Klopp a enfumé le Barça

Après la victoire 3-0 de Barcelone au match aller, on s’attendait à une rencontre sans intérêt. Mais ce match retour restera dans l’Histoire. Récit d’une folle soirée.

Liverpool est dans une semaine décisive pour cette saison avec le match retour de Champions League le mardi et le dimanche la dernière journée de Premier League qui pourrait leur permettre de voler le titre à Manchester City en cas de faux pas de l’équipe de Guardiola. Une semaine quitte ou double mais avec deux situations mal engagées.

21h00, je m’installe devant ma télé après ce beau retour de Roger sur terre battue en me disant que le suspense du match est déjà rangé au placard avec le titre en Challenge League du LS. Et que pour ne rien arranger, les absences de Salah et Firmino risquent de peser. Mais Liverpool ne l’entend pas de cette oreille et commence le match en pressant haut et en mettant une grosse pression sur le Barça. Après 7 minutes, cela paie. Jordi Alba rate sa relance, Liverpool récupère, un tir repoussé par Ter Stegen et Origi pousse la balle au fond. Début idéal pour les Anglais et je me dis que ce match peut être plus intéressant qu’il n’y paraît. L’ombre de la remontada, qui semble être à la mode ces temps, plane sur les Catalans. Le sondage sur notre page Instagram (oui, on a une page Instagram, abonnez-vous !) finit à 50/50. La fin de la 1^ère mi-temps voit Liverpool baisser un peu de rythme, un Shaqiri pourtant enfin titulaire qui n’est pas à son affaire et le Barça se créer quelques occasions repoussées par Alisson.

A la pause, on se dit que cela va être tout de même difficile. Mais Klopp sort sa baguette magique et : « Wijnaldum Leviosa ! » Liverpool prend son envol vers la finale. Et l’avenir nous dira que la magie n’avait pas fini d’opérer. Le Néerlandais (ils ont décidément le vent en poupe en ce moment) rentre à la mi-temps et marque deux buts en 3 minutes (52^e et 54^e). A noter le (seul ?) bon geste de Shaqiri, un centre parfait sur la tête de Wijlandlium, non, Wiljajdum, non plus, Wijnaldum (ah voilà). On se dit que l’exploit est à portée de main. Je suis d’habitude plutôt derrière le Barça mais n’étant pas un vrai supporter dans l’âme, du genre qui pourrait mourir pour son équipe, je trouve l’histoire belle et me surprend à espérer un but des Reds. Certains me traiteront de Footix mais je l’assume, j’aime plus les surprises et les rebondissements qu’un club. Mis à part peut-être pour Arsenal mais c’est encore une autre histoire…

Il reste donc un peu plus de 30 minutes et c’est un autre match qui commence. Le Barça doit pousser et Liverpool sait que malgré les trois buts rien n’est encore fait. Sur le groupe WhatsApp de Carton-Rouge, les messages fusent. Un rédacteur fan du Real sort : « Les frissons. Mais cette pute de petit nain va venir tout gâcher ». Ah, enfin un vrai supporter qui aime le Real et donc déteste le Barça. Tout va bien, Carton-Rouge n’est pas rempli de Footix. Un coup franc pour Messi presque dans la même position que la semaine passée finit dans le mur. Et si ce n’était pas son soir ?

79^e minute. Alexander-Arnold place le ballon pour tirer le corner mais voit Shaqiri s’approcher et décide de le laisser tirer. Le Barça se replace tranquillement. Quand soudain, Alexander-Arnold voit Origi seul dans la surface. Il n’hésite pas et centre. Ter Stegen est encore en train d’encourager ses joueurs et ne voit même pas le ballon partir. La défense du Barça se fait abuser comme la 5^ème ligue du FC Gingins et Origi la frappe au fond. C’est 4-0. C’est impensable, incroyable. « UNREAL ! » tweete Liverpool. On répond « UNBARCA ! »

Le Barça ne reviendra pas. Dembele peut se mordre les doigts pour son énorme raté à la fin du match aller. Comme quoi la lose reste un peu française, comme ne manqueront pas de le souligner nos confrères de la Fédération Française de la Lose (FFL). Liverpool tient son exploit et sera donc à Madrid pour affronter l’Ajax ou Tottenham. Une finale que personne ne voyait quel que soit le vainqueur de l’autre demi-finale. Pas de Juve, pas de Real, pas de Barça, pas de Bayern. Franchement ça fait plaisir, au même titre qu’une épopée islandaise au mois de juin. Certes Liverpool n’est pas un petit club qui sort de nulle part. Mais ce soir, personne ne les voyait faire plier le Barça. Je pense alors au fan de foot qui n’a même pas voulu voir le match qui discute avec son collègue le lendemain au boulot.

– T’as vu Liverpool ?
– Non, pourquoi ?
– Ils ont fait la remontada !
– Mais non
– Messi