La raclée au pays de la raclette

Une entame de match de rêve, vingt minutes pépère à son aise, et puis patatras! Pendant que (parce que ?) les Belges jouaient pépère à leur aise, les Suisses ont repris confiance et se sont imposés dans tous les secteurs de jeu pour l’emporter de manière indiscutable et archi-méritée. Perdre, en soi, n’est pas grave. Mais en toute chose il y a la manière. Et là, ce soir, les Diables n’ont pas tenu leur rang, posant sur le crâne non pas une pomme, mais une citrouille que les fils de Guillaume Tell n’avaient plus qu’à viser à loisir, ce qu’ils ne se sont pas privés de faire, promettant aux internationaux belges un été tranquillou-bilou sur les plus belles plages du monde pendant que leurs collègues se farciront des devoirs de vacances peut-être un peu moins prestigieux qu’un Euro ou un Mondial, mais à la conquête d’un trophée quand même. En un mot comme en cent, ce fut Alésia, Waterloo et la Bérézina en un seul paquet et ça fera tache sur le CV, quoi qu’on en dise.

Le match en deux mots

Tout avait bien commencé. Superbien. Trop bien ? Menant 0-2 après 20 minutes, les Belges se sont endormis, négligeant le plus élémentaire respect dû à l’adversaire qui, lui, a trouvé les forces morales pour se rebeller de belle manière. Bien que je la suive d’assez loin, je ne me souviens pas d’avoir vu une Nati aussi volontaire, aussi conquérante et aussi présente sur tous les ballons, certes généreusement aidée par des Diables absents en défense au point de concéder quatre buts venus des flancs. C’est bien simple: dès l’entame de la seconde mi-temps, on s’est dit que l’exploit consisterait à éviter le quatrième but. Hélas pour les hommes de Martinez, les vrais diables rouges portaient ce soir une croix blanche sur le maillot, et le barrage des gilets jaunes était fort perméable.

L’homme du match

Si l’ensemble de la Nati est à englober dans un même éloge, Shaqiri est vraiment sorti du lot.

La buse du match

La défense belge. Aucun marquage, aucune discipline. La solution de facilité serait de pointer Chadli – en forme résolument monégasque – du doigt, mais le naufrage fut absolument collectif, au point que Seferović a pu marquer trois goals, c’est tout dire. Des U21 s’en seraient mieux sortis.

Le tournant du match

Je ne dis pas qu’il n’y avait pas pénalty, je dis que tous les arbitres ne l’auraient pas sifflé. Dès cet instant, le combat changea d’âme, l’espoir changea de camp.

Le geste technique du match

La talonnade de Shaqiri pour Mbabu, qui centre ensuite pour Seferović. Du travail d’orfèvre.

Le geste pourri du match

Je n’en ai pas vu.

L’anecdote

La dernière fois que les Diables avaient pris cinq buts, c’était contre les Pays-Bas en 1999. Mais ça c’était terminé 5-5.

Et sinon, dans les tribunes ?

Petit stade apparemment sympa, match à guichet fermé. Ambiance montante au fil de la partie et ça se comprend. On s’attend à un baby-boom à l’été 2019.

La minute RTL-TVI (la chaîne privée qui diffuse la Nations’ League)

Commentaire morne à chier, aussi plat qu’une piste cyclable le long d’une autoroute néerlandaise.

La rétrospective du prochain match

On prend le temps de digérer ça et on en reparle l’année prochaine, si vous le permettez.

A propos Xavier Lizin 39 Articles
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1 Commentaire

  1. Un lecteur attentif nous signale que la dernière fois que les Diables avaient pris 5 buts, c’était contre l’Espagne en 2009 (0-5). On comprend que Xavier ait préféré l’oublier, celle-là…

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