Harry ABBA les blonds et Saab le champagne

Elle est pas un peu gé(n)ante cette Angleterre ? Pays réputé pour la beauté de ses rousses auburn, la finesse de ses sauces à la menthe, son aptitude à oublier son passé colonial lorsque ses citoyens discrets débarquent à Verbier ou Magalouf, son teint rougeaud sur les plages de la Méditerranée, ses vieilles moquettes collantes dans ses pubs « accueillants ». Mais là où les Anglais excellent vraiment, ce sont les lavabos. Après avoir colonisé toutes terres qui passaient sous leurs canons, résisté à Hitler et même inventé la Vauxhall, ils n’ont toujours pas réussi à mélanger l’eau chaude et l’eau froide dans leurs putains de lavabos.
Donc, ce qui caractérise au mieux les ouailles de Thérèse Maye (bourgeoise de Chamoson, VS), c’est le lavabo.

Invention fort utile sur l’Albion vu qu’il va ramasser au petit matin les tonnes de dégueulis régurgités après la méritoire victoire des Trois Lions face à des Suédois aussi confus que le croquis d’une armoire KVIKNE achetée dans le labyrinthe jaune et bleu d’Aubonne.

Ce que notre Nati a refusé de faire, des boys scouts l’ont fait les doigts dans le nez. Shame on us !

Le match en deux mots

Un tête-à-tête plaisant.

Après une demi-heure à faire semblant, Maguire décida de montrer la bonne voie au surcoté Sterling. Sans doute un clin d’oeil du défenseur de Leicester au film du même nom où Cuba Gooding Jr hurlait à plein poumon: « Show me the money !!! » Du coup le rédac en chef s’écria : « Ça fait chier de voir les Suédois prendre un goal sur corner alors que notre Nati en a eu 1’500 pour produire au bout du compte autant qu’un employé du Service Auto de Genève en quarante ans de carrière ».

Après le thé au lait, les soldats de plomb jaunes décidèrent finalement de passer à l’offensive, principalement grâce à Berg vu que Toivonen était présent, mais absent… C’est alors qu’on eut droit au super show Pickford qui, à notre grand dam, ne nous fera décidément jamais rire autant que les Seaman-James-Green-Hart-Forster tous réunis. Dommage.

Professionnels, collectifs et en ordre de marche sur leurs subtils coups de pieds arrêtés, les ex-colonialistes finirent le job sur un coup de tête de Dele Alli, oublié dans les cinq mètres par les scaphandriers vikings aussi mobiles qu’un bus belge sur les pentes enneigées du Simplon. Finalement, ce n’était pas si compliqué de battre l’ensemble suédois : quelques passes rapides, des changements dans l’orientation angulaire des centres, et surtout, avoir un peu plus envie que l’adversaire. #Xhaka-Lang-Rodriguez-Dzemaili. #14ansdeperdus

Prévenants avec cette grosse canicule, les supporters anglais à Newcastle prennent un bain de bières tièdes.

L’homme du match

Le voleur de Ford pourrait être l’heureux élu pour ses prouesses sur la ligne mais, pernicieusement, je reste convaincu que la boulette du petit homme anglais, toujours enrobé de vert et muni de gants Oncle Benz, est juste au coin de la rue durant ce Mondial. Donc, à la suite d’une longue délibération avec moi-même, le défenseur de Tottenham, Trippier (prononcé three feet) remporte la mise pour ses centres au cordeau, ses tacles bien dans le timing et son tempo effréné.

La buse du match

Toivonen n’ayant apparemment pas joué ce match, c’est avec un plaisir non dissimulé que la famille Akanji a décerné ce titre de plomb à Emil Forsberg. Le gars du club qui vend des cannettes à l’effigie des vaches d’Hérens du coté de Leipzig a été lamentable et retiré bien justement de la circulation à l’heure de jeu. Sur le but de Maguire, le 10 suédois fut aussi solide au duel qu’un cygne en papier construit par un spécialiste de l’origami. Cet inutile de Forsberg nous fit un remake de Bruce Willis dans le Sixième Sens : à la fin du truc, tu te rends compte qu’en fait, il était mort et qu’en réalité, personne ne l’a vu.

Le tournant du match

La relégation de Sunderland saison 2016/2017 et l’arrivée de Guardiola en Angleterre. Sans la conjonction de ces deux éléments, point de Pickford dans la cage anglaise car il serait toujours coincé chez les médiocres zébrés rouges et blancs et le pantin de Hart aurait continué sa forfaiture éhontée dans la cage de Man City. Jordan Pickford, c’est véritablement la meilleure chose qui a été produite depuis des décennies dans le Nord-Est de l’Angleterre, juste après les saucisses en croûte de la marque Gregg (source : une grosse anglaise sur Twitter)

Le geste technique du match

La ligne du hors-jeu maîtrisée « à merveille » par l’arrière-garde suédoise sur le but de Dele Alli. A l’unisson dans leur erreur primaire de faire trois pas en avant et ce, APRES le départ du ballon, les tourelles défensives scandinaves ont fait preuve sur cette action d’une jugeote digne de celle d’Alex Mischler, l’imbécile Secrétaire Général de l’ASF.

