Week-end à Londres, tous les cinq sans nos blondes

Voilà bientôt 20 ans que je suis de plus ou moins près la Premier League et particulièrement Arsenal. Il était donc temps d’organiser un petit weekend à Londres (au bilan carbone malheureusement désastreux) avec quatre potes pour enfin vivre un match au stade et pour vérifier les rumeurs disant qu’il y aurait plus d’ambiance qu’à la Tuilière.

Jeudi 20 avril 2023 – Go départ

Il est un peu moins de 8h du matin dans la capitale vaudoise lorsque je reçois ce joli message WhatsApp : « La relation Lausanne-Genève est supprimée !« . Après une petite frayeur avec mon acolyte bien connu Vincent Roesch et mes 2 autres compères, plus de peur que de mal, nous arrivons à temps à l’aéroport. Rien de surprenant puisque Vincent a un petit surnom de chat noir depuis ses déboires lors de paris sportifs ratés. Il est vrai qu’il avait la fâcheuse tendance à perdre ses paris à cause d’un but à la 96e minute. Une petite sieste et un épisode de Drive To Survive plus tard, nous arrivons à Londres. Au centre ? Que nenni ! Londres faisant la superficie d’un demi-canton de Vaud (source vérifiée), il nous faut 1h pour rejoindre le quartier de notre appartement.

Après un petit tour en ville, il est temps de prendre possession de notre appartement loué sur Booking comme tout bon mouton en 2023. Il faut tout d’abord aller récupérer la clé à une autre adresse. C’est alors que nous découvrons cette magnifique réception :

   

En effet, c’est dans cette supérette que l’on nous donne la clé de notre appartement après avoir donné un code à 6 chiffres. Notre ère est définitivement surprenante. Pékin Express devient Londres Express et nous récupérons la clé donnée par le Père Fouras local (mais pas loquace croyez-moi) et son énigme de sphinx pakistanais. Quoiqu’il en soit, nous avons un toit et nous sommes heureux de découvrir que notre hôte nous a laissé 17 bouteilles de shampoing mais aucun gel douche, pensant certainement que les Helvètes étaient des animaux poilus.

En soirée, une petite tournée des bars s’impose mais elle se termine rapidement. Pourtant installés dans un bar ambiancé par quelques hommes en costard ayant certainement prolongé leur afterwork à coup de shots, à 23h30, extinction des feux ! Auraient-ils le même voisinage que le Bamee Bar pour être forcés de fermer plus tôt ? Et bien non, tous les bars londoniens ferment très tôt. C’est un peu comme la fusée de SpaceX Starship. Les anglais ont une descente de bière énorme, leur taux d’alcoolémie monte aussi vite que la fusée mais explose rapidement en vol. Restent les boîtes de nuit mais harassés par notre voyage, nous rentrons.

Vendredi 21 avril 2023 – Arsenal v Southampton

Passons aux choses sérieuses. Ce vendredi, c’est jour de match et un 5e larron nous rejoint dans la capitale anglaise. Ce dernier n’a pas pu partir avec nous parce qu’il avait loué le Stade de la Tuilière pour organiser un match amical entre les 2 équipes de son club de Poliez-Pittet (véridique).

La chambre d’hôtel « Mercedes » de notre cher ami la veille de son départ.

Les membres de Carton-Rouge ayant de bons contacts, Vincent Roesch et moi-même avions réussi à dégoter 2 billets pour le match opposant le leader Arsenal à la lanterne rouge Southampton. Après une journée somme toute standard, nous nous dirigeons vers l’Emirates Stadium. Des drapeaux à la gloire des légendes du club sont placés de part et d’autre du chemin menant au stade. A notre grande surprise, pas de trace de Senderos et Djourou. On se dit alors que leurs drapeaux doivent être en rénovation. Je suis tout de même rassuré de voir le nom et même une statue de Dennis Bergkamp, mon premier joueur préféré, certainement celui qui m’a donné envie de suivre Arsenal lorsque j’étais haut comme 3 ballons.

Bergkamp était doué en contrôle de balle mais a aussi fait ses preuves en French Cancan.

A peine entré dans le stade, on s’empresse de se remplir l’estomac avec une double saucisse. C’est alors qu’on découvre la composition de l’équipe d’Arsenal et … SURPRISE ! Pas de Granit Xhaka ! Le milieu de terrain suisse est malade et n’est même pas sur la feuille de match ! Il n’avait pas raté un seul match de la saison. Encore un coup du chat noir Vincent Roesch.

Pendant ce temps-là, nos 3 amis sont en train de tenter leur chance devant le stade pour trouver leur sésame. Ils tombent alors sur un homme apparemment très stressé qui leur explique qu’il peut les faire rentrer et qu’ils n’auront à payer leur billet qu’à l’intérieur du stade. La technique est simple, il faut faire scanner un vieux billet vers un contrôleur en particulier. Lorsque la machine refusera le billet, il faudra donner un code (September) et le vigile les laissera rentrer. Problème, ils n’arriveront pas à se faire aiguiller vers le bon « sécu ». Mon ami a bien tenté de donner le mot de passe mais on lui a gentiment rappelé qu’on était en avril… Ils arriveront tout de même à rentrer en achetant des billets à un autre vendeur et font leur entrée dans le stade à la 20e minute en assistant au 1er but d’Arsenal. Cependant, quelle surprise ! Ce n’est pas l’ouverture du score ! Le leader du championnat revient à 1-2 !

En effet, 20 secondes après le coup d’envoi, alors que nous avions à peine rangé nos téléphones pour tenter de faire des selfies avec la pire exposition du monde, Southampton ouvre la marque. A l’image de Xhaka, c’est tout le stade qui prend un coup de froid. Et cela ne s’arrange pas parce que les derniers doublent la mise par l’intermédiaire de Théo Walcott, ancien joueur d’Arsenal. A noter qu’il sera ovationné à sa sortie. Classe.

