Ouf, Armstrong s’est fait «Nike(r)» !

Une fois n’est pas coutume, CartonRouge.ch vient à la «rescousse» d’un sportif déchu pour tricherie en lui remettant triomphalement un Pigeon d’Or engraissé à l’EPO (Energie Pour Olibrius). Ce trophée envié par beaucoup (n’est-ce pas PAD ?) aura suffisamment de place pour s’ébrouer dans l’armoire à trophées de Lance Armstrong, elle qui a été laissée désespérément vide après que l’USADA lui ait retiré tous ses titres et suspendu à vie de tous les sports reconnus par le CIO, hornuss non-inclus. Merci Messieurs les bureaucrates de l’USADA d’avoir nettoyé ces écuries d’Augias et merde à vous Messieurs de l’UCI qui avez béatement soutenu cet intolérable usurpateur pendant des lustres.

Eddy pas de conneries

Il en faut toujours un pour venir excuser l’inexcusable. Qu’il soit Belge et prétendument le «meilleur cycliste de tous les temps» ne me fera même pas rigoler d’un iota. Ce bon Eddy Merckx, le William Besse du vélo belge, n’a rien trouvé de mieux que de la ramener sur la cabriole finale du voleur de sept Tours de France. Que dit cet ignare de Merckx ? «Lance en a par-dessus la tête de cet acharnement contre lui et il devait être tellement désabusé, qu’il a laissé tomber. Tous les contrôles qu’il a passés durant sa carrière se sont avérés négatifs. Pour moi il a été correct et cette décision de l’USADA est injuste. De toute manière seules les deux dernières victoires dans le Tour pourraient lui être retirées, car pour les autres il y a prescription».
Mais bon sang Eddy, tu l’aimes autant que ça ton sport chéri pour raconter des âneries aussi énormissimes que la bedaine de Pierre Menez ! Prescription de quoi exactement ? D’avoir trompé tout son monde durant sept Tours de France, d’avoir institutionnalisé le dopage dans toutes ses équipes, d’avoir manipulé ses coéquipiers, d’avoir volé des victoires à des coureurs propres (Morabito, il était quand même pas pété ou bien ?), d’avoir truqué une course pour laquelle des millions d’entre nous se lamentaient à voir ces lapins Duracell grimper la Croix de Fer à 40 km/h avec des seringues quasiment plantées dans le cul ?

La charge du procureur

Si tu es d’Outre-Atlantique préférant te refugier derrière le simplet complot anti-américain ou si tu n’as pas eu le temps d’étudier le catalogue de preuves aussi long que la grimpette du Tourmalet, voici un petit extrait choisi par nos soins pour «charger» le Texan un petit peu plus. 
Août 1998 : le journal «intime» d’Emma O’Reilly (soigneuse et confidente du pougneur texan à l’US Postal) rapporte qu’elle a été chargée par le filou d’Armstrong de se débarrasser de seringues et produits dopants à la fin du Tour des Pays-Bas. Parole de l’un contre écrits détaillés de la rouquine irlandaise, match nul me direz-vous, alors mais lisez la suite, ça devient plus édifiant.
Mai 1999 : lors de son massage quotidien, Armstrong mentionne vraiment alarmé à Emma O’Reilly que son taux d’hemacrite était seulement à 41 et que tout le monde sait dans le cyclisme qu’on ne peut pas gagner avec un taux «si bas». Le Texan faisait allusion à des injections d’hormone de croissance érythropoïétine (la fameuse EPO) pour booster son taux à des niveaux supérieurs à 50%, suivies après-course par des infiltrations de glycérol afin de faire baisser le taux d’hématocrite boosté par la prise d’EPO. Décidément l’Irlandaise en veut à ce pauvre Lance, avantage à l’Irlandaise sur ce coup, non ?

