Edito : et ça Contini, encore et encore…

C'est que le début ? D'accord, d'accord...

Au départ de la saison, le LS se présente avec un budget format Super League et largement supérieur à celui de ses adversaires (entre 12 et 15 millions de francs) et un contingent « du calibre de la première division », selon le directeur sportif Pablo Iglesias. Avant le premier match, l’entraîneur Contini avertit déjà les spectateurs : « Au final, ce qui compte, c’est le résultat. On gagne un championnat avec des points, pas avec du beau jeu. On ne doit pas entrer sur un terrain pour jouer mais pour gagner. » C’était donc parti pour 36 matches de purge mais bon, hein, au moins on l’avait annoncé à l’avance, on n’a pas menti sur la marchandise.

Après un bon départ (un nul, trois victoires) le LS ramène un maigre point de Schaffouse lors de la cinquième ronde. C’est le début de la longue litanie des excuses sans cesse renouvelées : « il ne faut pas oublier que pas mal de choses ont changé au sein de l’équipe cet été », « nous devons encore nous habituer à affronter des équipes qui nous attendent toutes avec une grande envie de nous battre »… Avec une petite mention au passage sur le « terrain synthétique qui complique tout ». Terrain synthétique qui n’a pas beaucoup dérangé Aarau samedi dernier à Neuchâtel, mais bon.

Mi-septembre, après une élimination rageante en coupe contre un FC Sion à l’agonie (« en 1re mi-temps, mon équipe n’a pas fait preuve de courage. L’état d’esprit n’était pas le bon »), le LS commence sa descente aux enfers en offrant son tout premier point de la saison à Aarau (6 matches, 6 défaites) et en enchaînant défaites et nuls.

Mais il y a de bonnes explication à tout cela : « on subit la pression d’être l’équipe qui doit monter, on veut parfois trop montrer que l’on est au-dessus de la mêlée » (… putain fallait l’oser celle-là), « le groupe définitif actuel ne travaille ensemble que depuis un bon mois seulement », « le traumatisme causé par la relégation dans la tête des joueurs », « réussir à inculquer [la philosophie de l’entraîneur] à ses joueurs requiert davantage que trois mois »

Suite à un match scandaleusement faible à Chiasso le 7 octobre (« peut-être mes joueurs se voient-ils trop beaux et font dès lors preuve d’une certaine suffisance sur le terrain ? ») , Contini a pourtant pour la première fois de la saison haussé la voix : « les choses vont désormais changer. Je suis un coach qui accorde pas mal de confiance à ses joueurs mais là, c’en est assez ! » On allait voir ce qu’on allait voir, c’est moi qui vous le dis… Ou plutôt on allait voir ce qu’on allait ne pas voir, comme le coach le rappelait dans la même interview « pour moi, le spectacle passe bien après la réalité comptable ».

Une puissante remontée de bretelles qui a ensuite permis de perdre des points à Rapperswil, contre Vaduz puis à Kriens : « la seule chose que je regrette, c’est notre incapacité à ressortir le ballon correctement lorsque nous sommes mis sous pression », « il semble que les joueurs ne sont pas connectés les uns aux autres », « cette défaite contre Sion a brisé quelque chose. Elle nous a laissé beaucoup de regrets et de frustration car l’adversaire était clairement à notre portée » (on parle de la défaite en coupe. On est deux mois après, donc…) Et puis cœur avec les doigts à l’infini pour le superbe « il est difficile ensuite de retrouver toute la motivation nécessaire pour des matches de Challenge League devant 1500 spectateurs. » On note aussi un « il manque peut-être un esprit de compétitivité » suivi de « en tout cas, je ne changerai rien à ma personnalité, à mon travail. Je pense que je suis dans le juste. » Comme si l’un et l’autre n’étaient pas liés. Comme si ce n’était pas à l’entraîneur, après quatre mois de compétition, de réussir à insuffler cet esprit de compétitivité. Tu as raison Giorgio, ne change surtout pas ! La suite va tellement te donner raison…

 

(24 Heures du 22 mai) Ah mais nous non plus Giorgio ! Ne change rien !

 

A noter un léger mieux tout de même avec pour les 5 derniers matches de l’année 2018 trois nuls et deux victoires (et Castella qui se prend le poteau à Kriens, mais celle-là on la garde pour le bêtisier de fin d’année).

