme entraîneur au FC Lugano, mais bon, je vais encore passer pour une mauvaise langue.

De son côté, Zeqiri, qui avait du mal à convaincre comme joker, est petit à petit en train de gagner ses galons de titulaire, lui qui est sous contrat avec le LS jusqu’en 2021.

Et Rapp dans tout cela ? Il faut tout de même revenir sur son tableau de chasse au moment de son engagement : le gars était à mi-saison meilleur buteur de LNA avec Thoune. AVEC THOUNE ! Tu parles qu’il faisait bander, c’est comme si le meilleur buteur de LNB aujourd’hui était un attaquant de Kriens…

Au temps pour moi…

Plus tard on s’est souvenus qu’en fait il avait planté la moitié de ses goals contre le Lausanne-Sports, mais bon, c’est un détail… Toujours est-il que Rapp-le-tueur a gentiment perdu sa place de titulaire. Le dernier match qu’il a commencé coïncide avec le fiasco absolu contre Vaduz il y a plus d’un mois (1-2 et les dirigeants qui interviennent en catastrophe dans la semaine pour recadrer le vestiaire). Depuis il est apparu 34 minutes en quatre matches. Et quand Contini tente le forcing contre le leader Servette, qui fait-il rentrer ? Non pas Rapp, mais Zeqiri, à la 77ème minute, qui égalise 60 secondes plus tard.

Bref, plutôt que de s’en prendre aux supporters du club qui ont eu le toupet de le siffler à Winterthour, Simone ferait mieux de réfléchir à sa situation : ce ne sont pas les fans qui ratent des montagnes, ce ne sont pas non plus les fans qui le laissent sur le banc. S’il veut éviter qu’à la fin de son contrat le LS l’échange contre trois vignettes autoroutières, c’est le bon moment de se bouger un peu. Si un pigeon peut lui picorer un peu le derche, je prends.

Yves Martin


Qui est le Pigeon d'Or 2018 ? La finale
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A propos Yves Martin 247 Articles
Cette Nati a deux vertus : celle de faire rêver quasi tout son peuple, et celle d'emmerder les connards de la fachosphère. Longue vie à elle.

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5 Commentaires

  1. Marti…pour avoir jouer contre lui il y a de nombreuses années (interclub junior), je ne peux que lui souhaiter de gagner ce prix! Déjà à ce moment-là, il était imbuvable! Apparemment, il y a des personnes qui ne se bonifient pas avec le temps.

      • Oh ben c’était un criseux, déjà. Aucun fairplay, montrer son cul aux parents-spectateurs qui osaient dire quelque chose. En interclub, tu as toujours après, un repas préparé par l’équipe « recevante ». Les joueurs de son équipe nous ont dit: « c’est sympa chez vous, vous nous offrez quand même à manger, parce qu’ailleurs, on a droit à rien à cause du comportement de l’autre ». 😉 Mais, pour relativiser quelque peu, il ne s’est pas fait tout seul!

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