Une montagne suédoise vue du ciel. Impressionnante platitude.

Les gestes pourris du match

Les déboulés de lapin de Garenne de Sterling qui furent aussi stériles qu’un eunuque homo étaient sûrement tout pourris. Toutefois, relevons plutôt les sempiternels arrêts de l’impossible de ce cul béni de Jordan Pickford. Alors qu’on espérait que notre Sommer national décrocherait le titre de meilleur gardien du tournoi, voilà t’y pas que le portier d’Everton vient désormais mettre à mal des décennies de travaux scientifiques de l’Uni d’Oxford qui se penchaient sur les raisons des navrantes qualités de prestidigitateurs des ultimes remparts anglais.

L’anecdote

Sur Twitter, un hashtag venu de nulle part fait le buzz en Angleterre: #GarethSouthgatewould. Pour encenser la sportivité (fair-play en français) et l’altruisme de ce sympathique gentleman qu’est Southgate (illustrée par son empressement à consoler Uribe qui venait de louper le penalty colombien), un quidam lança ce hashtag et 30’000 tweets plus loin, on peut découvrir quelques joyaux sur le réseau rempli de gazouillis étonnants :

#GarethSouthgatewould… take the batteries out of his pacemaker if you needed them for your TV remote.
#GarethSouthgatewould… have spoted the iceberg and not sunk the Titanic.
#GarethSouthgatewould… pay for drinks at the Club Med even though they were free, as he wouldn’t want to see the owners out of pocket.

Et une dernière, dédicacée pour notre Nati qui n’a rien appris en 14 ans :
#GarethSouthgatewould… go back in time to Euro 96 and not change a thing because he knows it made him the man he is today.

Et sinon, dans les tribunes ?

Tout fut une histoire de Grèce ou graisse, c’est selon. Entre des top-models suédoises super bien bronzées qui y avaient passé leurs vacances et de bons gros tatoués d’Anglais torses nus et bedaines Michelin à l’air, eux qui venaient de consommer le PIB du Zimbabwe en Budweiser infectes, nos pupilles ont longuement hésité. Quant à notre ouïe, elle fut en permanence transpercée par un insupportable bugle mal réglé, une sorte de trompette branchée sur l’échappement d’une moto que Gaston Lagaffe avait surnommée à l’époque, la « Sapetoku 750 ».

J’ai mal j(ouïe)

La minute Pierre-Alain Dupuis

Les reporters de la BBC sur ce Mondial sont non seulement vraiment hyper bien briefés, mais ils ajoutent souvent un sens de l’humour subtil et parfois féroce à leurs commentaires (Massimo, prends-en de la graine pour tes cancres de la RTS. Le sens de l’humilité s’apprend à tout âge).

Alors qu’on s’emmerdait sec avec les hommes d’Andersson, le facétieux commentateur balança avec un ton bien goguenard : « Alors qu’on pensait cela impossible au vu du nombres de marcheurs jaunes et bleus sur la pelouse, la Suède a décidé de ralentir un peu plus le jeu après cette période de possession anglaise ». Il poursuivit l’entreprise de destruction suédoise avec un torride : « Berg vient de signer aux Emirats Arabes Unis, et soyons honnêtes, il l’a fait pour le fric. »

La rétrospective du prochain match

Ayant déjà marqué 80% de ses buts sur coups de pieds arrêtés, les rosbifs prennent les imprudents Croates de court dès le coup d’envoi. Sur un schéma billard-tennis ballon préparé de main de maître par Southgate, chacun des 10 joueurs anglais touchent le ballon de la tête avant que Pickford finisse le job d’une tête plongeante imparable. Malgré l’égalisation des damiers rouges et blancs, les Anglais l’emportent 22-21 aux penalties. Le dernier étant inscrit par Southgate qui s’était astucieusement inscrit sur la feuille de match à la place de Sterling.

Quant aux Suédois, ils rentrent au pays se faire piquer par les moustiques et comme cadeau pour leur parcours inespéré en Russie, ils reçoivent tous un bon IKEA de la Fédération, bon valable uniquement sur la collection 2018/19 des paillassons d’extérieurs, toujours très utiles pour prendre soin des pieds carrés.

A propos Paul Carruzzo 207 Articles
Elle est pas un peu belle notre Nati et tout le bonheur qu’elle nous amène ? Alors, Rickli et compagnie, si vous ne vibrez pas devant cette équipe, vous n’êtes pas non plus monstrement obligés de regarder. Profitez d’un bon match de hornus et foutez la paix à nos joueurs, qui comme vous, ont un joli passeport rouge à croix blanche.

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