Juillet 1999 : lors de l’étape du Tour faisant halte à Challans, Armstrong est chopé positif aux corticoïdes de synthèse (triamcinolone actéonidés pour les scrabbleurs !), substance qui ne peut nullement être secrétée naturellement, à moins de ne t’appeler Ben Johnson. L’étau se resserre, mais abracadabra, le toxico texan va être sauvé par un certificat médical bidon fourni à posteriori par son alchimiste de docteur espagnol. Le hic c’est que sur le procès-verbal précédent le contrôle médical, dans la colonne «médicaments pris» , il était écrit : néant. Avec un peu de couilles de l’UCI, la sale aventure d’Armstrong dans le cyclisme du nouveau millénaire se serait arrêtée là.
2000 : lors du TDF, une équipe de France 3 filme des membres de l’encadrement de l’équipe US Postal se débarrassant de seringues contenant de l’Actovegin, (médicament à base de sérum de veau déprotéiné), substance pas interdite en juillet 2000 mais finalement inscrite sur la liste des produits interdits dès décembre de cette année, grâce à l’insistance de scrupuleux médecins sportifs. Les «vétérinaires» de l’US Postal avaient décidément un temps d’avance sur les systèmes de contrôles archaïques et hors de prix de ces «pauvres» organisateurs de courses.
2001 : le laboratoire antidopage de Lausanne déniche la présence d’EPO dans le pipi du «postier» texan lors du Tour de Suisse 2001. «Ses résultats étaient suspects» relevait le chef du laboratoire Martial Saugy. L’UCI enterra l’affaire sur la base d’un rapport «conciliant»  mais surtout car Armstrong venait de faire deux dons à l’UCI totalisant $125’000 pour la recherche anti-dopage dans le cyclisme. Un cynisme digne des meilleurs films de Tarantino…
2005 : un contrôle a posteriori d’un laboratoire français sur six échantillons du TDF 1999 révèlent des traces indéniables d’EPO dans la pisse du Ricain. Mais à nouveau, Armstrong n’est pas discipliné à cause d’un manquement (instrumenté ?) au protocole anti-dopage avec la collaboration de l’UCI qui absout Armstrong dans le rapport Vrijman. L’argument préféré du fourbe texan «500 contrôles et jamais chopé positifs» devient aussi perméable qu’un paquebot de Costa Cruise sur les cotes toscanes.
2006 : notre «innocent» goujat de l’US Postal s’embourbe dans un procès avec sa compagnie d’assurance SCA Promotions qui refuse de casquer les bonus qui lui sont «dus» pour ses victoires chapardées lors des Tours 2004 et 2005. L’assureur se rabat en effet sur les déclarations sous serment de bavards internes qui prétendent avoir entendu Armstrong confesser tout penaud à ses cancérologues la prise d’érythropoïétine, d’hormones de croissance et de stéroïdes anabolisants. Paroles des uns contre celle d’un Armstrong au faîte de sa gloire, l’Américain remporte la mise en ricanant mais gare à la vengeance de l’assureur…
Mars 2009 : Armstrong se soustrait pendant vingt minutes à un contrôle antidopage inopiné durant son dernier Tour. L’excuse béton-frais du coureur désormais chez Astana fut la suivante : «Je ne connaissais pas ce contrôleur et je ne savais pas s’il me disait la vérité en voulant me contrôler !» Malheureusement, ce contrôleur ne remplit pas les formulaires du test correctement en soulignant le refus initial de l’Américain de lâcher un fil sur le champ. L’Agence Française de la Lutte contre le Dopage ne peut par conséquent pas ouvrir de procédure à l’encontre du roublard américain. Et quand on sait qu’en vingt minutes, de nombreuses manipulations sont possibles, dont des infusions salines pour diluer le sang ou le remplacement de son urine par une version artificielle, on se dit que ce dopé d’Armstrong s’en sortait à nouveau par les poils.

