La Nati joue à qu’Ibère gagne

A un moment on était tellement bousculés que j’ai pensé qu’on allait en prendre cinq. J’aurais pu alors titrer « L’Espagne y est allée franco », et ça m’aurait bien plu.

Le match en deux mots

Oreilles, queue.

L’homme du match

Shaqiri a enfin rejoué ! Après une heure bien calé sur son banc, il est entré sur la pelouse pour sortir cahin-caha son petit bout de match. Physiquement on n’en attendait rien, vu qu’on ne l’a pas revu jouer depuis le crétacé inférieur, et techniquement il a un peu déçu, mais bon, il a couru, obtenu un corner, failli planter un goal quand même…

Et soudain j’ai enfin compris pourquoi Petko l’avait reconvoqué. En fait le gars est une espèce de porte-bonheur. Regarde à Liverpool : il ne joue pas, mais tu le fous sur le banc et hop ! Un titre de champion d’Angleterre et un autre de champion d’Europe. Il avait fait à peu près pareil au Bayern où il a tout remporté sans vraiment jouer. En Allemagne, le gars a empilé neuf titres en trois ans en faisant deux ou trois fois « coucou » à la fenêtre.

Alors certes, c’est un bibelot un peu encombrant, mais tant que ça marche… Si le simple fait de le poser sur le banc peut nous permettre de remporter l’Euro 2021, je signe.

En fait, Shaqiri ce n’est pas un footballeur, c’est un passager clandestin.

La buse du match

Je m’excuse, mais pour une fois je vais tâcher d’être sérieux : il va quand même falloir un jour parler d’une qualité de Petkovic qui se transforme peu à peu en défaut : sa fidélité absolue en ses joueurs.

Il ne fait aucun doute que sa confiance aveugle en Seferovic alors qu’il était en perdition en 2016-2017 à l’Eintracht (3 goals en 25 apparitions) puis en 2017-2018 au Benfica (4 goals en 20 apparitions) a permis à Haris de retrouver son moral en équipe nationale et d’exploser par la suite. Même après avoir ouvertement menti à de réitérées reprises en annonçant qu’il serait très attentif au temps de jeu de chaque joueur en club (un exemple parmi cent ici), il s’est entêté à sélectionner Haris, qui à cette époque avait plus de minutes jouées avec la Nati qu’avec le Benfica. Soit, la suite lui a donné raison.

Mais alors que j’avais déjà de la peine à accepter que Petko retarde l’éclosion de Mbabu en continuant contre tout bon sens à jouer la carte d’un Lichtsteiner usé jusqu’à la corde, aujourd’hui on touche vraiment à la limite de ce raisonnement avec Sommer.

Depuis deux ou trois ans, ce dernier empile les boulettes, les dégagements en touche et les sorties portenawak, et tout lui est pardonné parce qu’il fait deux arrêts réflexe sur sa ligne. Alors que derrière il y avait des gardiens de grand talent qui piaffaient d’impatience, Petko ne leur a donné que des miettes. Roman Bürki (neuf titularisations, dont sept amicaux. Il est resté sur le banc trente-cinq fois) a fini par claquer la porte de la Nati. Marwin Hitz a fait pareil avant le Mondial en Russie. Les deux sont probablement meilleurs que Sommer (et cela ne fait même aucun doute concernant Bürki, qui au printemps 2019 était considéré selon le magazine Kicker comme le meilleur joueur de Bundesliga tous postes confondus) mais, éternellement barrés, ils ont finis par être dégoûtés. Ayant le même âge que Sommer, ils savent que leur chance ne viendra jamais. C’est pourquoi aujourd’hui on retrouve Omlin et Mvogo sur le banc, qui ne sont pas les deuxièmes et troisièmes meilleurs gardiens que la Nati pourrait aligner, mais qui ont 26 ans, donc une chance de passer devant Sommer (même si Petko est capable de l’aligner avec un tintébin à 56 ans).

