Equipe de Suisse : la liste des 23 titulaires !

Après la déception de ne pas voir Kasami ou Abdi dans la présélection de Petkovic, on a fait un gros «ouf» de soulagement quand il a pris la décision de ne pas emmener Senderos. Il y a un moment où cela aurait été embarrassant. Alors certes, cette année, la Suisse ne fait pas rêver et on a l’impression que de toute façon, on va même se faire taper par les Albanais au premier match.

Ce n’est pas totalement faux mais cela tranche quand même avec l’enthousiasme totalement exagéré qu’on avait en 2014 (on parlait quand même de «meilleure équipe suisse de l’histoire») alors que l’effectif n’a pas tant changé. Malgré tout, avec une défense de gros naïfs et une attaque qui a peur de toucher le ballon, on ne sera sans doute pas davantage champion d’Europe. Découvrons les 23 braves joueurs qui partent pour le voyage le plus imprévisible de leur vie.


Gardiens

Sommer (Mönchengladbach) – Une coupe de cheveux de surfer argovien expatrié en Thaïlande, un sourire Colgate et une tronche de mec gentil qui te dit des «hoy c’est zuper !» toute la journée parce qu’il est content que le monde existe. Le genre de type qu’on ne peut pas détester mais qu’on a envie de tuer le lundi matin quand on essaie de cacher sa gueule de bois au travail. Sommer est le titulaire indiscutable au goal et parfois on pourrait s’interroger du pourquoi de la chose. Certes, il est stable, il ne fait jamais de grosses boulettes mais il se prend des buts à chaque match (même beaucoup parfois).

Une coupe de cheveux de surfer argovien expatrié en Thaïlande, un sourire Colgate et une tronche de mec gentil…

Bürki (Dortmund) – La raison pour laquelle la place de Sommer peut être remise en question. C’est quand même un comble d’avoir le gardien de Dortmund en numéro deux alors qu’on s’est farci Zubi pendant 10 ans. Il est quand même assez dingue que le joueur du BVB n’ait pratiquement pas eu une minute de jeu avec Petkovic. Même durant les derniers matchs amicaux qui auraient pu dès lors au moins servir à quelque chose.

Hitz (Augsburg) – Le rôle de troisième gardien s’apparente à celui d’un gros trou-du-cul vautour qui attendrait patiemment que ses deux coéquipiers se blessent pour pouvoir enfin jouer. On espère que Hitz choisisse plutôt d’accepter d’être là uniquement pour faire des blagues dans le vestiaire. Mais la bonne nouvelle c’est que, même dans la catastrophique hypothèse où les deux premiers gardiens seraient indisponibles, Hitz ne serait pas un remplaçant catastrophique. Voilà bien le problème avec la Suisse, une sur-représentation de bons gardiens par rapport à la qualité des joueurs de champ. Ce qui va suivre dans cette liste nous le fera bien comprendre.


Défenseurs

Lichtsteiner (Juventus) – Pour certains, c’est le seul joueur de classe mondiale dans cette équipe. Le problème avec le Lucernois d’origine est qu’il n’a jamais été brillant avec la Nati lors des différentes campagnes depuis l’Euro 2008, et ce surtout lors du dernier Mondial au Brésil, où l’on attendait beaucoup de lui et qu’il était arrivé cramé et incapable de courir. On rêverait de voir du mieux ce mois de juin. La bonne idée a été de lui mettre le brassard de capitaine parce que comme il ne peut pas s’empêcher d’ouvrir sa gueule contre les arbitres, au moins là il aura la légitimité de le faire.

Rodriguez (Wolfsburg) – Paraît-il que tous les clubs d’Europe le veulent. Il est vrai qu’il a enchaîné de magnifiques saisons à Wolfsburg. Mais le fait est que, lors de ses trois dernières sorties avec la Suisse, il n’a pas eu l’air extrêmement concerné. Il est clair que l’équipe nationale a une chance inouïe de compter dans ses rangs un latéral de sa trempe mais il faut absolument que Rodriguez franchisse un palier cette année. Qu’il tire davantage de coups francs, qu’il soigne ses corners, qu’il n’écoute surtout aucune consigne de sa défense centrale.