La chute finale

2012 : les masques de polichinelle tombent irrémédiablement sous la pression de l’USADA qui, après avoir analysé des échantillons urinaires et sanguins d’Armstrong datant de 2009 et 2010, affirme péremptoirement qu’ils sont concordants avec des manipulations sanguines homologues (d’un donneur compatible) ou anthologue (sang du coureur prélevé hors compétition puis réinjecté durant l’épreuve). Ces analyses prouvent indubitablement l’utilisation systématique d’EPO et de transfusions sanguines par l’ex-champion US. La messe est dite, lâché par onze de ses coéquipiers qui ont gentiment expliqué le système Armstrong de A à Z durant de longs interrogatoires, le Texan ne contestera pas ces charges car… incontestables et probablement pour éviter d’aller raboter à vie les bancs de certaines geôles texanes peu fréquentables.
Les chantres supporters de l’ex-septuple vainqueur du Tour de l’acabit Merckx, Verbruggen et autres Bruynel couinent toujours en faveur de leur pauvre Lance en brandissant l’argument «jamais pris la main dans le sac», mais cela ne suffit plus face au tsunami anti-Armstrong qui va l’effacer à jamais des tabelles du cyclisme du nouveau siècle.
Pour toute son œuvre à essayer de détruire la Petite Reine, la rédac’ de CartonRouge.ch est donc fière de remettre ce

Pigeon d’Or de septembre

à Lance Armstrong et comble de ce vote, pour la première fois de sa vie, il aura réussi à gagner sans tricher. Promis juré.
Classement final :
1. Lance Armstrong : 239  votes – 50.4 %
2. Sébastien Fournier : 97 votes – 20.5 %
3. Gary Bettman : 90 votes – 19 %
4. Mathieu Manset : 34  votes – 7.2 %
5. Antonio Conte : 14 votes –3 %
Nombre de votes : 474

A propos Paul Carruzzo 207 Articles
Elle est pas un peu belle notre Nati et tout le bonheur qu’elle nous amène ? Alors, Rickli et compagnie, si vous ne vibrez pas devant cette équipe, vous n’êtes pas non plus monstrement obligés de regarder. Profitez d’un bon match de hornus et foutez la paix à nos joueurs, qui comme vous, ont un joli passeport rouge à croix blanche.

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7 Commentaires

  1. Pas franchement sûr qu’on puisse le qualifier de pigeon. Ca serait même plutôt un type intelligent et malin qui a sur profiter des autres sans se faire choper sur le moment, à l’image de Madoff dans le monde de la finance (je ne cautionne pas pour autant). Sauf qu’un jour ou l’autre on finit par se faire pincer! Ce que je trouve pathétique c’est plutôt ses anciens équipiers qui essaient de venir redorer leur image après s’être eux même fait prendre (Landis est totalement ridicule). Au final il faut peut être se dire que c’était le meilleur parmi les chargés du peloton…

  2. d’accord avec Gildou.. on s’attaque aux autres maintenant? genre Indurain? Hinault? Merckx (lui s’était fait choper sauf erreur.. mais pas sur le tour… la y faisait pisser un autre). Pis les mecs de la liste de fuentes ? C’est une immense hyppocrisie!mais y doit y avoir du pognon à ramasser… Pis tout le monde est là « ah enfin blabla » mais hurle au génie en voyant bolt finir ses courses avec 40m d’avance en relâchant son effort a mi-course..ou au foot en voyant des latéraux faire 200 aller et reour en sprint sans une goutte de sueur ou signe d’essouflment….ceux qui s’insurge contre armsrong doive aller jusqu au bout et mettre tout le monde dans le même sac

  3. Excellent!

    Dommage que la conclusion laisse quelque peu à désirer…

    « il aura réussi a gagné sans tricher ».

    Gâcher un si beau texte par deux fautes grossières…

  4. @Buchs

    Tout juste…Qu-est ce que les 3/4 de la planète football dirait si (quand) les 3/4 du Barça étaient (seront) pincé pour dopage…?! Ca me ferait marrer de voir leurs têtes de vierges effarouchées. Très crédible de disputer 70 matchs par années à fond…

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