Photo élue « pire exposition 2023 » par Selfie Magazine.

Malgré la réduction du score, Arsenal est à la peine. Le milieu de terrain est en difficulté sans Xhaka. Le pauvre Fabio Vieira ne fait pas honneur à ce bon Patrick et semble perdu. Thomas est certainement Partey aux champignons ou est aux fraises. Bref, ce n’est pas le leader du championnat qu’on a connu au début de saison. Cela ne s’arrange pas à la 66e minute, quand Southampton marque son 3e but. Les espoirs d’une victoire et peut-être du titre sont en train de s’envoler.

Cependant, les entrées successives de Trossard, Nketiah et Nelson remettent Arsenal sur de bons rails. A la 88e, Ødegaard réduit le score. ALORS PEUT-ÊTRE ! L’ambiance devient folle. Tout le stade est debout. Deux minutes plus tard, c’est l’extase, 3-3.

On passe très près du 4-3 mais malheureusement l’exploit n’aura pas lieu. Le titre s’éloigne et s’éloignera encore un peu plus quelques jours plus tard lors du choc face à Man City raconté ici sur Carton-Rouge.

Après une bière dans un bar acceptant uniquement des personnes en possession du billet et quelques wings et frites bien grasses, nous rentrons dans notre antre à shampoings.

Samedi 22 avril 2023 – Brentford v Aston Villa

N’ayant pas de nuit d’hôtel le samedi soir, nous décidons donc de trouver un endroit pour déposer nos valises. Internet est donc notre grand ami et nous réservons des emplacements pour nos sacs. Arrivés à l’adresse indiquée, nous sommes à nouveau assez surpris. Comme pour les clés de l’hôtel, il s’agit d’une superette. Des valises sont du reste déjà entreposées au fond du magasin, entre les chips et les bières.

Les casiers sécurisés à la londonienne.

Le magasin a aussi un bureau de change et un distributeur de billets comme toute Coop Pronto qui se respecte. Certains me diront que c’est tout à fait normal à Londres et dans d’autres villes. Mais pour un Vaudois comme moi, j’avoue que cela m’a tout de même étonné, un peu comme quand le LS se met tout à coup à maîtriser un match de bout en bout.

Après avoir déposé nos sacs dans un endroit aussi sécurisant qu’une défense helvétique à 3, nous prenons la direction de Brentford pour le 2e match du week-end qui opposera l’équipe locale à Aston Villa. A la sortie du métro, nous tombons sur Howard, un prof de musique à la retraite qui fera office de guide jusqu’au stade. Sur le trajet de bus, il nous racontera plein d’anecdotes sur Brentford nous expliquant notamment qu’il faudra chanter Hey Jude à l’entrée des joueurs dans le stade.

Howard, son frère et notre équipe devant le stade des « Bees ».

Malheureusement, compliqué de chanter ce tube des Beatles car nous sommes placés juste à côté des supporters d’Aston Villa. Tout au long de notre voyage, nous avions trouvé les Anglais serviables et sympathiques. On se demandait où pouvait bien se cacher la partie de la population qui prend l’avion pour un weekend pour se bourrer la gueule et en profite pour saccager les villes. La ville d’Amsterdam vient du reste de lancer la campagne « Stay Away » pour inviter les jeunes Britanniques à… ne pas venir. Et bien on est assez sûr que vous pourrez retrouver cet été une partie des supporters d’Aston Villa sur une des plages de Magaluf, couleur de peau rouge écrevisse, hurlant des mots incompréhensibles et ayant une trajectoire aussi droite que lors d’un slalom à Wengen. Il faut avouer qu’il mettaient une sacrée ambiance mais ne semblaient pas particulièrement malins.

Certains cherchent apparemment d’ores et déjà une villa pour cet été.

Côté football, on a assisté un vrai match de milieu de classement de Premier League. De l’intensité, du beau jeu, rien d’exceptionnel mais un réel plaisir d’être dans ce stade de 18’500 places plein. Un énorme raté de Brentford en 1ère mi-temps, un goal de chaque côté en 2ème et des occasions galvaudées des 2 côtés pour prendre 2 points de plus. A noter aussi pas mal de chambrage entre les 2 camps mais sans incident malgré l’absence de barrière. Comme quoi cela devrait être faisable d’éviter bagarres et gaz lacrymogène quand 30 supporters du SLO débarquent à la Tuilière. Sur le goal d’Aston Villa, on se permet de filmer les fans et on s’est tout de même fait remonter les bretelles par un supporter. Après lui avoir expliqué qu’on soutenait Brentford, tout est rentré dans l’ordre.

Après une bière et un burger dans un bar à la sortie du match, on s’active pour prendre un métro/train. En arrivant à la station, on entend un train arriver. On s’empresse donc tous de vite descendre sur le quai et se glisser juste avant que les portes ne se referment (pas d’apesanteur, promis). Tout le monde est dedans ? Et non ! Le ticket de Vincent « Black Cat » Roesch ne passait pas ! On se sépare pour le trajet retour.

Le voyage se termine par une dernière soirée et une looooongue nuit. Taxi à 3h30 du matin pour rejoindre l’aéroport qui ressemblait à un championnat du monde de micro-siestes puis vol et pour finir le dernier trajet Genève-Lausanne en guise de coup de grâce. Mais je vous assure que ça valait le coup ! Un match en Angleterre, c’est à faire !

A propos Valentin Henin 67 Articles
Je raconte des trucs, je fais des vidéos, tout ça, tout ça...

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