Edito : Le fric avant l’Afrique

Pas toujours évident de trouver un motif d’énervement pour cet édito. Il y a des mois durant lesquels tout est plus ou moins normal : le LS a plus de points d’avance sur ses poursuivants qu’il ne reste de matches à jouer, Constantin fait du Constantin (seule une épidémie de coronavirus peut l’empêcher de virer un coach), et même à l’étranger, Neymar dit et fait de la merde et Giroud a marqué son but annuel avec Chelsea.

J’aurais bien voulu me rabattre sur ce vieux barbon de Jean-Jacques Schilt, le président du conseil d’administration de la société Centre sportif Malley SA, propriétaire du complexe Vaudoise aréna, et parler de ses rapports élastiques à la loi sur le travail, à te dégoûter sur trois générations de voter à gauche. Mais les collègues de Vigousse ont fricassé un article bien meilleur que je n’aurais pu le faire, me coupant l’herbe sous le pied.

Mais il reste une source intarissable pour qui cherche l’indignation les semaines creuses, comme une corne d’abondance qui produirait du scandale à l’infini, avec à sa tête une sorte de Roi Midas qui transformerait tout ce qu’il touche en merde : La FIFA et son Président Gianni Infantino.

Rappelez-vous : après avoir annoncé en octobre la création d’une nouvelle Coupe du Monde des clubs qui se déroulera en juin et juillet 2021, compétition dont tout le monde se fout mais qui va ramener quelques picaillons dans les caisses, et après avoir précisé que l’organiser en Chine était sa façon d’amener de la joie et du bonheur aux petits nenfants qui cousent les ballons dans les caves, Infantino a dû régler un autre souci : comment intégrer au chausse-pied une nouvelle compétition alibi dans un calendrier déjà surchargé ? C’est pas comme si certaines équipes en étaient déjà à se dédoubler pour participer à toutes les  compétitions.

Ainsi, « très fortement encouragée » par la FIFA, la Confédération africaine de football et la Fédération camerounaise de football ont décidé rien moins que de déplacer la 33ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations et de l’avancer du 9 janvier au 6 février 2021. Et comme tout le monde est très à l’aise avec cette décision et que chaque fois que les hautes instances du foot communiquent on retrouve dans leur discours les mêmes accents de sincérité que dans celui d’Hitler quand il annonçait qu’il n’envahirait jamais la Pologne, la raison officielle de ce changement de date est… la météo.

Alors bien sûr historiquement la CAN s’est depuis sa création déroulée au printemps, jusqu’à l’édition de l’année dernière en Egypte, qui s’est déroulée pour la première fois en juin et juillet. Mais c’était justement la volonté du continent africain d’organiser la CAN en été afin qu’elle ne soit plus systématiquement privée de certaines de ses stars, que leurs clubs refusaient plus ou moins ouvertement de libérer pour la compétition, quand ce n’étaient pas les joueurs eux-mêmes qui déclinaient l’invitation (par exemple en 2017, sept joueurs camerounais avaient refusé de participer à la CAN au Gabon).

Evidemment organiser la CAN en été n’a pas que des avantages et les températures, pour ne citer que ce paramètre, peuvent parfois y dépasser les 45 degrés. Mais il serait bon de laisser le football africain s’organiser comme bon lui semble. Je suppose que les organisateurs camerounais qui avaient décidé des dates de la CAN 2021 connaissent au moins aussi bien la météo de leur pays que la FIFA.

Bref, rien de nouveau sous le soleil du football, les dollars à court terme l’emporteront toujours sur toute autres considération. Et le fait que juin et juillet soient les mois de la mousson en Chine ne changera rien à cet état de fait.

 


Je terminerai dorénavant mes éditos en vous indiquant quels sont les articles qui ont le mieux fonctionné le mois précédent, avec le nombre de vues. Ça vous donnera une idée de notre nombre de lecteurs, puisque certains d’entre vous semblent croire que nous sommes un site pro qui a des dizaines de milliers de lecteurs, alors que nous ne sommes qu’un petit site satirique entièrement bénévole, mais vachement fier quand même.

Le podium de février :

  1. Voir Ambrì et mourir : 1’130 vues
  2. Une bien Ville Saint-Valentin : 1’083 vues.
  3. Edito : Tchao pantin : 959 vues.

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A propos Yves Martin 247 Articles
Cette Nati a deux vertus : celle de faire rêver quasi tout son peuple, et celle d'emmerder les connards de la fachosphère. Longue vie à elle.

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