Plantée entre deux étendues bleues et gangrénée par des cartels de pharmacologistes du dimanche, la Colombie c’est un peu l’Italie de l’Amérique du Sud, mais située au Nord. Colonisée par ces ignares d’Espagnols, elle reçut son nom de Christophe Colomb qui n’y a pourtant jamais posé le petit orteil. Donc par souci de correction historique, la Colombie s’appellera, dès aujourd’hui, la Bolivarie. Mais passons plutôt à ce qui compte vraiment dans la vie des Bolivariens : le football. Quart-de-finalistes au Brésil il y a quatre ans et pratiquant un football « macronien » alliant flair et élégance, los Cafeteros débarquent en outsider sérieux pour la Rimet de Russie, comme le prouve leur matricule numéro 8 sur la très sérieuse échelle FROTI. De là à rêver que Falcao & Co les emmènent au paradis blanc, il faudra peut-être sniffer encore quelques lignes de cet article pour en être convaincu.
Pourquoi j’ai choisi de présenter cette équipe ?
Parti pour méchamment présenter le pays qui compte autant de fraudeurs du fisc que de grévistes, j’ai dû finalement plier sous le diktat « Pinochien » de notre rédacteur en chef qui cherchait désespérément à refiler cette belle Colombie à un pauvre bougre : un pays que je connais nonobstant fort bien vu que je n’y suis jamais allé. Qu’à cela ne tienne. Connaissant la série « Narcos » de Netflix dans le détail, il me sera facile d’éviter les clichés ricains sur ce pays sud-américain truffé de narcotrafiquants et de machines à laver les dollars. Heureusement que le Président Gaviria a su faire parler la poudre pour évincer Escobar et ses chimio-botanistes des forêts amazoniennes.
Et puis, y a quand même Shakira.
Pour te faire choper le Pique?
Comment se sont-ils qualifiés ?
En faisant du CC, donc n’importe quoi. Avec un minuscule point lors de leurs 4 derniers matchs, l’ensemble de Pekerman nous a fait un parcours à la Lausanne-Sports en fin de ces interminables éliminatoires. Lors de l’ultime ronde, la « Tricolor » ne fut sauvée que par le génie de Falcao et des Péruviens fortement maladroits pour ainsi s’échouer à la dernière place qualificative de la série sud-américaine (4ème derrière le Brésil, les brutes de Montevideo et le FC Messi). Autre fausse note : avec un but par match de moyenne durant leur campagne qualificative, les footballeurs colombiens ont été aussi flamboyants qu’un film de Godard projeté à Yverdon un soir pluvieux de novembre.
Quelles sont les chances de les voir soulever le trophée ?
Un peu comme celles de Jean-Claude Dusse de conclure… Toutefois, avec un James (prononcez, Rame Hess svp) Rodriguez bien inspiré à la baguette et si Ospina ne se transforme pas en David James dans ses excursions aériennes, la Colombie émerge comme un outsider improbable pour cette CM chez les Nein Sager des Nations Unies. Et ce ne sont pas les plombiers de Katowice, les bébés sumo de Tokyo et les lionceaux de Dakar qui barreront la route des Cafetiers de Bogota dans ce cosmopolite groupe H. Ça devrait par contre se compliquer pour la suite surtout si notre Nati se retrouve sur leur route. Car c’est connu, on ne se fait aucun cadeau entre pourvoyeurs et blanchisseurs.
Arbitre, coup franc !
Présente-nous la star de l’équipe.
Il y a tant de cracks dans cet ensemble « Tricolor » qu’on en ferait presque une overdose à se repasser les vidéos des exploits des Cuadrado, Sanchez, Zapata ou Rodriguez. Avec ce quatuor, la Colombie possède une colonne vertébrale aussi stupéfiante qu’une soirée privée avec Pete Doherty. Toutefois, la star des hommes de Pekerman, c’est bien Radamel Falcao, lui qui se défonce à chaque fois qu’il revêt la casaque amarillo. Ses deux réussites capitales face au Paraguay et au Brésil en phase qualificative prouvent que le Monégasque possède un des shoots les plus redoutables de la planète foot.
On parle du foot colombien, mais il ressemble à quoi le championnat de Colombie ?
A un énorme chenit. A côté de la Liga colombienne, même le dossier des JO Sion 2026 semble mieux ficelé. Donc, si ta journée a été pénible au boulot, passe ton chemin parce que ce qui arrive, c’est du lourd…
La Liga Águila compte 18 équipes et se déroule en deux phases : la première de février en juin, et la segunda vuelta, d’août à décembre. Un 18e match (le clásico) est intercalé au niveau de la neuvième journée. Ainsi, une équipe rencontre deux fois un même club et une seule fois les seize autres. À l’issue des dix-huit matchs, un classement est établi. Si c’est pas clair, c’est le moment de te taper une abricotine cul-sec, car le pire est à venir.