C’est bien d’être fidèle à ses joueurs. Jusqu’à un certain point seulement.

Le tournant du match

Au vu du résultat final, forcément la boulette de Sommer sur l’unique goal. Tu peux penser comme Thurre que c’est de la faute de Xhaka qui glisse, ou comme moi que Xhaka part à gauche et que Sommer lui la met à droite… Thierry Roland disait « Il est parti dans le zig et il lui la met dans le zag ». C’est exactement ça. Mais bon, comme il sait qu’il sera encore titulaire lors de la Coupe du monde 2038 qui se jouera sur tout le continent asiatique avec 120 équipes, il ne doit pas tant ressentir la pression, ce brave Yann Sommer.

Le geste technique du match

Cette déclaration hors du temps de Petko après le match.

Pour ceux qui n’ont pas vu le match, il faut quand même savoir que la Suisse n’a pas existé en première mi-temps, sauf sur sa seule vraie occasion du match. Incapables de trouver une solution, d’adresser une passe correcte, de poser le pied sur le ballon…

Ce genre de déclaration d’amnésique, ça me donne envie de revoir Memento.

Le geste pourri du match

Cette sensation que Luis Enrique contourne le règlement quand il fait rentrer Adama Traoré, et que cela ne compte que pour un changement. Quand tu fais rentrer une pièce pareille, ça devrait compter double.

Golgoth 11.

Le chiffre à la con

Ce lundi 12 octobre 2020, et depuis une victoire 3-0 contre la Suède en juin 2019, cela fait 490 jours que l’Espagne détient le bâton de Nasazzi, que la Nati aurait donc pu lui piquer samedi.

L’anecdote

« Les Espagnols sont un peuple fier et ombrageux, avec un tout petit cul pour éviter les coups de corne. »

Pierre Desproges, dans « Les étrangers sont nuls« .

Et sinon, dans les tribunes ?

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La minute Pierre-Alain Dupuis

Quelques petites choses çà et là… On reste loin de la grande époque.

Heureusement que Von Bergen continue à réinventer les expressions de la langue française avec cette fois un audacieux « Il lui tend le croche-pied ».

Il y a bien Lemos qui déclare que « Ramos est un peu le Chuck Norris du football », mais ça sentait un peu le « Chiche que je place Chuck Norris » avec des copains, d’autant que Chuck Norris est beaucoup moins violent que Ramos sur un terrain.

La rétrospective du prochain match

Sommer est contrôlé positif à la COVID. Petko préfère jouer sans gardien que d’aligner Omlin ou Mvogo, la Nati s’aligne à 10 et perd 32 à 0.

A propos Yves Martin 247 Articles
Cette Nati a deux vertus : celle de faire rêver quasi tout son peuple, et celle d'emmerder les connards de la fachosphère. Longue vie à elle.

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4 Commentaires

  1. Perso je n’en peux plus de ces relances par l’arrière comme s’ils avaient fait un pari dans les vestiaires qu’ils réussiraient le match sans que jamais Sommer ne dégage un ballon. Sans parler du jeu qui repart sans arrêt en arrière pour recommencer une action du début style : « mince les gars j’ai passé à droite au lieu d’à gauche faut qu’on recommence, c’était moche ».

    Je crois que petko arrive au bout de son système(comme Sommer d’ailleurs).

  2. Ah,je vois que je ne suis pas seul à m’agacer contre l’indéboulonnable Yann Sommer, et ses relances foireuses ! En effet, il y a au moins deux ans que Roman Bürki lui a passé devant et aurait dû prendre la place de gardien numéro un ! Et lors de son interview d’après match, lorsque la journaliste lui parle de la fameuse action de la quatorzième minute qui amène le but espagnol, Monsieur esquive, botte en touche et répond que « vouais on a pas été très bon en première mi-temps!  » Grrr, on aurait voulu t’entendre sur ta relance de m… , banane !

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