Ça y est ou presque ! On y serait finalement arrivé : une Super Ligue. Pardon The Super League. Depuis les années qu’on attendait son avènement, douze clubs ont enfin osé entreprendre ce que des milliers de supporters de football aimeraient voir tous les weekends sur leurs écrans.
Il faut dire qu’on en pouvait plus des Real Madrid – Olympiakos ou encore des Bâle – Juventus. Ni même des Manchester City – Burnley d’ailleurs. Des matches que le petit club qui joue 100 fois moins bien et qui ne tire qu’une seule fois au but était encore capable de remporter sur un malentendu. Quel message aurait-on alors renvoyé aux fans et à la société ? Qu’il est possible de gagner en étant moins beau et moins riche ? Non, vraiment tout ça n’est plus possible.
L’important c’est d’être riche et b… L’important c’est d’être riche.
Désormais tout cela est terminé. Bordel, ce qu’on veut ce sont des Real-Juventus quatre fois par année et des City-United toute l’année, pas des Celtic-Copenhague dont on se fout éperdument. On espère d’ailleurs vivement que le Paris Saint-Germain, le Bayern ou encore le Borussia Dortmund se raviseront et intégreront eux aussi ce gotha du football planétaire. Quant aux joueurs, les meilleurs se doivent de participer à ce firmament du jeu le plus populaire. Un championnat qui réunit les meilleurs où les mano a mano entre stars sont légion et passionnent la planète entière. Un championnat où Ronaldo affronterait de nouveau Messi et Mbappé se mesurerait à Haaland. Pour atteindre le stade ultime de ce qui se fait de meilleur dans ce sport et qu’il s’élève au rang de religion mondiale, il faut cependant anticiper et viser toujours plus loin. C’est pourquoi je prodigue quelques conseils.
1) L’appellation
Ces clubs sont tous originaires d’une ville bien précise, certes. Il faut l’accepter comme tel. Toutefois, afin qu’un plus grand nombre de personnes puisse s’y identifier, il convient d’abandonner les noms géographiques trop évidents. Si des noms comme Real, Atlético, Juventus, Inter, City, United, Arsenal sont parfaitement neutres dans ce sens (il suffit de supprimer le nom de la ville), on préférera Barça en lieu et place de Barcelone, AC tout court au lieu de Milan et Liverpool prendra le nom de The Reds. Quant à Chelsea et Tottenham, s’agissant de quartiers de Londres et de noms anglophones personne ne fera attention à leur origine réelle et pensera au pire qu’il s’agit de clubs américains.
2) La tournée mondiale
Afin de concerner le plus de fans potentiels dans le monde entier. Les rencontres devront se disputer dans une sélection de villes choisies minutieusement. Abu Dhabi, New York, Shanghaï, Sydney, Los Angeles, Mexico, Dubaï, Londres, Tokyo, Doha et Dubaï sont en tête de liste. La taille des stades ? Ne pas voir trop grand. Il vaut mieux quelques fans privilégiés triés sur le volet faisant partie d’une sélection VIP qui viennent voir un spectacle de qualité et frimer sur les réseaux sociaux qu’une horde de supporter venant avant tout pour l’ambiance. Quelques adaptations culturelles sont également à envisager. Par exemple, une entrée assise sur des chameaux pour faire plaisir au fils de l’émir à Doha.
3) Les maillots
Si les tenues de ces équipes doivent respecter une certaine tradition, un héritage, il est important de satisfaire tout le monde. Les femmes, les enfants ou encore les daltoniens, personne ne doit être oublié. Il est nécessaire que chaque club possède au moins 5 tenues différentes au cours de la saison. Des contrats avec des équipementiers et des stylistes de renom se font déjà et sont à encourager. Un Barça-Real à New York peut tout à fait se jouer entre des jaunes fluos et des violets avec une panthère noire dessus. Pour faire plaisir au public féminin, Florentino Pérez devait d’ailleurs suggérer que les joueurs s’huilent le corps avant certaines rencontres et jouent en slip. Les fameux ladies games du mois de juin. On verrait ainsi les plus beaux tatouages en action. Oui et le physique deviendrait également un critère déterminant pour participer à cette Super League. Les moches n’ont qu’à jouer la Ligue des Champions et la Coupe du Monde.
Rival fans saying “Manchester United’s third kit is so ugly” but it will still sell more than your club’s first and second kits combined (idc the team you support). Slow your role and know your level! #MUFC #GGMU 🔴 pic.twitter.com/ujfpl6V8lE
— Amadeo Oluwaferanmi MUFC (@amadeobreezy) September 8, 2020
4) Investir dans la recherche aérospatiale
C’est bien connu nous ne sommes pas seuls dans l’univers. Il existe forcément ailleurs, dans une autre galaxie, une forme d’intelligence extra-terrestre. Une fois que l’ensemble de la planète aura adhéré à cette Super League, il sera important de trouver de nouveaux marchés pour accroître les revenus et contenter les investisseurs. Dans cette optique, il me semble inévitable de prendre les devants et de chercher de nouveaux clients potentiels en finançant des programmes de recherche spatiale. En espérant que l’intelligence extra-terrestre découverte sera elle aussi assez conne pour se faire refourguer des retransmissions de City-Barça en direct du stade situé au 812ème étage de la Tour Agnelli à Doha.
Tout ça paraît être de la science-fiction certes. Cette Super League ne verra peut-être pas le jour et le football mondial n’implosera pas. Cette année du moins. Cependant, qui aurait pu imaginer une pandémie paralysant toute la planète il y a un peu plus d’une année. De même, qui aurait pu imaginer ne serait-ce qu’une ébauche de cette Super League qui va forcément finir par arriver dans quelques années. Alors prends-nous au sérieux, ces mesures sont loin d’être totalement loufoques.
Crédits photographiques :
Andrea Agnelli : Nick.mon/CC0/Wikimedia Commons: https://commons.wikimedia.org/wiki/User:Nick.mon
Il serait peut-être bon de permettre, sur tirage au sort, à un pauvre (disons, d’après les critères de Florentino), d’assister à ces évènements de temps en temps. Pourquoi ne pas aussi organiser des compétitions type MMA pour désigner les vainqueurs parmi les fauchés, qui auront la chance de participer à un match.