Lang (Bâle) – Honnête faiseur de Super League. Une sorte de Christoph Spycher version viking. C’est sûr que Lang, ce n’est pas caviar et champagne mais quand on se dit que dans notre défense il est sans doute le troisième meilleur, cela montre bien le niveau du reste.

Djourou (Hambourg) – Il y a 10 ans, Wenger voulait en faire le remplaçant de Patrick Vieira. Aujourd’hui il remplace Timm Klose, blessé. Force est de constater que, dans le pays, on n’a pas beaucoup mieux que Djourou. Dans sa carrière, il a collectionné les blessures comme un adepte de la Route de Genève collectionne les types de mycose à l’entrejambe. Dernièrement, il a même eu la mononucléose (les gars de la Route de Genève aussi la chopent parfois d’ailleurs). Un vrai poissard qui était promis à un avenir meilleur. N’empêche que derrière il fait peur parfois. Pas autant que Senderos bien sûr.

Dans sa carrière, il a collectionné les blessures comme un adepte de la Route de Genève collectionne les types de mycose à l’entrejambe.

Elvedi (Mönchengladbach) – Louons l’audace de Petkovic qui a eu le courage de miser sur ce jeune défenseur. Il n’a que peu d’expérience en équipe nationale mais a réussi à s’imposer, du haut de ses 19 ans, au sein de la défense de Mönchengladbach et a participé à presque toute la seconde partie de saison. Un jeune joueur prometteur pour l’avenir qui sera jeté dans le bain pour cet Euro où de toute façon nous n’avons pas trop d’autres solutions. Après, il ne faut pas rêver non plus. Son inexpérience ne fera pas de miracle lorsque Griezmann lui foncera dessus et il risquera bien de salir son short. Ça rappelle un peu Senderos à ses débuts. On ne lui souhaite pas le même destin de charrue du dimanche.

Moubandje (Toulouse) – Je me contenterai de citer mon collègue Yves Martin qui a su trouver les mots pour définir le remplaçant de Rodriguez : «Moubandje, ça fait « je bande mou » en verlan, c’est quand même pas ma faute !»

Schär (Hoffenheim) – Au début, on le considérait comme le nouveau Phillip Degen (style de jeu : «je suis défenseur mais je pars en courant tout devant durant tout le match en souriant bêtement») puis petit à petit il a pris du galon pour devenir le nouveau fils in vitro de Djourou et Senderos. Ce style de défenseur central qui fait des passes en retrait sur l’attaquant adverse, n’arrive pas à courir alors préfère faire un gros tacle. Il ne lui manque que quelques petits gestes techniques en découpage d’adversaire style «boucher de 5e ligue» pour être enfin appelé le «nouveau Bernt Haas».

Von Bergen (Young Boys) – Dans l’histoire des défenseurs centraux suisses, on ne peut pas dire qu’il n’y a pas eu de sens du sacrifice. Grichting s’était fait démonter l’urêtre, Von Bergen a failli perdre un œil (ce qui avait quand même bien précipité le désastre face à la France au Brésil). En fait, ça fait assez plaisir de le savoir parmi les 23, pour encadrer les jeunes et parler aux interviews comme un bon grand-papa. Par contre, un bon grand-papa on le laisse dans sa chaise à bascule, on ne le met pas au charbon. Surtout si c’est pour retrouver les pieds en l’air maladroits de Giroud.

«Moubandje, ça fait « je bande mou » en verlan, c’est quand même pas ma faute !»


