La Traversée de Paris

Mois de novembre oblige, c’est l’heure de l’escapade annuelle à Paris. Au programme : un trajet de métro, une bonne bouffe, un trajet de métro, une balade, un trajet de métro, un changement de métro, un trajet de métro, un PSG-Lille, un trajet de métro, un bar, un trajet de métro, un hôtel. J’ai tellement vu de métros que je pense soutenir la prochaine grève RATP. Dès lors, quoi de plus naturel que de débriefer ce PSG-Lille et d’évoquer la saison 19-20 du club parisien via le prisme des stations de métro ?

Invalides – lignes 8 et 13

C’est la statistique de ce début de saison. Depuis son arrivée à l’été 2017, Neymar (Junior pour son père et Senior pour son fils) a passé plus de matches à l’infirmerie et à l’anniversaire de sa sœur que sur le terrain. Contre Lille, il était donc décidé à inverser ce rapport. Résultat : il a irrité tout le stade. Egoïste, lent, râlant sans cesse auprès de l’arbitre, il a filé droit aux vestiaires en boudant après son remplacement. Le tout sous les sifflets, évidemment. On attend toujours que sa carrière décolle aussi bien que son sguègue, n’en déplaisent à ses adeptes qui vivent Rue de la Pompe (ligne 9).

La Défense – ligne 1

L’arrière-garde parisienne a son nouveau patron: Keylor Navas. Et ça change tout. Le Costaricain est le premier gardien du PSG depuis Bernard Lama à lire correctement une trajectoire de balle. N’en déplaise à Lionel Letizi qui n’avait qu’à pas se bloquer le dos en jouant au scrabble. Contrairement à son prédécesseur, un certain Alphonse Brown Areola, dont on se demande encore par quel miracle il a pu être refourgué au Real Madrid, Keylor agit sur le match et ne le subit pas. Deux arrêts décisifs lors de notre venue contre Lille et surtout une défense qui a confiance en lui.

La défense, c’est aussi la tactique systématique des adversaires du PSG en Conforama-Deliveroo-Ligue 1-Uber eats–Dominos Pizza. Le LOSC n’a pas dérogé à cette règle en proposant un système qui constituait certainement un hommage à Pascal Dupraz. La Ligue des Talents on vous dit !

Compact : Qui est formé de parties fortement liées, dont les éléments constitutifs sont très rapprochés.

 (Bobigny) Pablo Picasso – ligne 5

Angel Di Maria. On avait dit pas le physique, mais bon.

Grands Boulevards – lignes 8 et 9

Comme les espaces laissés par Juan Bernat dans son dos. Cardiaques s’abstenir. Involontairement, l’Espagnol a toutefois le mérite de permettre à son pote Kimpembe de mettre en pratique les compétences développées lors de son CFC de boucher. Heureusement, le bon Juan est bien meilleur lorsqu’il s’agit d’attaquer.

Jacques Bonsergent – ligne 5

Le nom de famille de ce bien nommé colle parfaitement à Idrissa Gueye. Débarqué d’Everton cet été, le Sénégalais n’a visiblement pas été mis au courant qu’il n’était pas obligé de mettre de l’intensité pour gagner en Ligue 1. Et comme il est le seul à en mettre, cela se remarque. Contre Lille, il a cavalé comme un dogue. Si seulement les autres pouvaient s’en inspirer.

Stalingrad – lignes 2, 5 et 7

Rendez-vous début mars après les 1/8èmes de Ligue des Champions pour constater les dégâts et compter les victimes.

Front populaire – ligne 12

Tout le monde connaît l’histoire des tribunes du Parc des princes. La rivalité Boulogne-Auteuil qui déboucha sur un mort. Puis le plan Leproux, la dissolution des associations de supporteurs et l’ambiance morne. Avant que les Qataris ne se rendent compte qu’il manquait ce truc qu’on appelle l’ambiance. Depuis quelques années, le retour des ultras fait renaitre le Parc, même si les décibels ne sont plus aussi élevés que par le passé. Reste que même pour un pauvre match de championnat, les chants sont permanents, pas comme chez les rosbifs.

