Election du Pigeon d’Or 2019 – Groupe 2

Kevin et Xherdan auront effectué toute la course en tête lors de cette première demi-finale. Entre celui qui parle trop et celui qui ne joue pas assez, on sent que ça va jouer placé en finale.

Christian Dubé n’aura pas bénéficié du report de la voix de chaque supporter de Gottéron à avoir jeté son précieux abonnement à la tête des joueurs à la fin de l’hiver dernier, et c’est bien dommage. Il finit troisième, et c’est toujours sept places de mieux qu’à l’époque.

Le score de Pietro Di Nardo, lui, sera resté au ras des pâquerettes, comme ses tacles lancés pleine course les deux pieds en avant, « mais pas besoin de me faire chier avec ça, quand je fais une connerie je le sais ». Passé de Xamax à Yverdon cet hiver, il va enfin savoir si les rotules des amateurs font le même bruit en cassant que celles des pros.

Election du Pigeon d’Or 2019

Dans le deuxième groupe se trouvent les 5 derniers pigeons à départager, que je vous liste ci-dessous :

Février : Carlo Janka

Avril : Adryan

Mai : Giorgio Contini

Juin-Juillet : Marco Streller

Octobre : Lewis Hamilton

 

Voici comment le vote est organisé :

  • Dans le groupe 1, Kevin Fickentscher et Xherdan Shaqiri sont donc qualifiés pour la grande finale.
  • Dès aujourd’hui et jusqu’au au samedi 1er février, vous pouvez voter pour élire les deux finalistes du second groupe de cinq Pigeons.
  • Enfin, vous aurez tout le mois de février pour départager les quatre finalistes. Rappelons que dans le mesure du possible, il s’agira ensuite pour la Rédac d’aller remettre le trophée du Pigeon d’Or 2019 à l’heureux vainqueur.

Aurons-nous le plaisir de remettre le pigeon à notre victime en personne, comme cela avait été le cas en 2013 pour Pascale Blattner et en 2007 pour Christian Constantin ? Rappelons par exemple qu’en 2008, sa Seigneurie Pierre-Alain Dupuis avait refusé de nous rencontrer…

L’année dernière, c’est Yann Marti qui avait été élu Pigeon d’Or 2018. Nous avons essayé de le lui faire savoir, et il nous a fait un clin d’œil via son compte Instagram afin de nous faire comprendre qu’il avait bien eu l’info, mais visiblement il n’était pas preneur de nous rencontrer. Dommage !

A vos votes chers lecteurs !

Cliquez sur les titres ci-dessous pour lire les présentations du second groupe de cinq des neuf pigeons de l’année 2019

Février : Carlo Janka

Février : Carlo Janka

Février : Carlo Janka

Il s’en est passé des choses lors des mondiaux de ski d’Are en ce mois de février. Si les Suissesses, emmenées par la flamboyante Wendy Holdener et la surprenante Corinne Suter, ont cartonné, les messieurs ne sont pas passés loin des médailles via Feuz, Meillard et Zenhäusern (qui a tout de même écrasé la compétition du Team Event pour ramener l’or par équipe). Loin de tout cela et des soucis d’organisation du comité de la station suédoise, Carlo Janka aurait pu effectuer des mondiaux aussi anonymes que ses dernières saisons. Las, le Grison s’est illustré d’une toute autre manière que skis aux pieds.

En effet, l’ex-vainqueur du Général de la Coupe du Monde a empilé les déceptions avec un 18ème rang en combiné et une indigne 35ème place lors de la descente, il est vrai tronquée par la météo, derrière notamment un Danois et un Chilien. Janka a alors cru bon de déclarer dans les médias que l’ambiance au sein de l’équipe Suisse de vitesse était « mortelle » et de pointer notamment du doigt ses entraîneurs. Alors certes, il est plus ou moins connu que le groupe de vitesse est divisé en petits groupes depuis quelques années déjà et que cela n’est certainement pas l’idéal pour s’entraîner, comme en a également témoigné Sandro Viletta, ex-champion olympique de combiné fraîchement retraité. Il est également de notoriété publique que la gestion de Swiss Ski laisse à désirer, notamment sur le choix des entraîneurs, souvent étrangers alors que nos cerveaux locaux ont fui vers d’autres nations plus accueillantes.

