Euro 2021 : Présentation du Groupe D

Jusqu’au coup de l’envoi de l’Euro, nous vous présentons tous les jours les forces en présence. Aujourd’hui place au groupe D.

Angleterre :

La star

Harry Kane.

L’équipe aux trois lions est toujours entourée d’un grand nombre d’interrogations avant les grandes compétitions. Non, je ne parle pas de questions telles que : Southgate a-t-il eu raison de prendre 4 latéraux droits dans son effectif ? Ou encore est-ce qu’il faut jouer avec une défense à 3 ou à 4 ? D’ailleurs, ce serait vraiment stupide de jouer à 3 derrière alors que tu as 4 latéraux dans ton contingent. Non je parle de questions plus philosophiques qui concernent les joueurs de l’équipe de Sa Majesté et que tout le monde se pose : Est-ce que Raheem Sterling refuse systématiquement de payer avec des Euros ? Est-ce que l’idole de John Stones est Mick Jagger ? Est-ce que Declan Rice mange du riz toutes les semaines ? Est-ce que Jadon Sancho s’énerve facilement ? Est-ce que Mason Mount pratique l’alpinisme ? Est-ce que Kyle Walker aime la randonnée en Valais ? Est-ce que la télé de Kalvin Phillips est une Panasonic ? Tant de questions sans réponse et une seule certitude, la star de l’équipe est bien Harry Kane.

Ne soyez pas surpris si vous croisez Kyle Walker dans le Val Ferret. 

Pourquoi ils sont détestables

Parce qu’ils se la pètent avec leur meilleur championnat au monde ? Parce que leurs supporters se comportent comme des collégiens de 18 ans en voyage de bac à Prague ? Oui ce sont de bonnes raisons. Mais ce qui me révolte par dessus tout, c’est que si les Three Lions terminent en tête de leur groupe, ils joueront tous leurs matches à Wembley, hormis un éventuel quart de finale à Rome. Si les Anglais vont au bout, ils auront disputé 6 de leurs 7 matches dans leur stade national pour une compétition qu’ils n’organisent même pas. Et ça c’est pas vraiment normal. England 2021.

Le match référence

Angleterre-RFA (4-2), Coupe du Monde 1966.

En regardant bien il y a surtout des défaites, et assez souvent aux tirs au but. Franchement difficile de trouver un match référence en couleur qui soit en leur faveur. La dernière fois qu’ils ont sorti un grand du foot dans un vrai tournoi, c’était en quarts de finale face à l’Espagne lors de l’Euro 96 qu’ils organisaient… aux pénos… et c’était pas l’Espagne d’aujourd’hui. Le match référence reste la vieille finale de 1966 face à l’Allemagne et le fameux but pas but de Geoff Hurst en prolongations. On n’a certainement jamais fini d’en parler de celui-ci.

Le deuxième stade de Bakou porte le nom du juge de ligne qui a accordé ce but et c’est sérieux.

Le conseil Guide du Routard

Comme vous le savez, l’Angleterre est mondialement célèbre pour ses pubs, typiques, véritables temples de bois en l’honneur du malt et du houblon, disposant presque invariablement de moquette kitch, de vieux fauteuils, d’une cheminée, de tables trop petites et étant plus vieilles que la majorité des habitués et d’un imposant bar. Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est qu’aujourd’hui la plupart de ces pubs appartiennent à des grandes chaînes. Cela fait qu’ils commencent à être tous pareils, avec les mêmes bières, les mêmes fish and chips et la même déco. Et c’est dommage. Du coup, pour en trouver encore des authentiques, il faut chercher un peu. Mais il y en a. À Liverpool, le routard Carton-Rouge vous suggère donc The Globe, situé à deux pas de la tour radio. A l’intérieur, une atmosphère qui n’a pas dû changer depuis que la patronne est en place, soit à vue d’œil environ 130 ans. Des vraies Cask Ales, bières en tonneau et non à la pression. Et surtout la gérante, qui est absolument la représentation que vous pouvez vous faire d’une (très) vieille tenancière de pub, qui soulève ses tonneaux de 30 litres seule. Et ne vous avisez pas de vouloir l’aider, vous vous feriez engueuler ! Sinon, à Londres, vous pouvez vous rabattre sur le poétique Ye Olde Cheshire Cheese, non loin de la cathédrale Saint-Paul. Un pub bien vieux aussi, tellement qu’il dispose d’une liste des monarques auxquels il a « survécu » à l’entrée, qui commence quand même par Charles II. Si l’on en croit la page Wikipédia, il semblerait que Charles Dickens et Sir Arthur Conan Doyle venaient écrire (et se pinter) dans ces murs. En bref un lieu hors du temps. Bon, il faut préciser que ces pubs historiques sont surtout prisés des petits vieux nostalgiques. Mais si vous vous y rendez, c’est que vous aimez l’authentique !