A l’intersaison, Giorgio Contini a eu les mains libres pour apporter les retouches à son contingent. Il a clamé sa volonté d’alléger le groupe (départs de Simone Rapp, Tiago Escorza , Dominik Schmid, Elton Monteiro, Yeltsin Tejeda et Mersim Asllani), a intégré des jeunes des M21 (Dan Ndoye, Lucas Pos) et a renforcé sa défense (Boranijasevic ) et son attaque (Koura et, plus tard, Buess).

L’année 2019 pouvait donc commencer, avec son chapelet de matches ratés, de performances inqualifiables et d’état d’esprit scandaleux (« peut-être nous manque-t-il simplement un peu de réussite et d’expérience pour réussir à asséner le coup de grâce à nos adversaires ? », « j’ai l’impression que l’équipe doute un peu. Elle peine à choisir entre son envie de prendre quelques risques offensifs et celle de faire attention à ne pas encaisser de but », « lorsque nous sommes opposés à des équipes qui ne pensent presque qu’à défendre, nous avons plus de difficultés à nous exprimer » et le magnifique « je veux bien qu’avec le contingent réduit […] les nombreuses absences de ce début d’année ont un peu perturbé la bonne marche de l’équipe ». La bonne marche de l’équipe. Excellent.

Juste le temps pour Iglesias de confirmer Contini (« tous les ajustements et les corrections qu’il a apportés cette année à l’équipe au cours des cinq premiers matches ont été gagnants. Ce qui prouve sa compétence ») et le dernier quart de la saison a été consacré aux excuses météorologiques, les seules encore disponibles, entre « la piètre qualité de la pelouse ne se prêtait pas à un jeu plus soigné » à Winterthour et les deux défaites sous la neige contre Servette et Aarau, à croire que chaque fois il n’a neigé que dans la partie de terrain lausannoise. A signaler enfin quelques victoires poussives (« mal jouer et gagner peut aussi faire du bien au moral ») ou inutiles, comme la dernière contre Vaduz, 6 à 2, quel spectacle les amis, dommage que cela n’ait servi à rien ma bonne Dame.

Finalement, toute cette saison est très bien résumée dans cette entame de phrase d’Iglesias à l’interview à la mi-mai « les événements défavorables – résultats de nos adversaires, climat, décisions arbitrales – que nous avons connus tout au long de la saison… » Vous vous rendez compte ? Les résultats des adversaires comme événements défavorables ? C’est vrai quoi, salauds de Genevois qui font rien qu’a mettre la balle au fond aussi !

Et pis y a Aarau, ils font rien qu’à gagner alors qu’on avait dit qu’on était les plus forts !

 

Bref, non content d’avoir aligné une équipe minable, peu concernée et sans honneur, entraînée par un zombie incapable (si « Domenech est l’entraîneur le plus nul depuis Louis XVI« , que dire du nullissime Contini ?), le Lausanne-Sports a surtout fait honte à ses supporters en passant toute l’année à chercher des excuses au lieu de prendre des décisions.

Ah si en fait, une décision a été prise, il y a quelques jours : celle de conserver Contini la saison prochaine. Exactement comme si Costa Croisières avait prolongé le contrat de capitaine de Francesco Schettino en 2012.

Cela nous permet une double-conclusion : Iglesias a beau avoir un badge de directeur sportif, il n’a aucun pouvoir en termes de décisions (mais probablement un  joli salaire et un dictionnaire des synonymes pour chercher des excuses). Et le propriétaire Jim Ratcliffe, celui qui décide de tout, n’est pas seulement immensément riche, il est aussi immensément con.

(Toutes les citations viennent du 24 Heures, la grande majorité est de Contini, une ou deux sont d’Iglesias, Cabral et Castella)

A propos Yves Martin 247 Articles
Cette Nati a deux vertus : celle de faire rêver quasi tout son peuple, et celle d'emmerder les connards de la fachosphère. Longue vie à elle.

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1 Commentaire

  1. Salut Yves,

    Alors déjà moi, supporter Servette depuis 30 ans n’a vraiment pas tjrs été facile mais alors toi, continuer à garder la foi en le LS… chapeau bas Monsieur! Ayeu ayeu c’te saison cauchemardesque. Article juste.
    J’espère qu’avec le nouveau stade vous repartirez sur une meilleure dynamique les gars. Qu’on se revoit bientôt en LNA, nous on vous aime bien.
    Ce qu’il y a de bien après un tsunami c’est qu’il y a tout à reconstruire, en plus solide, en plus beau, en plus efficace.
    bon pour ça faut des bons artisans… allez courage!

    La bise du bout du lac, Seb

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