Mais même si tout le fond de la déclaration de Janka était véridique – bien que l’on ne saura probablement jamais la vérité qui se cache là-derrière -, la forme ne passerait quand même pas du tout. Premièrement parce que son coup de gueule est intervenu en plein milieu desdits mondiaux, alors qu’il restait plusieurs courses au programme. Le Grison a simplement attendu d’avoir fini les épreuves pour lesquelles il avait été retenu, sans prêter attention aux conséquences médiatiques qu’un tel coup de gueule pourrait avoir pour le reste de ses coéquipiers. Pourrir ainsi l’ambiance lors d’un grand événement pour critiquer précisément la mauvaise ambiance, c’est un peu la chiotte qui se fout de la brosse à chiottes.

Deuxièmement, Janka est allé pleurnicher dans les journaux le jour-même du Team Event, une compétition de slalom parallèle se disputant par équipes. La Suisse y a brillé et ramené l’or grâce à Holdener et Zenhäusern mais également grâce à son team spirit et au sacrifice de Danioth et Yule. En effet, ces derniers étaient les deux membres de l’équipe les moins spécialistes de l’exercice et ont à chaque fois été alignés sur le côté le plus lent afin de favoriser les leaders de la sélection, qui se retrouvaient donc sur le meilleur parcours. Le spectacle proposé par cette jeune équipe était aussi magnifique que la camaraderie s’en dégageant. Dans ce contexte, et même si les groupe de vitesse et de technique sont clairement séparés, le Grison s’est couvert de ridicule auprès du grand public qui a assisté au spectacle de ce fameux Team Event.

Troisièmement, Janka qui se plaint de l’ambiance, c’est un peu comme si Kim Jong-Un se plaignait de la fermeture du monde occidental à son encontre. Le mec est aussi souriant que Kimi Räikkönen et parle un Schwyzerdütsch si dégueulasse que même Feuz et Küng ne doivent pas bitter un mot aux rares paroles prononcées par le sieur Carlo. Ce dernier est d’ailleurs tellement un grand déconneur que son surnom sur le cirque blanc est Iceman et ce n’est pas parce qu’il apprécie les pistes gelées.

En résumé, même s’il y a probablement quelques sérieuses questions à se poser chez Swiss Ski, Janka est surtout passé pour ce qu’il semble être devenu, à savoir un skieur vieillissant frustré par le fait de ne jamais avoir retrouvé le niveau qui était le sien lors de ses titres mondiaux et olympiques. Il est d’autant plus déplorable qu’une réaction aussi aigrie et avec un aussi mauvais timing vienne d’un skieur avec un tel palmarès et une si grande expérience. Afin de rappeler à Janka ce que c’est que de gagner quelque chose, il vous appartient de lui offrir un pigeon fait d’un métal lui remémorant ses exploits passés.

Joey Horacsek

Avril : Adryan

Avril : Adryan

Avril : Adryan


«Il est allé jusqu’en finale, le bourricot !!» Pour une fois qu’on peut être d’accord avec le célébrissime Christian Constantin, on ne va pas trop se gêner de le citer dans nos colonnes. Donc, Adryan est allé en finale, mais hélas, pas celle à laquelle le tiers du Valais se rend en pèlerinage assez régulièrement en bas par Berne…

Non, le milieu offensif portugo-brésilien du FC Sion a remporté une finale de poker et son fulgurant « prize money » de 20’000 balles, tout en se prélassant du côté de Divonne, bref, bien loin des soucis footballistiques du FC Hollywood-Valais. Le seul hic, c’est que la mini-micron-starlette Adryan s’était fait porter pâle (blessure diplomatique d’après les piliers de bar de La Grenette) alors que le règlement interne du club valaisan stipule que les joueurs blessés sont tenus de se présenter à tous les matches à domicile. Ayant zappé l’une des (rares) victoires des siens contre Zürich (1-0), le fort moyen Adryan Oliveira Tavares allait dès lors subir la loi du talion du sergent-major de Tourbillon, l’inénarrable fils à papa, Barthélemy Constantin : « Nous n’allons pas en rester là… », lâcha-t-il solennellement, s’étant exprimé pour une fois dans un français impeccable.