Note SOS commentateurs

1/5.

Bombardés comme nous sommes par la culture anglo-saxonne, prononcer les noms des joueurs de l’équipe d’Angleterre s’apparente à un vrai jeu d’enfant pour toute personne n’étant pas française ou Pierre-Alain Dupuis. Attention à l’excès de confiance toutefois, on a vite fait de se payer une honte monumentale.

Croatie :

La star

Luka Modrić.

Meilleur joueur du Mondial 2018, Luka Modrić sera une fois de plus le chef d’orchestre de l’équipe à damiers. On ne le présente plus, mais mine de rien Luka va sur ses 36 ans alors qu’il a toujours la dégaine d’un adolescent. Sans doute pour cette raison, il se laisse pousser les poils au menton ces temps. Il en a marre qu’on lui demande sa carte d’identité à chaque fois qu’il achète une bouteille de passoa.

Pourquoi ils sont détestables

Avoir un maillot à damier c’est une bonne idée et c’est assez classe. Le problème est que lorsqu’il est rouge et blanc vous ne pouvez jamais beaucoup l’utiliser. On s’est même amusé à faire le calcul et c’est sans appel que trois-quarts des équipes de l’Euro évoluent soit en rouge soit en blanc. La Croatie joue donc plus souvent avec son maillot extérieur qu’avec ses couleurs traditionnelles. Et ça c’est insupportable.

Le match référence

Croatie-Argentine (3-0), Coupe du monde 2018.

La Croatie c’est une 3e et une 2e place en Coupe du Monde, un parcours d’ailleurs toujours terminé par la France. Pas mal pour un pays de 4 millions d’habitants qui existe depuis une trentaine d’années. Alors des matches référence il y en a forcément pour cette petite nation. Le 3-0 en quarts face à l’Allemagne en 1998 ou encore la victoire sur le même score face à l’Argentine de Messi lors de la dernière Coupe du monde. Pour avoir vécu dans les gradins le dernier à Nizhny Novgorod, je mets ma préférence sur le plus récent de ces exploits.

Le conseil Guide du Routard

N’allez surtout pas à Dubrovnik ! Depuis que cette ville et ses alentours ont servi de cadre au tournage des scènes de la ville de Port-Réal de Game of Thrones, ce lieu est infesté de fans inconditionnels de la série la plus ringarde du XXIème siècle. C’est très joli hein, mais pas au point de vous taper des hordes de gens qui veulent reproduire leur moment préféré de la saison 5. L’hystérie collective devrait peu à peu s’estomper, en attendant on vous conseille toutefois la ville de Vukovar, c’est pas très joli et il y a encore des stigmates de la guerre, mais au moins il n’y a pas d’accros à Netflix.

Note SOS commentateurs

4/5.

Compliqué en apparence, un peu comme les Tchèques mais en moins pire. Il suffit de connaître deux ou trois lettres pour pouvoir s’en sortir honorablement :
Č = Tch comme dans Čiriaco Sforza
Š = Ch comme dans Stéphane Šapuisat
C = Ts comme dans Pascal Cuberbühler
Ž = J comme dans Manuel Akanži
Ć = Tch comme ah ben tiens dans Haris Seferović.

République tchèque :

La star

Tomáš Souček.

Il y a Antonin Barák qui casse fréquemment la baraque. Mais aussi Patrik Schick dont le touché de balle est très chic. Et enfin Alex Král avec qui tu n’hésiterais pas un instant à partir à la conquête du Graal. Mais la star n’est autre que Tomáš Souček. Le milieu à vocation défensive sort d’une saison tonitruante à West Ham. Avec ses 10 pions, il est même devenu le meilleur buteur des Hammers. (Comme si Granit Xhaka pouvait être meilleur canonnier du côté d’Arsenal?). Son compère de club Vladimir Coufal (à prononcer Zufall parce qu’en fait ça vient de l’Allemand) a lui aussi réalisé une grande saison. Une équipe de République tchèque qui pourrait faire des bulles.

Pourquoi ils sont détestables

Pour une raison qui échappe à l’entendement humain, la République tchèque est le seul pays d’Europe que l’on doit toujours affubler du nom de république, ce qui est un peu pénible à la longue, vous en conviendrez. Est-ce qu’on ne peut pas dire Tchéquie après tout ? Sans doute pour ne pas confondre avec le Royaume esclavagiste tchèque qui est juste à côté ?