Milieux et attaquants

Berhami (Watford) – Un bon joueur toujours engagé et physique. Pas trop beau à voir jouer mais au moins, il fout un peu les chocottes à un jeune attaquant talentueux qui s’approcherait de lui et qui croit qu’un numéro 6, c’est genre Iniesta. Avec le temps il est aussi devenu un mec intelligent, qui ne polémique pas, qui a su gérer ses nerfs. Ce qui n’était pas gagné il y a dix ans. On peut quand même se demander pourquoi son coéquipier de Watford, Almen Abdi, qui joue autant que lui, n’a même pas été pris en considération par Petko.

Dzemaili (Genoa) – Blerim restera sans doute un mystère éternellement. Capable du pire comme du meilleur, il a dû longtemps prendre son mal en patience pour être titularisé régulièrement. Il l’obtient enfin (au moment où sa carrière commence à décliner) et, en plus, occupe une position plus offensive dans l’axe, chose qui aurait dû être organisée bien avant. Mais il lui manque encore «son» fait d’arme, le truc qui en fera un joueur d’envergure grâce à un geste héroïque… on dit ça aussi parce qu’on ne l’a toujours pas digéré ce (putain de) poteau (de (pompe à chiotte de merde) de Sao Paulo… rrrraaaah !!!

Fernandes (Rennes) – A force de se trouver chaque fois là, on va commencer à penser que Fernandes est un sacré renard. Gelson c’est le mec qui réussit à se pointer à toutes les soirées sans que personne ne sache qui l’a invité, pioche dans les saladiers du souper canadien et se tape le Moët & Chandon alors qu’il a juste amené une vieille bouteille de Pesca Frizz. A force de fermer sa gueule et d’accepter n’importe quelle mission pour servir l’équipe (si on était sélectionneur il y aurait moyen de tester jusqu’où ça irait, genre : «eh Gelson, mets voir ce costume de lapin !», «eh Gelson, tu irais nous chercher douze bières et une pizza quatre fromages Nutella avec des huîtres !»), il va finir joueur le plus capé de l’histoire de la Suisse.

Zakaria (Young Boys) – Petkovic s’est réveillé un matin et s’est dit : «il me faudrait mon Theo Walcott ou mon Vonlanthen pour en jeter plein la gueule à tout le monde». Il a regardé la Super League et a pris le premier joueur un peu prometteur qui passait. Pourquoi spécialement Zakaria ? On ne sait pas. Va-t-il entrer plus de 2 minutes sur le terrain ? Pas sûr. Mais on ne va pas cacher qu’on est content d’y voir un rayon de soleil de potentielle relève qui n’apparaissait plus tellement depuis la génération Xhaka – Rodriguez.

Xhaka (Mönchengladbach) – Le joueur qui fait débat. Certains le considèrent comme un futur génie, d’autres comme une arnaque. Il est vrai que son transfert à Arsenal pour plus de 40 millons tend à nous prouver que Wenger commence vraiment à gâtouiller parce que ça fait quand même beaucoup d’argent pour un joueur aussi inconstant et qui prend autant de cartons. C’est d’ailleurs lui qui a repris le rôle du mec que toutes les équipes vont essayer de provoquer pour qu’il pète un plomb et rentre au vestiaire… enfin depuis, ils ont vu Seferovic en vidéo.

Frei (Mayence) – Un autre poissard qui était prometteur. Le vilain Fabian Frei est un peu l’invité de dernière minute grâce à quelques belles prestations avec Mayence ces derniers temps. Difficile de l’imaginer beaucoup marcher sur la pelouse néanmoins. On est quand même curieux (à ne pas confondre avec «impatient») de voir ce qu’il amènera une fois entré dans le match.