Sitôt dit, sitôt fait, le mercenaire brésilien allait cracher généreusement au bénitier : une amende de 10’000 francs pour renflouer la caisse d’équipe et une autre contribution pour une œuvre sociale. Autant dire que ce beniot d’Adryan aurait mieux fait de poser ses quintes flush samedi après-midi au lieu de passer pour un gars qui tient au succès de son club (et par ailleurs employeur) autant qu’un vegan tient à un double-cheeseburger chez McDo. De loin pas irréprochable sur son hygiène de vie (escapades nocturnes à répétition) et sur son rendement ridicule dans le onze de Yakin & Cie, ce gigolo de casino est plus souvent qu’à son tour blessé (absent 13 matchs cette saison) alors que le FC Sion peine à se déscotcher du fond du classement.

Et ce ne sont pas les dernières photos postées par sa femme sur Insta qui vont redorer la réputation de ce mini-Saborio. Quand son club est à la rue et a besoin de quiétude, Monsieur Adryan ne trouve rien de mieux que de s’exhiber en travelo dans une pose aussi suggestive que Daniel Brélaz se grattant  les aisselles. Pas sûr que sa future carrière de danseuse folle soit plus réussie que celle de footballeur… ou de joueur de poker.

Toutefois, CC n’est pas fou, car il sait compter, et même très bien. Il ne va pas casser le contrat du Brésilien comme il l’avait fait avec Dos Santos et Mitrevski en 2010, qui pourtant avaient commis le même « délit » (pas poser en nuisette hein, l’autre connerie). La valeur marchande d’Adryan est bien trop élevée pour le mégalo de la Porte d’Octodure (environ 3 millions de francs valaisans pour ce joueur… de poker). Alors on peut se dire que ni un blâme, ni une amende, ni même un Pigeon de la Rédac de Carton-Rouge ne pourront faire choper les jetons au numéro 11 de Tourbillon.

Paul Carruzzo

Mai : Giorgio Contini

Mai : Giorgio Contini

Mai : Giorgio Contini

Au départ de la saison, le LS se présente avec un budget format Super League et largement supérieur à celui de ses adversaires (entre 12 et 15 millions de francs) et un contingent « du calibre de la première division », selon le directeur sportif Pablo Iglesias. Avant le premier match, l’entraîneur Contini avertit déjà les spectateurs : « Au final, ce qui compte, c’est le résultat. On gagne un championnat avec des points, pas avec du beau jeu. On ne doit pas entrer sur un terrain pour jouer mais pour gagner. » C’était donc parti pour 36 matches de purge mais bon, hein, au moins on l’avait annoncé à l’avance, on n’a pas menti sur la marchandise.

Après un bon départ (un nul, trois victoires) le LS ramène un maigre point de Schaffouse lors de la cinquième ronde. C’est le début de la longue litanie des excuses sans cesse renouvelées : « il ne faut pas oublier que pas mal de choses ont changé au sein de l’équipe cet été », « nous devons encore nous habituer à affronter des équipes qui nous attendent toutes avec une grande envie de nous battre »… Avec une petite mention au passage sur le « terrain synthétique qui complique tout ». Terrain synthétique qui n’a pas beaucoup dérangé Aarau samedi dernier à Neuchâtel, mais bon.

Mi-septembre, après une élimination rageante en coupe contre un FC Sion à l’agonie (« en 1re mi-temps, mon équipe n’a pas fait preuve de courage. L’état d’esprit n’était pas le bon »), le LS commence sa descente aux enfers en offrant son tout premier point de la saison à Aarau (6 matches, 6 défaites) et en enchaînant défaites et nuls.