Le match référence

République tchèque-Portugal (1-0), Euro 96.

Il y a cette victoire finale lors de l’Euro 76 aux penalties face à l’Allemagne et la fameuse invention d’Antonin Panenka. Mais ça c’était la Tchécoslovaquie encore donc ça ne compte pas vraiment. Je propose donc le lob de Poborsky contre le Portugal lors de l’Euro 96, à la suprise générale les Tchèques étaient allés en finale de cette édition et c’était le début de la génération tchèque formidable des Nedved et compagnie.

Il aurait au moins pu tenter le lob depuis le milieu de terrain. Petit joueur !

Le conseil Guide du routard

A Prague, vous trouverez des musées sur à peu près tous les sujets hype. Du musée des instruments de torture, à celui sur les sex toys en passant par le sobre musée du KGB. Tous les sujets pouvant potentiellement intéresser le jeune qui vient faire la fête font l’objet d’un musée. Un conseil, n’y mettez surtout pas les pieds. Si vous êtes avides de pseudo sensations fortes, allez plutôt voir la spécialité du pays : les ossuaires datant de l’époque médiévale, comme par exemple l’Eglise de Siedlce. Frissons dans le dos garantis.

Note SOS commentateurs

5/5.

Strč prst skrz krk. Oui, cette phrase sans voyelle signifie bien enfonce ton doigt dans ton cou en tchèque. C’est dire le niveau d’exotisme que propose cette langue. Alors aucun joueur tchèque n’a un nom sans voyelle on te rassure, et ce cru 2021 n’est finalement pas le plus compliqué de l’histoire. On fera comme toujours, on ignorera tous les accents quitte à prononcer n’importe comment.

Écosse :

La star

Andy Robertson.

Cela faisait fort longtemps que l’Écosse n’avait pas présenté une équipe ayant aussi fière allure. Le onze de base est composé de joueurs corrects de Premier League. Le plus réputé de tous est incontestablement le latéral Andrew Robertson. Capitaine de l’Écosse, il est un indéboulonnable titulaire dans le Liverpool de Klopp depuis 3 ans. Reste que André fils de Robert a comme compères de défense la charnière centrale de Motherwell, et ça c’est quand même le point faible de l’équipe.

Pourquoi ils sont détestables

L’équipe d’Écosse est en réalité sûrement aussi nulle et pathétique que l’Autriche ou la Finlande. Mais voilà leur fighting spirit et leur ambiance bon enfant font qu’absolument tout le monde les trouve sympathiques et géniaux. Ils ont beau être médiocres et proposer un jeu dégueulasse proche d’un kick and rush des années 80, les Écossais sont contents, fiers de leur équipe et ils chantent, ce que tout le monde admire. Rien que pour ça ils méritent qu’on les déteste. On en vient presque à regretter que l’Azerbaïdjan ne soit pas qualifiée à leur place (mais on est un peu dur).

Le match référence

Écosse-Pays-Bas (3-2), Coupe du monde 1978.

C’est dur et ça fait mal. On rappellera que l’Écosse n’a jamais passé un premier tour d’une grande compétition internationale. Quand il y a que dalle comme sport à passer dans les pubs, même pas des fléchettes ou du snooker, ils te remettent le match Écosse-Pays-Bas du mundial 1978 où Dalglish et ses potes avaient battu les Pays-Bas de la grande époque pour beurre. J’imagine que ce doit être leur match référence et non pas le 2-0 infligé aux Suisses lors de l’Euro 96, dernière victoire des Scots dans un compétition internationale.

Le conseil Guide du routard

Si tu vas un jour en Écosse, il y a des chances que tu te réveilles avec un mal de crâne bien carabiné. Seule solution pour pouvoir te remettre en piste au plus vite, déguster un fameux haggis au pub du coin. Tu te rendras compte que manger un truc qui donne envie de vomir et avoir envie de vomir, ben en fait ça s’annule.

Le petit poignard est en option. 

Le coefficient SOS commentateurs

1/5.

Il suffit d’avoir vu Braveheart et de manger de temps au temps au McDonald’s pour pouvoir s’en sortir et ça c’est à la portée de tout le monde.

 

Crédits photographiques :

Kyle Walker : Кирилл Венедиктов/CC0/Wikimedia Commons: https://https://www.soccer.ru/galery/1053441/photo/729805

Haggis : Jonathunder/CC0/Wikimedia Commons: https://commons.wikimedia.org/wiki/User:Jonathunder 

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