Faudrait voir à cesser de vous foutre de la gueule du monde !

Coupe de Belgique : alors que les seize clubs de D 1 sont outrageusement protégés au moment du tirage au sort, n’entrant en lice qu’au stade des seizièmes de finale de l’épreuve avec l’assurance d’affronter un adversaire issu des divisions inférieures, ils continuent à snober l’épreuve en alignant des formations A’, B ou C. Résultats : six d’entre eux, et non des moindres, sont passés à la trappe. Que l’épreuve ne fasse pas recette avant les demi-finales et qu’elle présente un intérêt financier moindre, je veux bien. Mais tout de même, quel manque de respect !

Le Standard Knokke out !

Tenant du trophée, même en alignant le gardien réserviste, un convalescent (qui s’est reblessé, bravo !), un gars hors forme qu’on remet peu à peu dans le circuit, deux joueurs dont le club cherche à se débarrasser et un gamin de dix-sept ans, certes très prometteur mais qui a tout à apprendre, le Standard n’aurait dû faire qu’un bouchée de la modeste formation de Knokke, lanterne rouge de D 3. Tu repasseras, camarade ! Les Roûches se sont couverts de honte en livrant une prestation indigne, amorphe, glaireuse, merdique, foutraque, abyssale, pantouflarde et calamiteuse au point de se faire ridiculiser sur leur propre pelouse face à des gars qui, eux, ont pris la rencontre au sérieux. Malgré cette prestation indigne, amorphe, glaireuse, merdique, foutraque, abyssale, pantouflarde et calamiteuse, l’entraîneur n’est pas menacé. D’aucuns se seraient fait virer pour moins que ça, mais Michel Preud’homme, véritable légende du club, étant également vice-président et administrateur, on l’imagine mal signer son propre licenciement.

Deinze avec les stars

Bruges assumait le choix de n’aligner que des réservistes en Coupe jusqu’aux quarts de finale, laissant le hasard faire le reste. On gagne, on gagne; on perd, on perd. Ça a le mérite de la franchise. De là à se faire repasser par Deinze, qui croupit en D 3…

Bref, les supporters liégeois et brugeois craignaient comme la peste le derby bruxellois entre Anderlecht et l’Union Saint-Gilloise, qui fleurait bon le folklore d’antan, des fois que les Mauves auraient pu les narguer ad vitam æternam mais heureusement…

L’Union a fait la farce !

L’Union Saint-Gilloise, c’est le plus grand club de football belge d’avant-guerre avec onze titres de champion national et deux coupes au palmarès. C’est l’Union et ses soixante matches sans défaite entre 1933 et 1935. C’est le trophée Jules Pappaert, du nom du capitaine de l’époque, qui récompense à la fin chaque année civile le club qui a aligné le plus grand nombre de matches sans défaites. L’Union, c’est le football d’hier, voire d’avant-hier, mais qui sent bon la buvette enfumée, la gueuze et les blagues entre supporters adverses sur les gradins (à Bruxelles, on appelle ça la « zwanze », cet humour typiquement bruxellois). C’est aussi, aujourd’hui, un club qui végète en divisions inférieures à la recherche de son glorieux passé, qui vit dans l’ombre du géant anderlechtois, qui a phagocyté le foot de la capitale.

Et donc, pour la première fois depuis trente-neuf ans, les deux équipes se rencontraient en partie officielle. Et les pensionnaires de D 2 ont donné une véritable leçon de football à leur prestigieux adversaire, s’imposant 0-3 grâce à un triplé de Nyakaté, arrivé de Boulogne en cours d’été et déjà auteur de quatorze des seize (14/16 !) buts inscrits par son équipe toutes compétitions confondues depuis août et dont mon petit doigt me dit qu’il ne fera pas de vieux os en D 2.

Voici donc les trois ténors de notre championnat en rade au bord du chemin le plus direct vers les compétitions européennes. Ils sont rejoints par l’Antwerp, Waasland-Beveren et le Cercle de Bruges. La voie semble toute tracée pour Gand, Genk et Charleroi.

Alors bon. Être éliminé en coupe, en soi, c’est pas grave. On a le droit de perdre un match, même contre un club théoriquement plus faible. Après tout, ce sont vingt-deux paires de jambes qui s’affrontent et, en nonante minutes, tout est possible. Mais que les entraîneurs arrêtent de se payer notre fiole à chaque début de saison en tonitruant que « la coupe constitue un objectif sérieux ». La vérité, c’est qu’ils s’en branlent et s’en contrebranlent. C’est leur droit. Ce qui n’est pas leur droit, c’est de trouver humiliant de jouer contre une D 3 ou une D 4 qui a mérité sur le terrain d’être là. Ce qui n’est pas leur droit, c’est de mépriser une compétition, quelle qu’elle soit, c’est de mépriser les médias et les sponsors qui paient tout de même de coquettes sommes pour s’assurer un minimum de visibilité ou de taux d’audience (eh ! Oui, ça compte aussi) et c’est surtout, de mépriser un public qui fait parfois plusieurs centaines de kilomètres en plein milieu de semaine, quel que soit le temps, et allonge ses sous au guichet pour s’offrir un moment de rêve ou de plaisir. Putain, y a des gosses ! Pensez-y !

LES COCORICOS DU MOIS

• Cinq médailles belges aux championnats du monde cycliste sur le très sélectif circuit d’Innsbrück ! Pas les plus prestigieuses, celles de chez les pros, mais dans les catégories U-18 et Espoirs, les plus prometteuses en termes de champions de demain. Mention spéciale à Remco Evenepoel, qui décroche deux médailles d’or chez les U-18 (contre la montre et course en ligne). Quand on songe qu’il y a deux ans à peine, il se dopait pour jouer au football et qu’à la faveur d’une blessure, il s’est mis sur une bécane pour autre chose que pour aller chercher le pain, ça mérite des applaudissements nourris !

• Les Belgian Cats ont fait vibrer le pays (records d’audiences télé pour du basket, a fortiori féminin dans le monde très, très macho du sport télévisé !) et échouent au pied du podium à l’occasion de leur première participation au championnat du monde de basket féminin. Éliminées par les intouchables Américaines en demi-finale, les Cats, emmenées par une Emma Meeseman qui est au basket-ball féminin ce que Éden Hazard est au football masculin, ont craqué dans les dernières secondes de la petite finale face à l’Espagne, pays organisateur. Auparavant, les Belges avaient sorti la France pour atteindre la demi-finale. Au moment d’écrire ces lignes, nous ignorons si les télés françaises ont reçu les images.

 

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1 Commentaire

  1. Quoi ? Pas un mot sur Julie Allemand ? On peut ne pas aimer les teutons (non pas de jeu de mot svp) mais tout de même… elle fait 25 assists en quart et demi tout de même ! Je suis outré 😜 non sérieux en plus j’avais découvert une partie de cette très belle équipe en 2012 en U17; j’attends un addendum; déjà que Seferovic vous salue 😂

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