La Roja tapas le Costa Rica

Avant le plat de résistance (l’Allemagne), l’Espagne a eu droit à un petit amuse-bouche en guise d’entrée. De son côté, le Costa Rica était déjà concentré sur son match pour la 3ème place face au Japon. Une place synonyme de repêchage pour la WCCL (World Cup Conference League). Ah non, on me dit dans l’oreillette que cette compétition n’existe pas encore. Dommage, il y avait sûrement du pognon à se faire.

Le match en deux mots

Tiki-taka > Ticos.

Los Ticos (surnom des joueurs du Costa Rica emprunté à Rafa Nadal, rapport à ses innombrables tics) sont devenus Los Tacos le temps d’une soirée (et d’une bouchée). Ils ont été croqués par les Espagnols comme un bon vieux tapas. Selon l’expression bien connue, ils se sont faits tapasser.

L’homme du match

Dans ce genre de rencontre, le plus dur est souvent de faire sauter le premier verrou adverse. C’est Dani Olmo qui s’en est chargé et qui a débloqué le compteur de l’Espagne après 11 minutes de jeu, d’un bel enchaînement contrôle porte-manteau – petite louche par-dessus Keylor Navas. Depuis qu’il a signé au Red Bull (pardon, RasenBallsport) Leipzig, ça lui a donné des ailes.

Bref, Olmo a lessivé la défense du Costa Rica et a fait taire quelques polémiques. Non pas concernant sa sélection, mais sur le sujet des discriminations. Bah oui, ils ont toujours dit que les Olmo étaient bienvenus au Qatar.

La buse du match

L’ensemble du Costa Rica, qui pour le coup portait plutôt mal son nom de « Côte Riche » (à ne pas confondre avec son grand-frère, l’Autre Riche, qui n’est pas qualifié pour la Coupe du Monde).

Par contre, les Costariciens ont été bien raccord avec l’un des emblèmes du pays :

Oui, ils ont l’air toucans.

Le tournant du match

Avec un sélectionneur répondant au doux nom de Luis Fernando Suarez, le Costa Rica aurait dû avoir envie de croquer son adversaire à pleines dents. Au lieu de ça, il a immédiatement été pris à la gorge et roué de coups, tel le taureau entrant dans l’arène.

8 tirs cadrés, 7 goals. Navas, ça veut dire navet en espagnol ?

L’esthète du match

Yeltsin Tejeda. Parce qu’il a joué au LS, parce qu’il est sympa et parce que j’ai participé à une vidéo avec lui.

Oui, je suis au volant de la belle voiture.

Mais c’est surtout un sacré esthète, car c’est un des seuls latinos au monde à se rendre compte que le reggaeton est chiant à mourir et que le rythme est toujours le même. Respect.

Le geste pourri du match (avec bonus +1 blague pourrie)

L’absence de Thiago Alcantara dans la liste d’Enrique. Même si l’Espagne a déroulé face au très faible Costa Rica, ça reste dommage de se priver d’un tel joueur pour la suite de la compétition. En apprenant sa non-convocation, le milieu de Liverpool a vu rouge. Depuis, ses potes le surnomment Alcantara-gnagna.

Sinon, niveau geste pourri, il y a aussi la coupe de cheveux de Calvo :

Calvo, ça veut dire chauve en espagnol. Il aurait mieux fait d’être raccord et d’éviter cette belle raie sur le côté.

Le chiffre à la con

1’178’000’000 (1 milliard et 178 millions pour ceux qui n’aiment pas les chiffres).

C’est en francs la différence de valeur entre l’effectif de l’Espagne et celui du Costa Rica selon le CIES. Une équipe d’Amérique centrale qui vaut 23 millions (en comparaison, la Suisse en vaut 366), dont sans doute une petite vingtaine pour le seul Keylor Navas. Du coup, il reste pas grand chose pour les autres joueurs. Et ça s’est quand même un peu vu ce soir.