Mais il y a de bonnes explication à tout cela : « on subit la pression d’être l’équipe qui doit monter, on veut parfois trop montrer que l’on est au-dessus de la mêlée » (… putain fallait l’oser celle-là), « le groupe définitif actuel ne travaille ensemble que depuis un bon mois seulement », « le traumatisme causé par la relégation dans la tête des joueurs », « réussir à inculquer [la philosophie de l’entraîneur] à ses joueurs requiert davantage que trois mois »

Suite à un match scandaleusement faible à Chiasso le 7 octobre (« peut-être mes joueurs se voient-ils trop beaux et font dès lors preuve d’une certaine suffisance sur le terrain ? ») , Contini a pourtant pour la première fois de la saison haussé la voix : « les choses vont désormais changer. Je suis un coach qui accorde pas mal de confiance à ses joueurs mais là, c’en est assez ! » On allait voir ce qu’on allait voir, c’est moi qui vous le dis… Ou plutôt on allait voir ce qu’on allait ne pas voir, comme le coach le rappelait dans la même interview « pour moi, le spectacle passe bien après la réalité comptable ».

Une puissante remontée de bretelles qui a ensuite permis de perdre des points à Rapperswil, contre Vaduz puis à Kriens : « la seule chose que je regrette, c’est notre incapacité à ressortir le ballon correctement lorsque nous sommes mis sous pression », « il semble que les joueurs ne sont pas connectés les uns aux autres », « cette défaite contre Sion a brisé quelque chose. Elle nous a laissé beaucoup de regrets et de frustration car l’adversaire était clairement à notre portée » (on parle de la défaite en coupe. On est deux mois après, donc…) Et puis cœur avec les doigts à l’infini pour le superbe « il est difficile ensuite de retrouver toute la motivation nécessaire pour des matches de Challenge League devant 1500 spectateurs. » On note aussi un « il manque peut-être un esprit de compétitivité » suivi de « en tout cas, je ne changerai rien à ma personnalité, à mon travail. Je pense que je suis dans le juste. » Comme si l’un et l’autre n’étaient pas liés. Comme si ce n’était pas à l’entraîneur, après quatre mois de compétition, de réussir à insuffler cet esprit de compétitivité. Tu as raison Giorgio, ne change surtout pas ! La suite va tellement te donner raison…

 

(24 Heures du 22 mai) Ah mais nous non plus Giorgio ! Ne change rien !

 

A noter un léger mieux tout de même avec pour les 5 derniers matches de l’année 2018 trois nuls et deux victoires (et Castella qui se prend le poteau à Kriens, mais celle-là on la garde pour le bêtisier de fin d’année).

A l’intersaison, Giorgio Contini a eu les mains libres pour apporter les retouches à son contingent. Il a clamé sa volonté d’alléger le groupe (départs de Simone Rapp, Tiago Escorza , Dominik Schmid, Elton Monteiro, Yeltsin Tejeda et Mersim Asllani), a intégré des jeunes des M21 (Dan Ndoye, Lucas Pos) et a renforcé sa défense (Boranijasevic ) et son attaque (Koura et, plus tard, Buess).

L’année 2019 pouvait donc commencer, avec son chapelet de matches ratés, de performances inqualifiables et d’état d’esprit scandaleux (« peut-être nous manque-t-il simplement un peu de réussite et d’expérience pour réussir à asséner le coup de grâce à nos adversaires ? », « j’ai l’impression que l’équipe doute un peu. Elle peine à choisir entre son envie de prendre quelques risques offensifs et celle de faire attention à ne pas encaisser de but », « lorsque nous sommes opposés à des équipes qui ne pensent presque qu’à défendre, nous avons plus de difficultés à nous exprimer » et le magnifique « je veux bien qu’avec le contingent réduit […] les nombreuses absences de ce début d’année ont un peu perturbé la bonne marche de l’équipe ». La bonne marche de l’équipe. Excellent.