Argentine – ligne 1

Dans l’histoire albiceleste du club, il y a eu la moustache de Carlos Bianchi, les chevelures de Pochettino et Sorin, le nanisme de Martin Cardetti, les pieds d’or (et les mollets de cristal) de Pastore, la partie gauche du corps de Di Maria ainsi que la caravane au cul de Paredes. Voici désormais Mauro Icardi. Le match du week-end dernier résume sa saison en cours. Il ne touche pas un ballon, fait un appel de balle toutes les demi-heures mais empile les buts. En plus, il est de l’école Cavani lorsqu’il s’agit de défendre. Et cela se voit, surtout quand il a Neymar ou Mbappé à ses côtés.

Madeleine – lignes 8, 11 et 14

Agréable en bouche comme le match soyeux de Julian Draxler, tellement intelligent dans son placement, ses prises de balles et ses passes. Il a distribué de délicieuses madeleines à tout le monde. Point négatif : la boulangerie n’est ouverte qu’un jour par mois.

 (Mairie) d’Issy… – ligne 12

… c’est Paris !

Rue des boulets – ligne 9

Si on y passe le soir, on peut y voir traîner Laywin Kurzawa. Même si l’ambiance de la station n’est plus aussi plaisante depuis le départ regretté de Serge Aurier. Kurzawa a tout essayé : un foulard à la 2Pac, un style vestimentaire librement inspiré de Booba et une interview « j’ai changé, j’ai compris des choses ». Et pourtant, il y a des choses immuables : quand t’es vraiment mais alors vraiment con, c’est plus compliqué.

Si vous avez de bons yeux, vous vous apercevrez que Nani a ouvert une boutique Rue des Boulets. 

Goncourt – ligne 11

RAS.

Robespierre – ligne 9

Thomas Tuchel va-t-il suivre sa funeste destinée ? En tout cas, il passe sûrement ses week-ends à la Cité des sciences de la Vilette (ligne 7) où il réfléchit ses expérimentations. 4-3-3, 3-5-2, 3-4-3, 4-2-3-1, 3-4-1-2, Tuchel a à peu près tout essayé depuis son arrivée. Face au LOSC, il a usé deux systèmes malgré le caractère monocorde de la rencontre. Pas sûr que cela lui évite la guillotine édition spéciale Leonardo en fin de saison.

(Charles de Gaulle) – Etoile – lignes 1, 2 et 6

Comme celle qui ne figure pas sur le maillot parisien pour la plus grande fierté de toute la Canebière. A jamais les deuxièmes, c’est pour bientôt ?

Père Lachaise – lignes 2 et 3

On y retrouve sûrement la pierre tombale de Roger Tallibert, architecte du Parc des princes, décédé en octobre dernier. Il laisse en héritage un bijou de stade à la lumière reconnaissable entre mille et à l’acoustique inégalée. Et puis, les stades en pleine ville, c’est de plus en plus rare mais que c’est beau !

Duroc – lignes 10 et 13

O Monstro ou O Chialo selon les observateurs. Depuis le départ de Motta, il est Le Dernier Thiago à Paris. Patron de la défense, à 35 ans, Thiago Silva arrive en fin de contrat à l’issue de la présente saison. Et au vu de ses performances actuelles, il est difficile d’imaginer autre chose qu’une prolongation. Enfin, c’est ce qu’on dit chaque saison en novembre, avant que la trouille ne le rattrape et qu’il fasse jouer sa défense dans ses seize mètres dès qu’il serre les fesses, avant de dire « Scuse » à ses supporteurs. Pourtant, dans l’attitude, il y en a peu comme lui.

Ecole militaire – ligne 8

Adresse où il faut d’urgence envoyer le petit mioche du rang de derrière qui s’est extasié sur toutes les prises de balle de Marco Verratti pendant une mi-temps alors que ce dernier ne jouait pas. Tout cela sans que son footix de père ne le reprenne ou lui demande de fermer sa gueule.

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