La compétition se poursuit avec les huit clubs les mieux classés qui sont répartis dans deux groupes. Chaque équipe rencontre les trois autres en matchs aller-retour. L’équipe ayant le plus grand nombre de points est qualifiée pour une finale aller-retour et les deux gagnants semi-annuels finissent en Copa Libertadores.
Le gros sketch concerne la relégation. En effet, un classement est établi sur les résultats des trois dernières années (donc des six dernières compétitions !). Le club ayant le plus faible nombre de points est rétrogradé. Autant dire, qu’en Suisse, Wettingen et Aarau seraient toujours en train de squatter la Super Raiffeisen League.
Le pompon final c’est qu’un club promu prend alors le nombre de points des deux saisons précédentes du rétrogradé, afin d’établir un nouveau classement l’année suivante. Imagine un peu le scénario en Suisse où le LS refilerait ses points au Servette cette année ? (ah, pardon, Servette n’est pas promu ?… au temps pour moi…)
Viens tester tes connaissances sur le football colombien !
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Au fait, c’est qui la personnalité colombienne la plus célèbre dans le monde ?
Si la Colombie a réussi à « mettre bas » des canons comme Shakira ou Sofia Vergara, on peut se questionner sur l’entêtement grotesque de leur compatriote Fernando Botero de passer l’entier de sa carrière artistique à nous pondre des espèces de plots qui auraient plus leur place dans les rues pluvieuses de Newcastle que sur les plages idylliques de Cartagena. Bizarre.
Boudin ou quinoa ?
Fais-nous rêver avec la Colombie, mais dans un autre sport…
Aux Olympiades, les Colombiens sont, de manière surprenante, doués dans les sports de combat : boxe, lutte, tir à l’arc, tir au pistolet, tir à la kalachnikov. (Pablo liked this).
Pour les amateurs de gros matos et dans un sport plus spirituel, on soulignera juste que la belle Maria Urrutia remporta la première médaille d’or colombienne aux JO de Sydney… en haltérophilie. Pour le reste, les Colombiens grimpent tout ce qui bouge en BMX et de temps à autre produisent quelques bons grimpeurs pour la Grande Boucle. Toutefois, dopés simplement au triple expresso arabica, ils ne peuvent rivaliser avec les tricheurs anglais.
Au fait ça mange et ça boit quoi les Colombiens ?
Riz, haricots rouges et poulet, un peu comme les Rosbifs quoi ! Pour être originaux, les Colombiens ont tout de même réussi à copier à la fois les amis mexicains avec leurs empanadas (une espèce de chaussons à la viande) et McDonald’s avec des chaussons aux pommes bien huileux.
Pour la gastronomie du terroir, mieux vaut se rendre dans la Cordillera Oriental où les habitants ont l’habitude de manger de grosses fourmis grillées appelées hormigas culonas. Ce snack qui se traduit en français par « fourmis au gros cul » ou pour nos amis américains « fourmis Kardashian », n’est pas donné vu qu’il se négocie à pas moins de 25 balles le kilo. Si tes intestins sont un peu dans le cul après avoir bouffé la moitié d’une fourmilière, n’hésite pas à poutzer tes tuyaux avec la boisson nationale, l’aguardiente, une sorte de liqueur anisée à base de canne à sucre qui titille la trentaine de degrés.
Une coutume surprenante de ce pays ?
Les Colombiens ont une coutume bizarroïde pour le 31 décembre. Ils s’amusent à faire le tour de leur maison avec une valise à la main le plus de fois possible entre minuit et une heure du mat’. Une sorte de marathon nocturne un peu crétin surtout si t’en as deux par guibole après un réveillon bien imbibé. Le but de cette tradition est de se porter chance et d’avoir une année nouvelle riche en voyages. D’après nos sources, notre Haris national tournait encore comme une hélice autour du Marriott de Cali le 10 janvier 2018.
Ton pronostic ?
Le légendaire Carlos Valderama a pris le pari que si ses compatriotes ramenaient cette Coupe du Monde à Bogota, il raserait sa crinière blonde mondialement reconnue et enviée. Disons simplement qu’il est grandement improbable que sa coupe rasta « Jackson 5 » finisse au bout d’une paire de ciseaux au mois de juillet. Toutefois, débouler en quart de finale demeure un objectif assez réaliste pour les hommes de Pekerman car à mon avis ce ne sont ni les Belges surfaits ou les puceaux d’Anglais qui pèseront bien lourd sur leur chemin. Toutefois, comme l’avait dit Luis Fernandez à l’époque, pour faire mieux que les quarts de finale, les Colombiens devront faire preuve de grande humilité, avec un grand U.
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