De son côté, l’Espagne se permet de laisser au pays des joueurs comme Gerard Moreno, dont la valeur marchande surpasse l’ensemble de l’effectif des Ticos (elle est estimée à 35 millions).

Alors, on dit quoi pour toutes ces informations inutiles ? Merci ! De Gea (et hop, encore un mec non-sélectionné qui vaut plus cher que le Costa Rica).

L’anecdote

Depuis sa retraite footballistique et sa rupture avec Shakira, Gerard Piqué peine à arrondir ses fins de mois. Du coup, il n’est pas rare de le croiser dans les rues de Barcelone en train de vendre ses petits amuse-gueules et de l’entendre crier : « Tapas, 2 balles ! ».

Prochaine étape : prendre un chien et aller réciter son texte à la Riponne : « T’as pas 2 balles ?! ».

Si le match avait été une chanson

À l’image d’un bon vieux tube de reggaeton tout claqué, le Costa Rica n’a pas su changer de rythme. Et s’est fait danser dessus par la Furia Roja.

Los Ticos ont clairement manqué de Gasolina.

Du côté de l’Espagne, on a pris le pauvre Costa Rica, on l’a fait tourner dans tous les sens sans aucun respect avant de le jeter en sang et inerte sur le trottoir. À l’image de Da Uzi et Heuss L’Enfoiré :

Oreilles sensibles (et sensées) s’abstenir. Comme quoi y a pas que dans le reggaeton qu’on trouve de la grosse daube. On en a un bon exemple ci-dessus.

Le Doha dans le cul

Gerard Piqué avec Shakira (ainsi que ses maîtresses).

En réalité, c’est Luis Enrique qui en a mis un beau à Sergio Ramos, l’ex-capitaine aux 180 sélections et aux 23 buts avec la Roja. Alors qu’il vient d’être élu meilleur défenseur central de tous les temps par les Globe Soccer Awards, l’actuel joueur du PSG a été snobé propre en ordre par le sélectionneur de l’Espagne.

Cet épisode n’est pas sans rappeler le précédent avec la légende Raúl, écarté de la sélection par Luis Aragonés juste avant le début de l’Euro 2008. Une compétition, je ne vous apprends rien, que l’Espagne avait finalement remportée.

Le roi Louis Henri a donc décidé de tenter un coup de poker similaire. Il a préféré prendre Laporte et y mettre Ramos. Il a également convoqué un autre de ses petits protégés barcelonais, en la personne du Sergent Garcia. Alors que honnêtement, des mecs comme Garcia il y en a plein les coins de rue. La preuve ? Les Espagnols disent souvent : « muchas Garcia ».

De là à y voir un favoritisme pro-catalan, il n’y a qu’un pas. Encore heureux que Gerard ait pris sa retraite, sinon il aurait Piqué la place d’un autre.

La minute Johan Djourou

Se sachant sans doute écouté par nos oreilles attentives, Frédéric Scola n’a pas fait le moindre écart. Malgré la faiblesse des Ticos, il s’est refusé de leur tailler un Costar.

Tout au plus, il s’est amusé après 43 minutes de jeu du léger retard pris par les Espagnols sur l’horaire de but à intervalle de 10 minutes (11ème, 21ème et 31ème).

La Roja qui n’a ensuite pas tardé à reprendre son rythme de croisière. Le Costa Rica est alors rapidement devenu le Costa Concordia, à force de prendre l’eau.

À cette eau, ils y ont ajouté quelques jaunes en fin de match, pour finalement devenir le Costa Ricard.

La minute de silence pour les ouvriers morts

(…)

Le pronostic d’avant-match selon l’indice MILFF (Match Index Losail Forecast Football)

Plus fiable que Paul le poulpe ou Watson l’otarie, notre indice MILFF infaillible avait déjà pronostiqué la victoire de l’Arabie saoudite face à l’Argentine. Ce match entre l’Espagne et le Costa Rica était donc un jeu d’enfant pour lui. Et il a rendu une copie parfaite, avec une Roja annoncée largement favorite. Un 7-0 sans surprise, donc.

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