Juste le temps pour Iglesias de confirmer Contini (« tous les ajustements et les corrections qu’il a apportés cette année à l’équipe au cours des cinq premiers matches ont été gagnants. Ce qui prouve sa compétence ») et le dernier quart de la saison a été consacré aux excuses météorologiques, les seules encore disponibles, entre « la piètre qualité de la pelouse ne se prêtait pas à un jeu plus soigné » à Winterthour et les deux défaites sous la neige contre Servette et Aarau, à croire que chaque fois il n’a neigé que dans la partie de terrain lausannoise. A signaler enfin quelques victoires poussives (« mal jouer et gagner peut aussi faire du bien au moral ») ou inutiles, comme la dernière contre Vaduz, 6 à 2, quel spectacle les amis, dommage que cela n’ait servi à rien ma bonne Dame.

Finalement, toute cette saison est très bien résumée dans cette entame de phrase d’Iglesias à l’interview à la mi-mai « les événements défavorables – résultats de nos adversaires, climat, décisions arbitrales – que nous avons connus tout au long de la saison… » Vous vous rendez compte ? Les résultats des adversaires comme événements défavorables ? C’est vrai quoi, salauds de Genevois qui font rien qu’a mettre la balle au fond aussi !

Et pis y a Aarau, ils font rien qu’à gagner alors qu’on avait dit qu’on était les plus forts !

 

Bref, non content d’avoir aligné une équipe minable, peu concernée et sans honneur, entraînée par un zombie incapable (si « Domenech est l’entraîneur le plus nul depuis Louis XVI« , que dire du nullissime Contini ?), le Lausanne-Sports a surtout fait honte à ses supporters en passant toute l’année à chercher des excuses au lieu de prendre des décisions.

Ah si en fait, une décision a été prise, il y a quelques jours : celle de conserver Contini la saison prochaine. Exactement comme si Costa Croisières avait prolongé le contrat de capitaine de Francesco Schettino en 2012.

Cela nous permet une double-conclusion : Iglesias a beau avoir un badge de directeur sportif, il n’a aucun pouvoir en termes de décisions (mais probablement un  joli salaire et un dictionnaire des synonymes pour chercher des excuses). Et le propriétaire Jim Ratcliffe, celui qui décide de tout, n’est pas seulement immensément riche, il est aussi immensément con.

(Toutes les citations viennent du 24 Heures, la grande majorité est de Contini, une ou deux sont d’Iglesias, Cabral et Castella)

Yves Martin

Juin-Juillet : Marco Streller

Juin-Juillet : Marco Streller

Juin-Juillet : Marco Streller

Après avoir dominé notre Super League pendant presque une décennie, le FC Bâle est plus que jamais rentré dans le rang, et le plus drôle dans la chute des pions de Novartis est qu’elle fut principalement due aux choix ineptes de quelques-uns de ses ex-cadors, Wicky, Alex Frei, et le désormais feu directeur sportif, Marco Streller.

La démission de l’ex-attaquant rhénan n’est que la suite logique d’une débâcle politico-managero-sportive dont cet incompétent de Streller réussit l’exploit d’être le conspirateur, l’acteur principal et au final… la victime ! En effet, un incapable devait payer pour la débâcle bâloise cette saison, tant en championnat qu’en Coupe d’Europe, et pour l’humiliant 1-7 face aux inarrêtables  Jeunes Garçons. Toutefois, afin d’éviter de prendre un bon pied au cul du désormais impatient Président Burgener, ce grand pin de Streller partit à la chasse au scalp de l’entraîneur Marcel Koller. Une tactique des plus couardes ourdie par l’ex-numéro 13 bâlois afin de mieux cacher son travail désastreux à la tête de la cellule de recrutement, un travail qu’il semble maîtriser aussi bien que le plat du pied sur penalty en Coupe du Monde.

