La CSL (Corona Super League)

Plus communément appelée la Chinese Super League, ce championnat a été créé en 1951 puis est devenu professionnel en 1994. Il est la 1ère division locale et son niveau est plus que bancal, ce qui ne lui a pas empêché de devenir bankable.

Pour débuter mes recherches sur ce championnat, je me suis dit qu’il serait intéressant de voir quels joueurs ont eu « l’honneur » d’être élus meilleur joueur et buteur ces dernières saisons. J’ai très vite compris qu’il serait difficile de trouver des noms qui nous sonneraient familiers. On peut tout de même y noter la présence de Kwame Ayew, que je ne connais absolument pas… mais qui est de la même famille qu’André et Jordan Ayew ainsi qu’Abedi Pelé, ce qui est un bon début à mon sens. On peut aussi y voir la présence de Ricardo Goulart, attaquant brésilien qui compte tout de même une séléction avec la Seleção, en 2014, ce qui devient tout de suite moins honorable étant donné qu’il n’a même pas été sélectionné à une coupe du monde lors de laquelle l’avant-centre était Fred. On peut y ajouter Wu Lei, un international chinois qui s’est distingué avec les titres de meilleur joueur et buteur en 2018. Ce qui lui a permis de signer en janvier 2019 à Barcelone… De plus, il est le plus jeune joueur à avoir participé à un match professionnel en Chine à seulement 14 ans. Alors sa présence dans cette liste très restreinte, il ne l’a pas Wu Lei.

Il est vrai que ces noms ne peuvent pas faire saliver grand monde. Alors pourquoi ai-je décidé de m’attarder sur une ligue d’un niveau si médiocre ? Certains répondront « C’est le même type qui a rédigé sur l’UEFA Europa Conference League et la Coupe Intertoto alors il a l’air d’apprécier ce qui n’intéresse personne ». J’aurais du mal à leur donner tort. Mais il faut noter que ces dernières années, le championnat chinois est monté en popularité avec de nombreux achats et investissements. Ainsi je pense que quelques informations supplémentaires sur ce championnat ne feraient de mal à personne, tant que ce n’est pas un Chinois qui vient vous les crachoter à l’oreille.

Apparemment Lavezzi aurait pu m’aider à trouver certaines vannes pour cet article. L’équipe de Carton-Rouge a besoin d’éléments dans son genre.

L’attractivité actuelle du football chinois est due à la volonté d’un homme, Xi Jinping, président chinois. Il voit le football comme un enjeu national qui permettrait à son pays de diversifier son économie et être moins dépendant de son industrie. Mais monsieur voit les choses en grand, et rêve de faire de la Chine une nation majeure du football, d’y organiser une coupe du monde et d’en remporter une (un homme exceptionnellement ambitieux). Pour ce faire, les Chinois ont employé les grands moyens au cours de ces dernières années. Ils ont acheté des parts importantes de clubs européens (Inter Milan, Manchester City…), ils ont créé la plus grande académie de football au monde (Evergrande International Football School) où des jeunes peuvent s’exercer sur des ballons qu’ils ont préalablement fabriqués, et, ce qui nous intéresse principalement aujourd’hui, ils ont investi massivement dans un championnat qui ne valait pas un clou… le leur. Cela s’est fait par des investissements d’entreprises locales dans des clubs chinois, ce qui a permis d’augmenter les droits TV du championnat mais surtout de recruter de grands noms à coups de millions d’euros.

La phrase des éducateurs « Vous allez devoir chérir ce ballon comme s’il était votre enfant » prend un tout autre sens à l’Evergrande International Football School.

Des investissements économiques qui ont permis de recruter de nombreux joueurs évoluant en Europe comme Ramires, Pato, Hulk, Oscar, Paulinho et j’en passe. Cette liste montre l’ingéniosité des Chinois qui ont recruté massivement des joueurs brésiliens dont la rigueur sportive n’est un secret pour personne. Pour attirer ces nombreux amoureux du ballon rond, les Chinois n’hésitent pas à casser leurs tirelires… qu’ils ont préalablement fabriquées. Peuvent en témoigner certains salaires de stars comme Tévez (38 M/an), Lavezzi (26 M/an) ou Oscar (25 M/an). Même si les deux premiers n’y sont plus, ces chiffres montrent les sommes que sont prêts à débourser les Chinois. De plus, des entraîneurs de renom ont aussi cédé au chant des sirènes chinoises comme Luiz Felipe Scolari, Marcello Lippi ou Fabio Cannavaro. Cela permet aux équipes de découvrir des approches du football différentes de celles inculquées pendant longtemps en Chine. Une puissance financière qui ne fait pas que des heureux à l’image de Tite, alors entraîneur des Corinthians qui disait simplement « Les Chinois nous ont niqués » après que certains de ces joueurs ont pris la route de la Chine.

Malgré tout, un problème persiste. Les Chinois sont nuls… (76e du classement FIFA) et leur championnat ne fait parler d’eux que par ses immenses dépenses. Alors pour faire face à cela, la Fédération de Chine de football (AFC) a décidé de mettre en place des quotas qui limitent le nombre de joueurs étrangers sur le terrain ainsi que sur la feuille de match, mais qui poussent aussi les entraîneurs à mettre de joueurs chinois de moins de 23 ans sur le terrain. De plus, l’AFC a décidé d’encadrer les salaires des joueurs étrangers. A partir de la saison 2020 qui débute en ce mois de février, les joueurs étrangers percevront un salaire maximum de 3 millions d’euros nets par an. Même pour le super-héros Hulk, il n’est plus raisonnable de rester dans un territoire si dangereux (Corona Virus, pollution mais surtout l’ennui sur le terrain) pour un si petit salaire. Heureusement qu’il reste les primes qui les sortiront de leur déprime. Sinon il y aura toujours la possibilité de s’exiler du côté des pays du Golfe, ce qui ne devrait pas déplaire à Gareth Bale.

La seule équipe chinoise dont je me suis autorisé (pour ma santé mentale) à regarder quelques matchs. Pour ceux qui n’ont pas la référence, elle est issue du film Shaolin Soccer. 

Il est difficile d’imaginer à quoi ressemblera cette décennie pour le football chinois. Le championnat n’est pas autant dominateur sur le continent asiatique qu’on pourrait le penser (2 ligues des champions depuis 2013). A titre de comparaison, une équipe japonaise s’est retrouvée en finale des 3 dernières éditions avec 2 victoires. Comme quoi diffuser Olive et Tom aura eu un meilleur impact sur le pays que les millions dépensés par les Chinois. Et les récentes restrictions ne vont probablement pas aider le championnat. Concernant l’équipe nationale, elle peine à se qualifier pour la prochaine coupe du monde, étant distancée par un leader invaincu qu’est… la Syrie. La victoire en coupe du monde semble encore si lointaine… Et pourtant je suis certain que les Chinois auront toujours une place importante dans le football mondial, car sans maillot, il n’y a pas de match.

A propos Bastien Ndo 13 Articles
Petit, j'étais un grand fan des blagues de Toto et de football. Du coup je me suis retrouvé chez Carton-Rouge.

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