Mehmedi (Leverkusen) – Il y a deux ans avant le Brésil, il était celui que tout le monde voulait éjecter. Il avait été l’un des meilleurs finalement. Cette année, on le trouve mauvais et maladroit. On aimerait qu’à l’Euro il nous refasse une révélation mais cette fois-ci, il sort d’une saison très mitigée à Leverkusen. Et ces dernières prestations avec la Nati ne faisaient pas rêver. Le problème vient quand même aussi du fait qu’il est un peu le Gelson de l’attaque, une fois on le met en pointe, une fois en neuf et demi, une fois milieu gauche… On peut quand même se demander si au lieu de nous servir du Seferovic ou Derdiyok devant, on ne pourrait pas tenter le coup de placer Admir seul devant, là où il fut excellent à l’époque des M21 au Danemark.

Seferovic (Francfort) – Le Docteur en Philosophie de Francfort va nous épater cet été. Non content d’avoir mis autant de buts cette année qu’il y a de chances d’avoir un rendez-vous Tinder en Iran, Haris a réussi l’exploit de se faire un carton rouge en amical. Seferovic est un joueur qui patauge dans son talent. Le seul moment où il est utile peut être s’il est utilisé en tant que joker. Mais sa place au moment des hymnes, c’est en training sur le banc (il faudra juste lui expliquer que «non, il n’y a pas les manettes de la console»).

Shaqiri (Stoke) – Tyrion Schwarzenegger a encore environ deux ans pour prouver qu’il est un grand joueur. A son propos, j’ai un pari en cours avec Yves Martin sur le fait que Xherdan («le joueur le plus surévalué depuis Daniel Fasel», Y. Martin, 2016) finisse au FC Gueugnon dans quelques années (j’ai quand même parié que «non» même si je le verrai bien végéter à Norwich City à l’avenir). Il est vrai qu’il apporte beaucoup offensivement et que l’équipe n’est pas la même sans lui. Il est vrai que certains matchs qu’il a livré cette saison avec Stoke, notamment contre City ou Chelsea, furent vraiment bons. Mais en avoir fait un «Messi des Alpes» (surnom sans doute engendré par un cerveau suisse allemand abreuvé au Blick) précipitamment était quand même exagéré. Mais j’adorerais avoir tort et ne l’appeler plus que Alpenmässi s’il sort l’énorme Euro qu’on attend. Car maintenant, il n’a plus le droit d’être un espoir.

«Messi des Alpes» (surnom sans doute engendré par un cerveau suisse allemand abreuvé au Blick)

Derdiyok (Kasimpasa) – Il y a deux options pour Eren: soit c’est l’occasion d’un glorieux come-back pour montrer à nouveau le prometteur joueur qu’il fut, soit ce sera un humiliant pensum qui achèvera de graver sa stèle internationale. Franchement, je fais partie de ceux qui trouvent que l’ex-Bâlois n’a pas été aidé par le destin dans sa carrière (repensons par exemple à sa non-titularisation par Hitzfeld quatre jours après son match dantesque face à l’Espagne) et que Kasimpasa c’est un peu dur quand même. Surtout quand on se dit qu’il est le seul attaquant suisse qu’on ait vu dribbler trois défenseurs ces dix dernières années. De toute façon, on ne peut pas préférer Seferovic si l’on est un tout petit peu honnête.

Embolo (Bâle) – On en chante les louanges comme d’un futur grand (bon heureusement, personne ne l’a encore appelé Alpendrogba ou Chokolademessi). C’est beaucoup demander à un joueur encore très jeune qui a d’ailleurs semblé un peu dépassé sur la fin de saison à Bâle. Pour l’avenir, on dira que c’est une bonne première expérience de grande compétition. Mais on ne peut décemment pas s’attendre à le voir en planter trois à la France (ou même à la Roumanie).

Tarashaj (GC) – Il va partir à Everton cet été pour vivre sans doute le destin d’un Ben Khalifa ou d’un Frédéric Veseli. Alors dans l’absolu on préfère un jeune espoir qu’un Milaim Rama. Mais outre que Tarashaj n’a pratiquement plus rien fait avec GC depuis le début de l’année, on a tout de même l’impression qu’il a encore quelques verres de lait et blancs de poulet à avaler avant de pouvoir se confronter à des adultes sur le terrain.

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