A son grand dam, la manœuvre capota. Ce qui fit dire à beaucoup que si « la Strellette » n’était pas parvenu à faire signer Bruno Rahmen, qui avait même donné son accord de principe pour reprendre le moribond FCB, c’est au niveau du Directoire que ça avait coincé. Non pas que Rahmen ne faisait pas l’affaire, mais plutôt que les grands pontes du bord du Rhin estimaient que Streller leur était devenu aussi utile qu’une paire de nu-pieds au sommet du Cervin. Et Calimero Streller réussit même à louper sa sortie par la toute petite porte le jour de sa démission : « J’aurais aimé un peu plus d’objectivité pour le travail que j’ai fourni. Je ne voulais pas qu’on me donne carte blanche, car après tout, j’ai le sens des réalités. »

Depuis son arrivée à la tête de la cellule sportive du FC Bollywood en 2017, l’ex-attaquant de la Nati n’a eu de cesse de chambouler l’effectif pour lui rendre un ADN bâlois et surtout présenter un jeu plus attrayant pour public exigeant. Du coup, cette calure de Streller eut la brillante idée de proposer Wicky comme entraîneur => flop. De ramener au bercail les pives bâloises qui se sont bien plantées en Bundesliga (Fabian Frei et Stocker) => flops. De recruter les deux  maladroits Lacroix et Widmer => flops. De mettre sous contrats des renforts étrangers de premier choix (Kalulu, Dimitriou…) => flops. De miser sur la talentueuse jeunesse suisse (Oberlin, Vonmoos) => flops. Bref un festival de flops qui ferait passer Barthélémy Constantin pour la quintessence du directorat sportif dans la galaxie mondiale du football.

Et pour la remise en question, Marco Streller aurait eu largement sa place dans le cockpit du Titanic : «Je ne regarde jamais en arrière, ce serait de l’énergie perdue. » Alors peut-être aurait-il l’énergie de regarder en l’air pour voir le joli pigeon d’or qui risque bien de venir se poser sur son ego démesuré et ses épaules bien friables.

Paul Carruzzo

Octobre : Lewis Hamilton

Octobre : Lewis Hamilton

Octobre : Lewis Hamilton

A la mi-octobre, un sportif célèbre a cru bon de faire une sortie médiatique prônant le végétalisme comme « seule solution pour sauver la planète ». Et essayez de deviner l’auteur de cette tirade : un cycliste prônant par ailleurs son sport comme moyen de transport ? Un coureur d’orientation qui se fait du souci pour ses forêts ? Un golfeur lors du Greenpeace Masters de Crans-Montana ?

Perdu ! Il s’agit du tueur de suspense attitré du sport probablement le plus polluant du monde, le Cristiano Ronaldo à roulettes et à couettes, j’ai nommé Lewis Hamilton.

Pour replacer les choses dans leur contexte, le résident occasionnel de Luins a prouvé une fois de plus que sportifs et politique ne faisaient pas bon ménage en déclarant que les gens devaient se convertir au véganisme, que l’agriculture est la chose la plus polluante au monde ou encore que le fait que la viande soit bonne pour la santé est un mensonge. Si tous ces éléments peuvent être à de degrés divers débattus, c’est surtout la personnalité qui se pose en moralisateur qui prête au mieux à rire, au pire à pleurer. En effet, le pilote le plus jet-setteur de l’histoire de la F1 possède une impressionnante collection de voitures de luxe, des maisons aux quatre coins du monde et, jusqu’à il y a peu, un jet privé pour se promener d’une très coûteuse villa à l’autre. Et ce n’est pas une pseudo prise de conscience ressemblant plus à un coup marketing quand on situe un peu le personnage – un peu comme le régime sans gluten de Djokonnard – qui va réduire son impact écologique…

Car Lewis Hamilton, s’il est talentueux, n’en reste pas moins une belle merde sur la piste et en dehors. Citons pêle-mêle de nombreuses disputes ou accrochages avec d’autres pilotes (notamment ses coéquipiers quand il sent que son leadership interne est menacé) ; plusieurs belles consignes d’équipe, le plus souvent pour flatter son ego car il a déjà championnat gagné ; plusieurs autres magouilles en course, notamment en Australie en 2009 ; des « burns » effectués en marge du grand prix d’Australie en 2010 avec sa Mercedes privée (mmh que c’est bon pour l’environnement, ces gaz de moteur chauffé à blanc et ces résidus de pneus…) ; un look en permanence chargé en bijoux en métaux et pierres précieuses, dont l’exploitation minière dans des pays en développement est un modèle de justice sociale et écoresponsable, comme tout le monde le sait ; des insinuations infondées de racisme que les stewards auraient eu envers lui après avoir été – justement – sanctionné pour des accidents en course ; une vidéo postée sur ses réseaux sociaux dans laquelle il tourne en ridicule son propre neveu de cinq ans parce qu’il porte une robe de princesse ; une implication dans les Panama Papers pour frauder les taxes découlant de son jet privé ; une garde-robe aussi improbable que coûteuse dont on est en droit de penser que les pièces ont été cousues dans de sombres usines au Bangladesh ; des sponsors (Mercedes, Sony, MV Agusta, Bombardier, Monster Energy, …) dont l’image inspire autant le développement durable qu’avoir Kevin Fickentscher au goal inspire confiance pour une défense ; et enfin, comble d’ironie pour un prétendu défenseur de l’environnement, il s’était affiché sur les réseaux sociaux avec des tigres en danger d’extinction dans un parc spécialisé, ce qui lui avait attiré les foudres de la PETA selon qui les animaux n’étaient pas bien traités dans de tels parcs.

Alors bon, je peux entendre que certains de ces points ne sont pas de vrais scandales et que d’autres sportifs ont pu en faire, du moins en partie, de même. Certes, mais d’une part la liste est quand même sacrément longue (et pas exhaustive), et d’autre je n’ai pas souvenir de beaucoup de célébrités osant se poser en donneur de leçons écologiste avec un tel passif, récents élus au Conseil National mis à part. Et on ne parle même pas ici de l’arrogance générale du Dan Bilzerian de la Formule 1, qui mériterait à elle seule un pigeon.

L’habit ne fait pas le moine, mais le look donne un bon indice pour trouver le connard

Et que dire de la Formule 1 du point de vue écologique ? Le sport élu le plus chiant au monde selon un panel de juges made in Carton-Rouge pollue non seulement considérablement durant les courses et autres innombrables séances d’essais, mais cet aspect est totalement négligeable en comparaison de l’impact environnemental qu’ont les nombreux déplacements d’un circuit à un autre. Effectivement, l’un des effets pervers de délocaliser les courses historiques d’Europe vers des pays aussi passionnés par le sport automobile que respectueux des droits de l’Homme est que de plus en plus de transports d’un pays à l’autre se font en avion, avec les voitures, le matériel, les dizaines de mécanos et tout le reste transitant dans ledit zinc. Mais évidemment, du point de vue d’un gars confondant le rôle de pilote de F1 avec celui de modèle pour un défilé Jean-Paul Gaultier, c’est bien plus écoresponsable de se gaver de steaks de soja cultivé sur des terres cramées en Amazonie plutôt que de limiter tout ou partie des incohérences de son comportement précitées.

Alors, pour que le frère caché de la famille Kardashian puisse avoir un animal auquel il ne risque pas de faire du mal et qu’il puisse se pavaner avec une des rares babioles en or qu’il ne s’est pas encore offerte, je vous propose, chers lecteurs, de voter pour lui offrir notre magnifique récompense mensuelle. Elle sera du plus bel effet pour garnir la plage arrière de sa McLaren P1 ou de sa Stallion Cobra qui fonctionnent sans doute à l’hydrogène.

Joey Horacsek


Qui est le Pigeon d'Or 2019 ? Groupe 2
134 votes · 134 answers
A propos Yves Martin 247 Articles
Cette Nati a deux vertus : celle de faire rêver quasi tout son peuple, et celle d'emmerder les connards de la fachosphère. Longue vie à elle.

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